P. Cantalamessa : « Nous avons un Dieu qui pardonne le péché »

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Méditation de l’Evangile du dimanche 19 février

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ROME, Vendredi 17 février 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile de ce dimanche, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Marc 2, 1-12
1 Jésus était de retour à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu’il était à la maison. 2 Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la Parole. 3 Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. 4 Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. 5 Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. »
6 Or, il y avait dans l’assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes : 7 « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » 8 Saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenir de tels raisonnements ? 9 Qu’est-ce qui est le plus facile ? de dire au paralysé : ‘Tes péchés sont pardonnés’, ou bien de dire : ‘Lève-toi, prends ton brancard et marche’ ? 10 Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, 11 je te l’ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. » 12 L’homme se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. »
© AELF

Tes péchés sont pardonnés

Un jour où Jésus était à la maison (peut-être la maison de Simon Pierre, à Capharnaüm), une telle foule se rassembla que l’on ne pouvait plus entrer par la porte. Un petit groupe de personnes, qui avait un membre de leur famille ou un ami paralysé, eut l’idée de contourner cet obstacle en ôtant une partie du toit et en faisant descendre le malade, au moyen d’un drap, devant Jésus. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés ».

Des scribes ayant assisté à la scène se disent en eux-mêmes : « Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? ». Jésus ne dément pas leur affirmation mais démontre à travers les faits d’avoir, sur la terre, le pouvoir même de Dieu : « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l’ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi ».

Ce qui se produisit ce jour-là dans la maison de Simon est ce que Jésus continue de faire aujourd’hui dans l’Eglise. Nous sommes ce paralytique, chaque fois que nous nous présentons, esclaves du péché, pour recevoir le pardon de Dieu.

Une image tirée de la nature nous aidera (elle m’a aidé en tout cas) à comprendre pourquoi Dieu seul peut pardonner les péchés. Il s’agit de l’image de la stalagmite. La stalagmite est une colonne de calcaire qui se forme au fond de certaines grottes millénaires suite à la chute de gouttes d’eau calcaire du plafond de la grotte. La colonne qui est suspendue au plafond de la grotte est appelée « stalactite », celle qui se forme à partir du sol, à l’endroit où tombe la goutte d’eau, est appelée « stalagmite ». L’essentiel est constitué d’eau et s’écoule à l’extérieur, mais dans chaque goutte d’eau il y a un petit pourcentage de calcaire qui se dépose et s’unit au précédent dépôt. C’est ainsi qu’au fil des années se forment des colonnes aux reflets irisés, belles à voir mais qui ressemblent, si on les observe de plus près, aux barreaux d’une cage ou aux dents pointues d’un fauve dont la gueule est grande ouverte.

C’est exactement ce qui se produit dans notre vie. Au fil des années, nos péchés tombent au fond de notre cœur comme autant de gouttes d’eau calcaire. Chacun y a déposé un peu de calcaire, c’est-à-dire d’opacité, de dureté et de résistance à Dieu qui s’est fondu avec celui qui a été laissé par le péché précédent. Comme dans le cas de la nature, l’essentiel a glissé et est parti, grâce à la confession, l’eucharistie et la prière. Mais chaque fois, quelque chose de non dissolu est resté, parce que notre repentir et nos intentions n’étaient pas parfaites. Et ainsi, notre stalagmite personnelle a grandi comme une colonne de calcaire, comme un buste rigide de plâtre qui emprisonne notre volonté. On comprend alors immédiatement ce qu’est le fameux « cœur de pierre » dont parle la Bible : c’est le cœur que nous nous sommes créés nous-mêmes, à force de compromis et de péchés.

Que faire dans cette situation ? Je ne peux pas supprimer cette pierre par ma seule volonté, car cette pierre se trouve précisément dans ma volonté. On comprend alors le don que représente la rédemption accomplie par le Christ. Le Christ continue de multiples manières à pardonner les péchés, même s’il existe un moyen spécifique auquel il est obligatoire d’avoir recours lorsqu’il s’agit de ruptures graves avec Dieu : le sacrement de pénitence.

Ce que la Bible a de plus important à nous dire concernant le péché n’est pas que nous sommes pécheurs mais que nous avons un Dieu qui pardonne le péché et qui, après l’avoir pardonné, l’oublie, l’efface, fait une chose nouvelle. Nous devons transformer le remord en louange et action de grâce, comme le firent ce jour-là à Capharnaüm les hommes qui avaient assisté au miracle du paralytique : « Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant : ‘Nous n’avons jamais rien vu de pareil’ ».

[Texte original : italien – Traduction réalisée par Zenit]

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ZENIT Staff

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