« Les individus et les groupes défavorisés et marginalisés doivent pouvoir participer aux mécanismes de prise de décisions en tant qu’agents dignes de leur propre destin », a déclaré Mgr Ivan Jurkovic. Il a aussi déploré une « forme moderne de colonisation idéologique ».
C’est ce que l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève (Suisse) a affirmé à la 39e session du Conseil des droits de l’homme lors du débat sur « le droit au développement », le 12 septembre 2018.
« Cette approche participative ne sera fructueuse que si elle respecte le principe de subsidiarité, a dit Mgr Jurkovic : les États et les agences multilatérales doivent atteindre tous les segments de la société, dans une relation juste avec tous les domaines dans lesquels la vie sociale humaine se développe. »
« Les communautés locales, les centres éducatifs et les autres services dans lesquels l’Église catholique est active, a-t-il expliqué, constituent une arène importante qui améliore les processus participatifs. »
« Le concept de ‘dignité inhérente à la personne humaine’, a-t-il poursuivi, restera simplement un slogan vide s’il ne se traduit pas par des politiques de développement inclusives et axées sur les droits de l’homme capables d’atteindre tous les segments de la société, en particulier les plus marginalisés et les plus démunis. »
Dans ce contexte, a dit Mgr Jurkovič, la délégation du Saint-Siège « est d’accord » avec le rapport du rapporteur spécial sur le droit au développement lorsqu’il appelle à trouver « des outils modernes d’analyse sociale et économique afin de découvrir les causes profondes de l’inégalité et de la discrimination ».
«Ce processus, a précisé l’observateur permanent du Saint-Siège, implique l’interdiction et l’élimination légales de toute forme de discrimination fondée sur la Déclaration universelle des droits de l’homme : race, couleur, sexe, langue, religion, opinion politique ou autre, origine nationale ou sociale, propriété, statut de naissance ou autre. »
En même temps, a-t-il dit, il faut noter « que les droits de l’homme doivent être respectés en tant qu’expression de la justice et pas simplement parce qu’ils sont exécutoires par la volonté des législateurs ».
Mgr Jurkovic a souligné aussi que le Saint-Siège « réitère sa préoccupation concernant les ‘notions discutables des droits de l’homme’, qui sont promus dans de nombreux contextes multilatéraux comme étant ‘en contradiction avec la culture de nombreux pays’ ». « Une forme moderne de «colonisation idéologique», a-t-il rappelé, met ainsi en danger la coopération entre les nations plutôt que de favoriser la paix et un véritable développement. »
Mgr Jurkovič a conclu par une citation du pape François, qui avait réaffirmé que « la mesure et l’indicateur les plus simples et les plus adéquats de l’exécution du nouvel Agenda pour le développement seront l’accès effectif, pratique et immédiat, de tous, aux biens matériels et spirituels indispensables : logement personnel, travail digne et convenablement rémunéré, alimentation adéquate et eau potable ; liberté religieuse, et, plus généralement, liberté de pensée et éducation. À la fois, ces piliers du développement humain intégral ont un fondement commun, qui est le droit à la vie, et, plus généralement, ce que nous pourrions appeler le droit à l’existence de la nature humaine elle-même» (le discours à l’ONU, le 25 septembre 2018).
Mgr Ivan Jurkovič © L'Osservatore Romano
ONU: les défavorisés doivent pouvoir participer à la prise de décisions
Intervention de Mgr Ivan Jurkovic