Palestine : le courage de la paix et la liberté religieuse

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Arrivée à Bethléem (texte intégral)

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Le moment est venu d’avoir le courage de la paix, d’un « heureux exode vers la paix », de créer les conditions « d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque », déclare le pape François à son arrivée en Palestine, à Bethléem, Cité de David.

« Il est temps de mettre fin à cette situation, qui devient toujours plus inacceptable, et ce pour le bien de tous », a insisté le pape.

Son appel s’adresse aussi à tous : « Que redoublent donc les efforts et les initiatives destinés à créer les conditions d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque. »

Il affirme « le droit de deux États à exister et à jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues ».

Selon une notion chère au pape – celle de « sortir de soi », de « sortir » tout court -, il invite à un « heureux exode vers la paix ».

Insistant sur les bienfaits d’une telle paix « pour le monde entier », le pape plaide aussi pour de droit à la liberté religieuse des chrétiens de Palestine, des « citoyens de plein droit ».

Il présidera à 10h, la messe de Noël, sur le parvis de la basilique de la Nativité, selon privilège liturgique des lieux saints : on célèbre les offices du mystère représenté par le lieu où il s’est déroulé.

A.B.

Allocution du pape François

Monsieur le Président,

Chers amis,

Je remercie le Président, Monsieur Mahmoud Abbas, pour ses paroles de bienvenue et j’adresse ma cordiale salutation aux représentants du Gouvernement et à tout le peuple palestinien. Je suis reconnaissant au Seigneur d’être aujourd’hui ici avec vous en ce lieu où est né Jésus, le Prince de la Paix, et je vous remercie pour votre accueil chaleureux.

Le Moyen Orient, depuis des décennies, vit les conséquences dramatiques du prolongement d’un conflit qui a produit tant de blessures difficiles à cicatriser ; même quand heureusement la violence ne se déchaîne pas, l’incertitude de la situation et l’incompréhension entre les parties produisent insécurité, droits niés, isolement et exode de communautés entières, divisions, carences et souffrances de tout genre.

En manifestant ma proximité à tous ceux qui souffrent le plus des conséquences de ce conflit, je voudrais dire du plus profond de mon cœur qu’il est temps de mettre fin à cette situation, qui devient toujours plus inacceptable, et ce pour le bien de tous. Que redoublent donc les efforts et les initiatives destinés à créer les conditions d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque.

Le moment est arrivé pour tous d’avoir le courage de la générosité et de la créativité au service du bien, le courage de la paix, qui s’appuie sur la reconnaissance, de la part de tous, du droit de deux États à exister et à jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues.

Je souhaite vivement qu’à cette fin on évite de la part de tous des initiatives et des actes qui contredisent la volonté déclarée d’arriver à un vrai accord et qu’on ne se lasse pas de poursuivre la paix avec détermination et cohérence. La paix apportera avec elle d’innombrables bénéfices pour les peuples de cette région et pour le monde entier. Il faut donc marcher résolument vers elle, même en renonçant chacun à quelque chose.

Je souhaite aux peuples palestinien et israélien et à leurs respectives autorités d’entreprendre cet heureux exode vers la paix avec ce courage et cette fermeté nécessaires à tout exode. La paix dans la sécurité et la confiance mutuelle deviendront le cadre de référence stable pour affronter et résoudre les autres problèmes et offrir ainsi une occasion de développement équilibré, tel qu’il devienne un modèle pour d’autres zones de crise.

Je tiens à mentionner l’active communauté chrétienne, qui offre sa contribution significative au bien commun de la société et qui participe aux joies et aux souffrances de tout le peuple. Les chrétiens entendent continuer à remplir ce rôle comme citoyens de plein droit, ensemble avec leurs autres concitoyens considérés comme des frères.

Monsieur le Président, vous êtes connu comme un homme de paix et un artisan de paix. La récente rencontre au Vatican avec vous, et ma présence aujourd’hui en Palestine attestent des bonnes relations existantes entre le Saint-Siège et l’État de Palestine, dont je souhaite qu’elles puissent ultérieurement se renforcer pour le bien de tous. A ce sujet, j’exprime mon appréciation pour l’engagement en vue d’élaborer un Accord entre les Parties, concernant divers aspects de la vie de la Communauté catholique du pays, avec une attention spéciale à la liberté religieuse.

Le respect de ce droit humain fondamental est, en effet, une des conditions inaliénables de la paix, de la fraternité et de l’harmonie ; il dit au monde qu’il est nécessaire et possible de trouver un bon accord entre cultures et religions différentes ; il témoigne que les choses que nous avons en commun sont si nombreuses et si importantes qu’il est possible de trouver une voie de cohabitation sereine, ordonnée et pacifique, dans l’accueil des différences et dans la joie d’être frères parce que enfants d’un unique Dieu.

Monsieur le Président, chers amis réunis ici à Bethléem, que Dieu tout-puissant vous bénisse, qu’il vous protège et qu’il vous accorde la sagesse et la force nécessaires pour poursuivre le courageux chemin de la paix, de manière que les épées se transforment en charrue et que cette Terre puisse à nouveau fleurir dans la prospérité et dans la concorde. Salam !

© LEV, Traduction officielle de l’italien

En italiques les modifications ponctuelles constatées par Zenit

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Francis NULL

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