Pakistan : Manifestations après la profanation d’un temple protestant

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Union des chrétiens dans les protestations

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ROME, Vendredi 4 avril 2008 (ZENIT.org) – Après la profanation d’un temple protestant durant la Semaine Sainte, des centaines de chrétiens ont manifesté dans les rues de Gujrakh, au Pakistan, dans le Pendjab, indique aujourd’hui « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP).

Le 19 mars dernier, pendant la Semaine Sainte, près de 500 chrétiens ont bloqué durant deux heures la rue principale de la ville de Gujrakh, dans la province du Pendjab. Ils manifestaient pour dénoncer la profanation d’un temple protestant qui avait eu lieu tôt le matin même. Parmi les manifestants se trouvaient des catholiques des environs, venus apporter leur soutien à la communauté protestante encore sous le choc (1).

Les manifestants chrétiens – pour la plupart des chiffonniers, balayeurs de rues et des éboueurs – portaient des bannières dénonçant l’attaque dont le temple local de l’Eglise adventiste du 7ème jour avait été la cible. Durant deux heures, conduits par le pasteur Sharif Bhatti, de l’Eglise adventiste du 7ème jour, et le pasteur Sabit, de l’Eglise presbytérienne unie (2), ils ont bloqué l’avenue principale de la ville, située dans le district de Gujranwala, à 200 km au sud-est d’Islamabad, la capitale politique du Pakistan.

Selon Younis Gill, témoin de l’attaque, « vers 3h30 du matin, des musulmans armés ont abattu avec des briques la porte du temple et ont forcé le passage. Ils ont ensuite caillassé les murs, détruit des bibles, puis, en sortant du temple, ils ont tiré des coups de feu en l’air, insultant le Christ et les chrétiens, avant de quitter les lieux ». Beaucoup de voisins chrétiens ont, de leur maison, assisté à l’attaque mais, tétanisés par la peur, ils ne sont pas sortis de chez eux, a-t-il ajouté.

D’après le pasteur Bhatti, c’est un lopin de terre situé en face du temple qui a mis le feu aux poudres. En 1984, un musulman a donné ce terrain aux chrétiens pour que la communauté chrétienne puisse se rassembler. « Aujourd’hui, son fils, soutenu par un groupe de musulmans influents, tente de semer la terreur parmi les chrétiens, afin de récupérer ce lopin de terre. Deux jours avant l’attaque, les musulmans avaient installé une clôture autour du terrain », a-t-il précisé. Le pasteur a porté plainte contre les hommes qui ont profané le temple, demandant que les coupables soient emprisonnés pour « ces actes de terrorisme » et pour avoir « heurté les croyances religieuses des chrétiens ». « Nous pouvons endurer, avec patience, les tentatives de récupération de nos terrains, mais nous ne pouvons tolérer qu’on insulte Jésus-Christ dont nous avons célébré la résurrection à Pâques », a-t-il confié, indigné, à l’agence Ucanews.

Il s’agit là de la première attaque contre une église chrétienne depuis janvier 2008. L’an dernier, dans le même Etat du Pendjab, un incident semblable avait pris pour cible un lieu de culte de la Nouvelle Eglise apostolique.

(1) La communauté chrétienne des environs est composée d’environ 600 fidèles, dont la moitié est catholique.

(2) L’Eglise adventiste du 7ème jour et l’Eglise presbytérienne unie sont les deux seules dénominations chrétiennes présentes à Gujrakh.

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ZENIT Staff

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