Cardinal Parolin © capture de Zenit / CTV

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Politique: le vrai pouvoir est un "service", affirme le card. Parolin

La dignité de toutes les personnes

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« Que les chrétiens en politique défendent toujours la dignité humaine » et recherchent toujours « le bien commun », surtout en faveur « des plus faibles et des personnes les plus marginalisées »: c’ets le voeu exprimé par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, jeudi 21 décembre 2017, à la messe pour les parlementaires italiens, dans la basilique Santa-Maria-sopra-Minerva de Rome, rapporte Radio Vatican en italien.
Le cardinal a rappelé, toujours selon la même source, la véritable signification de Noël, au-delà de la consommation et de la frénésie de ces journées et que le pouvoir est « service » : « Jésus, qui naît dans la mangeoire de Bethléem, nous rappelle que le véritable pouvoir se transforme en service, que la véritable gloire consiste à agir chaque jour en mettant le bien de tous au sommet des ses propres projets et préoccupations. Je vous invite donc, dans l’imminence de Noël, à regarder l’action politique comme un lieu privilégié pour exercer une forme élevée de service et de charité envers tous et, d’une manière particulière, envers les plus pauvres et les plus démunis ».
Collaborer de façon fructueuse
Il a souhaité que la politique soit « proche » des gens et de leurs préoccupations: « L’intelligence, les moyens, les connaissances et le pouvoir qui vous est donné, est pour que vous en fassiez bon usage au bénéfice de la collectivité. Parfois, au contraire, on a l’impression que le centre et le cœur de l’action politique n’est pas représenté par l’urgence des problèmes des gens et des modalité pour leur trouver une solution, mais qu’il est fortement conditionné par une certaine autoréférence, qui ne sait pas collaborer de manière fructueuse, en sortant de visions partielles et étroites. »
Comme en écho au discours du pape François à la curie romaine, il a mis en garde contre les ambitions individuelles et la domination de factions. Pour éviter ces « conséquences lourdes », a affirmé le cardinal Parolin, comme l’a dit récemment le Saint-Père François lors de sa visite à Cesena, « il faut une bonne politique, non celle qui est asservie aux ambitions individuelles ou à la domination de factions ou de centres d’intérêt : une politique qui ne soit ni esclave ni maîtresse mais amie et collaboratrice, ni peureuse ni hasardeuse mais responsable et par conséquent courageuse et prudente en même temps, qui fasse grandir l’implication des personnes, leur inclusion et participation progressives ».
La foi, source d’inspiration
Le cardinal Parolin a aussi affirmé que la foi a des ressources qui peuvent inspirer la politique: « Une ultime réflexion sur le dynamisme de la foi, sur sa pleine capacité à produire des principes et des lignes d’orientation pour l’action, y compris dans le domaine politique. La joyeuse nouvelle de l’Évangile, du Dieu qui assume la nature humaine dans l’Enfant Jésus, est source d’une anthropologie qui trouve son centre et sa clé interprétative dans, parce que de la vision chrétienne découlent nécessairement des indications qui sont, en dernière analyse, le fruit et la conséquence de cette dignité qui est donné à chaque personne par Dieu qui veut que son Fils devienne l’un de nous. »
Défendre la dignité humaine ne signifie pas un attachement « borné » aux valeurs, a-t-il ajouté en substance pour prévenir des objections : « Le chrétien connaît sa haute dignité, il sait que lui a été donnée l’adoption comme Fils de Dieu par les mérites du Christ et que son devoir est de la défendre dans tous les domaines et moments de l’existence, même quand cette défense est interprétée comme un attachement borné à des principes et des valeurs qui, pense-t-on, peuvent toujours avoir des exceptions plus importantes.»
Traduction de ZENIT, Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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