Pessah ou les « jours de fumée » à Jérusalem

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« Quand ça sent le brûlé… », par Michel Remaud

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ROME, Vendredi 25 avril 2008 (ZENIT.org) – « Il y a des jours où l’on respire dans tout Jérusalem l’odeur de la fumée », titre avec humour le P. Michel Remaud, directeur de l’Institut chrétien d’Etudes juives et de littérature rabbinique, dans les colonnes de « Un écho d’Israël » à propos de certains rites familiaux de la pâque juive, à l’occasion de la fête de Pessah.

L’auteur et l’éditeur nous autorisent aimablement à reprendre le texte pour les lecteurs de Zenit.

Ce sont d’abord les jours de fêtes et demi-fêtes religieuses ou civiles – souvent les deux à la fois – où la loi religieuse n’interdit pas l’usage des briquets et allumettes. Il flotte alors sur toute la ville une odeur de brochettes, et il est parfois difficile de trouver dans les parcs et jardins publics la surface nécessaire pour rassembler une famille autour d’un barbecue.

La période qui s’étend de la fête de la Pâque à celle des Semaines (Pentecôte ou Cinquantaine en grec) est appelée dans le judaïsme la période de l’Omer

Ce sont aussi les feux de joie de Lag ba-omer. Selon une tradition remontant au second siècle de notre ère, c’est au trente-troisième jour (l »g) de l’omer (le temps pascal) que cessa une épidémie qui avait décimé les élèves de Rabbi Aqiba – sans doute une manière voilée d’évoquer une série de défaites subies par Bar Kokhba, en qui Rabbi Aqiba avait reconnu le Messie. L’usage est désormais d’allumer des feux pour marquer la fin de cette période relativement austère qui suit la célébration de la pâque. Il est alors imprudent de laisser traîner planches, madriers ou manches à balais à portée des enfants à la recherche de tout ce qui est combustible.

C’est enfin le brûlage du hametz, le ferment, dont il est question dans le livre de l’Exode : « Pendant sept jours, on ne trouvera pas de levain dans vos maisons. » (Ex 12,19). Pendant les jours précédant la pâque, on a fait disparaître tout ce qui est pain ordinaire, biscuits, biscottes etc. Ce qui ne peut pas être conservé dans des emballages ou locaux soigneusement fermés est détruit avant le début de la fête, et l’on peut voir sur les places ou aux coins des rues des feux où se consument tous les croûtons, miettes et autres restes de « hametz » qui doivent disparaître pour laisser place au pain azyme. Dans le judaïsme comme dans la tradition chrétienne, cette élimination du hametz est interprétée aussi dans un sens moral : il s’agit de se purifier du vieux ferment pour commencer une vie nouvelle. « Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain. Car le Christ, notre pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non pas avec du vieux levain, ni du levain de méchanceté et de perversité, mais avec des pains sans levain : dans la pureté et la vérité. » (1Co 5,7-8).

Voir aussi sur ce temps de la pâque :

« Le hametz de la tête »

« Le 7ème jour de Pessah : la traversée de la Mer Rouge »

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ZENIT Staff

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