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Nucléaire: moins de méfiance, plus de responsabilité

Appel du Saint-Siège à l’AIEA

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En matière de nucléaire, le Saint-Siège appelle à substituer « la peur et la méfiance » par une éthique « de responsabilité, solidarité et sécurité collaborative ». Intervenant à la 60e conférence générale annuelle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) le 27 septembre 2016 à Vienne (Autriche), le sous-secrétaire pour les relations avec les Etats Mgr Antoine Camilleri, a plaidé pour l’interdiction complète des essais nucléaires.

Dans son discours rapporté par L’Osservatore Romano daté du 28 septembre, le représentant du Saint-Siège a évoqué divers aspects de la mission de l’AIEA, en commençant par la promotion de « la sécurité nucléaire et de la protection ». « Il faut faire beaucoup plus, a-t-il assuré, pour réduire le risque d’incidents, de terrorisme nucléaire et de diffusion illicite de matériel nucléaire, en (…) réglementant mieux les installations nucléaires, les matériaux nucléaires utilisables pour les armes et les millions d’entités médicales et commerciales qui travaillent avec des sources radiologiques ».

Deuxième point abordé par Mgr Camilleri : la contribution de l’AIEA – qui est un organe de l’ONU – au développement humain durable et intégral, grâce aux « applications pacifiques des technologies nucléaires ». Ces dernières « améliorent l’agriculture, le contrôle de la pollution, la gestion des eaux, la nutrition et la sécurité alimentaire, ainsi que le contrôle des maladies infectieuses » et finalement améliorent « la qualité de vie de millions de personnes ». Saluant en particulier la contribution de l’AIEA dans la lutte contre le cancer, il a encouragé à poursuivre en coopération avec les Etats bénéficiaires.

Le « désarmement nucléaire » – troisième point – a poursuivi le sous-secrétaire, doit être considéré « du point de vue des pauvres au lieu de celui des puissants » car « inégalité et armes nucléaires sont interconnectées ». Et Mgr Camilleri de souhaiter une mise en pratique du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, qui est « la meilleure espérance pour stopper la prolifération nucléaire ».

Quant au contrôle de l’utilisation du nucléaire, le Saint-Siège a salué l’accord passé avec l’Iran il y a un an : « dans une région où il y a déjà trop de conflits, parvenir à un accord sur une question délicate est une étape importante qui peut promouvoir le dialogue et la coopération sur d’autres questions ». « La voie pour résoudre les conflits au Moyen-Orient est celle du dialogue et de la négociation, a insisté Mgr Camilleri, pas celle de la confrontation ».

Enfin, dernier point : « La logique de la peur et de la méfiance doit être substituée par une nouvelle éthique globale (…) de responsabilité, solidarité et sécurité collaborative ». Pour le Saint-Siège, « réduire la sécurité à sa dimension militaire est une simplification artificielle » car la sécurité demande aussi « développement socio-économique, participation politique, respect pour les droits humains fondamentaux et l’Etat de droit, ainsi que coopération et solidarité au niveau régional et international ». Mgr Camilleri a souhaité en conclusion la réalisation d’une culture « de vie, paix et solidarité » par « un climat de confiance qui valorise le dialogue multilatéral ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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