Le prêtre italien Maurizio Pallù, enlevé en octobre dernier au Nigeria puis libéré après cinq jours, a participé le 15 novembre 2017 à la messe du pape François à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican. Dans un entretien à Radio Vatican, le missionnaire du Chemin néocatéchuménal, témoigne des deux « signes » qu’il a reçus de la Vierge Marie durant son emprisonnement.
Il revient notamment sur sa rencontre avec le pape : « C’était très beau, j’y suis allé avec ma mère qui aura 90 ans le 21 novembre, et avec mes frères de l’équipe du Nigeria. Le Saint-Père a été très aimable avec nous. Il a été frappé par ma mère qui, selon lui, porte très bien ses 90 ans ! Il lui a demandé ce qu’elle mangeait… et je dois dire qu’elle mange de tout. »
« Puis, ajoute-t-il, [le pape] m’a demandé de lui parler du Nigeria. Il m’a dit qu’il portait dans son cœur tous ceux qui souffrent, dans ses prédications et dans ses prières… il m’a demandé : ‘Quand repars-tu au Nigeria ?’ Je lui ai répondu : ‘Je pense le premier décembre’ ».
Le p. Pallù souhaite en effet retourner au Nigeria car « c’est le bon moment, un moment très favorable » et il faut agir car la corruption « a atteint des niveaux incroyables ». Il fait part de son désir d’aider les familles : « le problème plus sérieux de l’Afrique, c’est la famille. Reconstruire les familles chrétiennes, avec les jeunes qui ont du zèle et de l’amour pour Jésus Christ, peut porter le tissu social à changer et c’est ce que le démon ne veut pas. »
Deux signes de Marie
Il témoigne aussi de deux « signes » de la présence de la Vierge Marie durant son emprisonnement : « quand ils nous ont enlevés, le 12 octobre, nous étions en train de nous rendre à Benin City où (…) les évêques ont reconsacré le Nigeria à la Vierge Marie pour la seconde fois. Quand ils nous ont pris – nous étions trois otages – et nous ont emmenés dans la forêt, je me suis demandé : voyons comment cette fois-ci la Vierge Marie défera l’œuvre du démon. »
Dès le lendemain de la prise d’otage, raconte-t-il, « un dialogue avait pu être ouvert avec le chef de la bande. Ils étaient huit, lui était le seul qui parlait anglais. Je lui ai dit : ‘Vous êtes mes frères, je prie pour vous’. Il s’est alors détendu et il a dit : ‘Oui, prie pour moi’. Il l’a dit avec conviction.
« Et j’ai vu que dans les situations suivantes il nous a protégés, se souvient encore le p. Pallù : il y avait dans la bande un homme vraiment sanguinaire qui frappait de manière inhumaine l’autre otage, ce frère musulman… durant la nuit entre le samedi et le dimanche, je me suis mis à prier – en plus les moustiques empêchaient de dormir, on dormait dehors – et j’ai demandé l’aide de la Vierge Marie… et le lendemain le chef de la bande a renvoyé chez lui cet homme sanguinaire et deux autres. »
Il témoigne d’un second signe : « J’ai senti très fortement la présence de la Vierge, liée au miracle du soleil à Fatima, le 13 octobre, quand à Benin City le soleil semble avoir bougé. La conférence épiscopale a confirmé ce qui s’est passé. Quoi qu’il en soit, on peut dire une chose : le 13 octobre la Vierge Marie a donné un signe qu’Elle veut porter Jésus Christ – car la Vierge porte Jésus Christ vainqueur de la mort – au Nigeria et au monde. Je repars avec un double zèle car je pense que Marie nous aidera à convertir l’Afrique et cela aidera tout le monde. »
Avec une traduction d’Océane Le Gall
P. Maurizio Pallù @ Radio Vatican
Nigeria : le p. Pallù, ancien otage, rencontre le pape
Le pape porte dans son coeur tous ceux qui souffrent