Le patriarche Cyrille et le pape François - La Havane © L'Osservatore Romano

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Orthodoxie: la Nativité, « événement central de l'histoire», par le patriarche Kirill

L’Osservatore Romano publie le message de Noël du patriarche orthodoxe russe

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« Le monde existe malgré les forces du mal », et « l’amour humain, les valeurs familiales » existent « malgré les efforts incroyables pour finalement les détruire, souiller et pervertir », déclare le patriarche russe orthodoxe Kirill dans son message de Noël, publié en italien, ce vendredi 22 décembre 2017, par L’Osservatore Romano du lendemain, 23 décembre: la Nativité est « l’événement central de l’histoire ».
« La foi en Dieu est vivante dans le cœur de la plupart des gens », estime le patriarche de Moscou et de toute la Russie, et « notre Église, malgré les dernières décennies de persécution … a été et sera toujours le lieu de rencontre avec le Christ ».
Le primat orthodoxe souligne que la Nativité du Christ est « l’événement central de l’histoire humaine » : « Les hommes ont toujours cherché Dieu, mais le Créateur – le Dieu Trinitaire – s’est révélé, dans toute la plénitude possible, à la race humaine seulement à travers l’incarnation du Fils Unique. Il vient à la terre pécheresse afin de rendre les gens dignes de la faveur du Père céleste et de jeter les bases solides du monde, ayant commandé : ‘Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix.’ (Jean 14, 27). »
« Nous savons que les sages qui adoraient le Christ lui ont apporté des cadeaux, poursuit le patriarche. Quel genre de cadeau pouvons-nous apporter au Divin Maître ? Celui dont il nous demande Lui-même :  » Donne-moi ton cœur, et que tes yeux gardent mes voies. » (Proverbes 23, 26). »
« Qu’est-ce que cela signifie de donner son cœur? se demande le patriarche Kirill. Le cœur est un symbole de la vie. S’il cesse de battre, une personne meurt. Donner son cœur à Dieu, c’est lui consacrer sa vie. Ce dévouement ne nous oblige pas à renoncer à tout ce que nous avons. Nous sommes appelés seulement à retirer du cœur ce qui empêche Dieu d’y être présent. Quand toutes les pensées ne sont occupées que par « soi-même », quand il n’y a pas de place dans le cœur pour le prochain, alors le Seigneur n’y a pas sa place. La présence du prochain dans le cœur dépend avant tout de notre capacité de ressentir la souffrance d’une autre personne et d’y répondre par des œuvres de miséricorde. »
Le Christ, note le patriarche Kirill, « nous demande de garder ses voies » : c’est-à-dire « de voir la présence divine dans sa vie et dans l’histoire humaine », « voir les manifestations de l’amour divin et de sa colère juste ».
Le primat orthodoxe rappelle que l’année 2017, marquée par la commémoration du centenaire de la Révolution d’Octobre, « était remplie de souvenirs des événements tragiques du XXe siècle et du début de la persécution de la foi », mais aussi de souvenirs de « l’héroïsme des martyrs et des confesseurs qui avaient témoigné leur ferme dévotion au Christ ».
« Mais même à ce moment terrible pour le pays, poursuit-il, le Seigneur nous a donné sa grâce : après deux siècles d’interruption forcée le Patriarcat a été restauré dans la terre russe et l’Église … a retrouvé dans la personne de saint Tikhon, qui a été élu son Primat, le pasteur sage et courageux. Grâce à ses ferventes prières devant le trône du Créateur suprême, notre Église et notre peuple ont pu passer à travers le creuset des épreuves. »
À la fin du message, le patriarche Kirill souhaite « une année paisible et prospère » à « tous les peuples de la terre » : « Que l’Enfant né à Bethléem nous aide à trouver l’espérance qui surmonte la peur et par la foi à ressentir le pouvoir de l’amour divin qui transforme la vie humaine. »
Avec une traduction du russe de Marina Droujinina

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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