Ordre de Malte © orderofmalta.int

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Ordre de Malte: le remplacement du Grand Chancelier «un acte d’administration interne»

Le Grand Maître évoque un « malentendu » avec la Secrétairerie d’Etat

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Après l’annonce de l’institution d’une commission du Vatican, le 22 décembre 2016, le Grand Maître de l’Ordre souverain militaire de Malte, évoque un malentendu avec la Secrétairerie d’Etat, dans un communiqué, en anglais, du lendemain, le 23 décembre : il refuse la médiation du Saint-Siège dans des affaires « internes ».
Il précise que « le remplacement de l’ancien Grand Chancelier est un acte d’administration interne de l’Ordre souverain de Malte, et que par conséquent cela ne relève que de sa compétence ».
La nomination d’une commission est donc le « résultat d’un malentendu avec la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège ».
Le Grand Maître a « respectueusement clarifié sa position » dans une lettre au 22 décembre au soir adressée au pape François, « soulignant les raisons pour lesquelles les suggestions faites par la Secrétairerie d’Etat étaient inacceptables ».
Il a « assuré le Saint-Père de sa dévotion filiale et il a demandé au Pontife sa Bénédiction apostolique, à la fois pour lui-même et pour l’Ordre souverain de Malte, ses 13 500 membres, et les 100 000 personnes de son personnel et de ses bénévoles qui continuent d’assurer une présence hospitalière permanente et efficace, dans plus de 120 pays dans le monde, en accord avec le charisme ancien de l’Ordre de Malte. »
Le Vatican avait annoncé, le 22 décembre, la décision du pape François d’ouvrir une enquête après la suspension de l’appartenance à l’Ordre de Malte – et donc de toutes ses responsabilités – du Grand Chancelier, Albrecht von Boeselager (Allemagne). Une commission de cinq membres avait été chargée de cette enquête, a annoncé le Saint-Siège le 22 décembre 2016.
« Dans sa sollicitude pour l’Ordre souverain militaire de Malte », qui compte parmi ses fins « le service de la foi et du Saint-Père », peut-on lire dans un communiqué, le pape François a constitué un groupe de cinq membres « faisant autorité ». Il s’agit de Mgr Silvano M. Tomasi, ancien représentant du Saint-Siège à l’ONU à Genève, du jésuite Gianfranco Ghirlanda, un canoniste, tous deux italiens, et de trois laïcs : Jacques de Liedekerke (Belgique), Marc Odendall (Genève) et Marwan Sehnaoui (Liban).
Les membres sont chargés de « recueillir des éléments aptes à informer le Saint-Siège de manière complète et dans les meilleurs délais sur l’affaire qui a récemment concerné le Grand chancelier Albrecht von Boeselager », précise la note. Ce dernier a cessé d’occuper son poste le 8 décembre, après une procédure disciplinaire déclenchée à son encontre.
Dans un communiqué publié le 13 décembre dernier, le Grand Maître de l’Ordre, Fra’ Matthew Festing (Royaume-Uni), faisait état de « graves problèmes ayant eu lieu pendant le mandat de Boeselager en tant que Grand Hospitalier » de l’Ordre.
Selon Fra’ Matthew Festing, une « situation extrêmement grave et insoutenable concernant la position d’Albrecht von Boeselager », avait exigé la démission du Grand Chancelier, « ministre des Affaires étrangères » et « ministre de l’Intérieur » de l’Ordre. Albrecht von Boeselager ayant refusé, une procédure disciplinaire a été lancée pour suspendre ses charges.
Lors d’une réunion à Rome le 14 décembre, le Souverain Conseil de l’Ordre hospitalier a nommé Fra’ John Edward Critien (Malte) Grand Chancelier par intérim.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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