Former des prêtres qui ne soient pas des « techniciens du sacré », c’est-à-dire repliés sur eux-mêmes dans leur formalisme juridique et théologique, mais des ministres de Dieu et de sa miséricorde. Tels sont les objectifs du XIXème cours sur le for interne en cours au Vatican (5-9 mars) expliqué par Mgr Krzysztof Józef Nykiel, régent de la Pénitencerie apostolique dans un entretien à L’Osservatore Romano daté du 2 mars. Le 9 mars, les participants seront reçus par le pape et participeront à la célébration pénitentielle présidée par le pape François à Saint-Pierre.
Mgr Nykiel explique l’objectif du cours organisé depuis 29 ans pendant la période de carême : « Contribuer à la formation des nouveaux prêtres et des séminaristes proches de leur ordination » sur le sacrement de la réconciliation… La célébration de ce sacrement demande en effet une préparation adéquate en théologie, en droit et en pastorale. Comme plusieurs fois réaffirmé par le pape François … ‘on se s’improvise pas confesseurs’. »
Cependant, précise-t-il, « le but de ce cours n’est pas de former des « techniciens du sacré », des prêtres repliés sur eux-mêmes dans leur formalisme juridique et théologique, mais des ministres de Dieu au travers desquels tous ceux qui se rendent au confessionnal peuvent toucher vraiment du doigt la miséricorde divine et en sortir sereins et encore plus confiants ».
Le régent fait la liste des thèmes traités durant ces journées, entre autres droit canonique, théologie morale et procédure pastorale, modalité de recours à la Pénitencerie apostolique et possession diabolique : « Dans le discours de l’année dernière, le pape François a évoqué la possibilité que des pénitents qui viennent au confessionnal puissent présenter quelque trouble spirituel… La Pénitencerie apostolique a donc saisi l’intuition du pape et a décidé de confier à un exorciste un exposé sur la question, pour donner aux confesseurs les moyens de procéder dans ces cas à un premier discernement sur la situation et éventuellement s’adresser à un exorciste autorisé par le diocèse. »
Citant le pape, Mgr Nykiel évoque trois qualités du bon confesseur : cultiver un ministère de la réconciliation « bardé de prière », « pour implorer le don d’un cœur blessé, conscient d’être lui-même le premier pécheur et le premier pardonné et capable de comprendre par conséquent les blessures d’autrui » : être « un homme de discernement et de compassion », non pas « le maître, mais un ministre, c’est-à-dire un serviteur » ; et être « un évangélisateur, car il n’y a pas d’évangélisation plus authentique que la rencontre avec la miséricorde, vrai visage de Dieu ».
« Le pape François, souligne le régent, a savamment indiqué et toujours réaffirmé, dès les premiers jours de son pontificat, que la divine miséricorde est le cœur battant de l’évangile, voire plus, l’essence même de Dieu. Tout confesseur a la très haute responsabilité d’être l’image visible de l’invisible miséricorde de Dieu ». Et de confier : « Cette vérité réaffirmée tant de fois par le pape a aidé tant de fidèles dans le monde à se relever et à reprendre de nouveau le chemin. Nous recevons tant de témoignages de vraies conversions des fidèles. »
En vue du synode des évêques sur les jeunes d’octobre 2018, la Pénitencerie apostolique organisera un congrès pastoral sur la confession et le discernement vocationnel, les 26 et 27 avril.
Traduction de Zenit, Océane Le Gall
Le pape François confesse © L'Osservatore Romano
Pénitencerie apostolique : au confessionnal, toucher du doigt la miséricorde
Mgr Nykiel présente le cours sur le for interne 2018