« L’unité dans l’espérance » était au centre des discussions de la 21e conférence générale de l’Église méthodiste qui avait eu lieu de 31 août au 3 septembre à Houston, aux États-Unis, indique L’Osservatore Romano quotidien en italien du 7 septembre 2016.
L’édition 2016 de conférence avait pour thème « Un » et quatre sous-thèmes: «Un seul Dieu », «Une seule foi », «Un peuple», «Une mission ». Olav Fykse Tveit, luthérien, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises (COE), est intervenu lors de la rencontre, rapporte la même source.
« Nous ne saurions vivre comme si nous étions seuls, a déclaré le révérend luthérien. Nous sommes responsables dans l’amour les uns envers les autres pour la vérité dont nous sommes porteurs et que nous partageons », c’est une question de responsabilité « face au monde que Dieu a créé et face aux hommes qui vivent dans l’attente d’une grâce de Dieu ». Et cette responsabilité, a-t-il ajouté, est encore plus grande quand il s’agit de « personnes défavorisées et plus vulnérables », de personnes qui « ont particulièrement besoin de la parole et d’une action de grâce dans ce monde ».
Le thème de la conférence, a souligné le secrétaire général du COE, est « un signe d’espérance » pour tout le mouvement œcuménique. Les méthodistes, a-t-il dit, « ont aidé à rendre concret et commun l’appel à l’unité, en dehors même de leur union ». Moi-même, a-t-il ajouté, « j’ai été fasciné par votre emphase sur la responsabilité mutuelle face au partage, qui est la bonne attitude à avoir l’un envers l’autre, en tant que disciples du Christ ».
En tant que chrétiens, a-t-il poursuivi, « nous devons reconnaître la pleine dignité de chaque personne humaine, créée avec toutes ses différences ». Être en communion, a reconnu le pasteur, « demande beaucoup d’efforts » qui consistent à « ne pas mettre le poids de nos désaccords, parfois douloureux, sur le dos des plus vulnérables, en leur niant l’espérance de participer et de partager cette union ». Mais l’unité « c’est un impératif », a-t-il souligné.
Olav Fykse Tveit s’est arrêté sur le rapport entre les deux mots : « unité » et « espérance ». « Tout le monde a droit à l’espérance, pas seulement moi ou seulement une poignée de gens », a-t-il dit. « Pas d’unité dans l’Église s’il n’y a pas de vraie unité entre nous en tant qu’êtres humains, tous créés à l’image et ressemblance de Dieu », a souligné le pasteur.
Il a aussi évoqué la déclaration sur l’unité de Busan (dixième assemblée plénière du Conseil œcuménique des Églises en 2013, en Corée du Sud) qui invite à rechercher « ces dons qui permettent la communion, en se laissant guider par l’Esprit Saint, qui aident au discernement face à la volonté de Dieu pour pouvoir enseigner ensemble et vivre dans un esprit de sacrifice, au service des besoins de chacun ».
L’impossibilité de se réunir autour de la même table pour se nourrir du corps et du sang du Christ « constitue une vraie souffrance pour notre famille chrétienne », a dit Olav Fykse Tveit à la fin de son intervention. Un « scandale », a-t-il estimé, qui « empêche la pleine expression de ce que l’Église est appelée à être dans le monde ».
Le dialogue avec les Protestants prend une importance particulière ne vue du 500e anniversaire de la Réforme de Luther, en 2017, et dans le sillage du voyage du pape Benoît XVI à Erfut (Allemagne), le 23 septembre 2011. Le pape François se rendra lui-même en Suède, à Lund, lse 31 octobre-1er novembre, en l’anniversaire de la signature de la Déclaration conjointe sur la justification, signée, pour le Saint-Siège, par le cardinal Joseph Ratzinger, le 31 octobre 1999. Pour le pape émérite Benoît XVI, la Justification est en effet « un thème essentiel de la théologie » (13 septembre 2006 à Ratisbonne).
Avec une traduction d’Océane Le Gall
Olav Fykse Tveit © Kirken.no
Œcuménisme: L'Osservatore Romano évoque la conférence méthodiste sur l’unité
Intervention de Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE