« L’accès à l’éducation et à la santé inspire de l’espoir parmi les réfugiés et contribue grandement à restaurer leur dignité », affirme Mgr Jurkovic.
Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève, est intervenu lors de la 3ème discussion thématique sur un Pacte mondial sur les réfugiés, Panel 2 : « Comment pouvons-nous soutenir l’inclusion des réfugiés dans les systèmes et services nationaux ? », le 18 octobre 2017, à Genève.
Il encourage « le développement de l’infrastructure des services médicaux, éducatifs et sociaux dans les zones d’accueil ».
Il a plaidé pour « l’adoption de politiques permettant aux enfants réfugiés d’accéder à une éducation de qualité dès les premiers stades de leur déplacement » et a déclaré que « le droit de jouir du meilleur état de santé possible devrait être exercé par le biais de lois, de politiques et de pratiques non discriminatoires et globales ».
Voici notre traduction de l’intervention en anglais de Mgr Jurkovic.
HG
Intervention de Mgr Jurkovic
Monsieur le Modérateur,
S’il est important de partager la responsabilité et le fardeau de l’accueil et de la réinstallation des réfugiés et de souligner à juste titre ce que font les États pour les réfugiés, il est juste de se demander ce que font les réfugiés pour les communautés d’accueil.
Malgré la tragédie et la gravité de leurs situations, les réfugiés apportent leurs talents par la connaissance, les compétences pratiques, l’expérience, la culture et la spiritualité qui peuvent enrichir les pays d’accueil. La délégation du Saint-Siège attire l’attention sur le fait que tant de personnes sont mises « en attente », souvent à des coûts importants pour les pays hôtes et donateurs, et souhaite élaborer brièvement deux aspects particuliers qui ont été soulevés lors de la présente table ronde : l’éducation et la santé.
Aujourd’hui, plus de la moitié des réfugiés relevant du mandat du HCR sont des enfants, dont le nombre stupéfiant de 3,5 millions d’enfants réfugiés âgés de 5 à 17 ans qui n’ont pas eu l’occasion de fréquenter l’école l’année dernière (1). Ma délégation souhaite souligner l’importance cruciale de l’adoption de politiques permettant aux enfants réfugiés d’accéder à une éducation de qualité dès les premiers stades de leur déplacement, afin de les protéger de la traite des êtres humains, du travail forcé et d’autres formes d’esclavage.
Les écoles sont une forme de protection où la sécurité des enfants peut être surveillée et encouragée. Il est important d’adopter des politiques qui garantissent que l’enseignement primaire et secondaire auquel les réfugiés ont accès répond aux mêmes normes d’éducation que celui des citoyens (2).
Monsieur le Modérateur,
L’importance d’accorder l’accès aux soins de santé est évidente. Il est encourageant d’apprendre que des lois sont en train d’être adoptées pour permettre aux réfugiés de travailler et d’avoir accès aux systèmes nationaux de santé et d’éducation. Le droit de jouir du meilleur état de santé possible devrait être exercé par le biais de lois, de politiques et de pratiques non discriminatoires et globales, ancrées dans le caractère central de la personne humaine et fondées sur le droit à la vie.
À cet égard, la santé et le bien-être des réfugiés ne devraient pas être considérés comme une variable distincte de la santé de la population hôte. La crainte que les réfugiés ne propagent des maladies infectieuses ne trouve aucune preuve et ignore la tragédie de leur situation. L’intégration des réfugiés dans les systèmes, plans et politiques de santé nationaux existants pourrait également contribuer à atténuer certaines barrières logistiques qui ont été trop souvent expérimentées.
Monsieur le Modérateur,
L’accès à l’éducation et à la santé inspire de l’espoir parmi les réfugiés et contribue grandement à restaurer leur dignité. La délégation du Saint-Siège souhaite encourager les États donateurs à adapter l’aide et l’assistance pour inclure le développement de l’infrastructure des services médicaux, éducatifs et sociaux dans les zones d’accueil. Un pourcentage de cette assistance, ainsi que l’accès aux programmes et services fournis aux réfugiés, pourraient également être mis de côté pour le bénéfice des populations locales connaissant des désavantages similaires.
Souvenons-nous qu’après tout, la décision de nos frères et sœurs de fuir leur foyer par peur et désespoir est un acte de foi dans la solidarité et l’unité de la famille humaine.
Merci, Monsieur le Modérateur.
1 http://www.unhcr.org/news/press/2017/9/59b6a3ec4/unhcr-report-highlights-education-crisis-refugee-children.html
2 Répondre aux réfugiés et aux migrants : Vingt points d’action, Section des migrants et des réfugiés, Dicastère du Saint-Siège pour la promotion du développement humain intégral.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Migrants sur une plage de Lesbos, 29 janvier 2016 - Cortesia JRS
ONU : éducation et santé pour restaurer la dignité des migrants, par Mgr Jurkovic
Pour des infrastructure d’accueil