Chemin de croix du Colisée, 19 avril 2019 © Vatican Media

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Vincent Lambert : le Saint-Siège exprime sa proximité à sa famille

Protéger la vie sans céder à la culture du déchet

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Le Saint-Siège exprime sa proximité à la famille de Vincent Lambert, décédé, à l’âge de 42 ans, ce 11 juillet 2019 : l’alimentation et l’hydratation de ce patient du CHU de Reims, au cœur d’une bataille judiciaire depuis 2008, avaient été interrompues depuis le 3 juillet.
Dans un état de conscience minimal, dit « pauci-relationnel », ou de « conscience minimale plus », depuis un accident de la route, la vie de Vincent Lambert était sous le feu des projecteurs depuis des années. Déjà en avril 2013, l’équipe médicale chargée de son cas avait décidé de cesser de l’alimenter et de l’hydrater – décision invalidée par un tribunal, certains membres de sa famille n’ayant pas été consultés. A nouveau en août 2018, le CHU de Reims a décidé de la suspension de l’alimentation et de l’hydratation, combattue par les parents de Vincent Lambert. Fin avril 2019, le Conseil d’Etat avait validé l’interruption des soins, verdict annulé par la Cour d’appel – après un recours devant le Comité de l’ONU pour les droits des personnes handicapées -, puis confirmé par la Cour de cassation.
“Nous avons appris avec douleur la nouvelle de la mort de Vincent Lambert, écrit le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège dans un communiqué. Nous prions le Seigneur de l’accueillir dans sa Demeure. Nous exprimons notre proximité avec ses proches et avec tous ceux qui, jusqu’au bout, l’ont assisté avec amour et dévouement. »
Alessandro Gisotti rappelle les paroles prononcées par le pape François « à propos de cette affaire douloureuse » : « Dieu est l’unique maître de la vie du début jusqu’à sa fin naturelle et nous avons le devoir de toujours la protéger et de ne pas céder à la culture du déchet. »
Dans un tweet le 20 mai dernier, le pape écrivait en effet : « Prions pour ceux qui vivent dans un état de grave handicap. Protégeons toujours la vie, don de Dieu, du début à la fin naturelle. Ne cédons pas à la culture du déchet. » Il avait aussi lancé deux appels, au Regina Coeli du 15 avril 2018 : « Prions pour que tout patient soit toujours respecté dans sa dignité et soigné de manière adaptée à son état, avec la contribution concordante des membres de la famille, des médecins et des autres agents de santé » ; et à l’audience générale du 18 avril 2018 : « Je voudrais redire et confirmer fortement que l’unique maître de la vie, de son commencement jusqu’à sa fin naturelle, est Dieu ! Et notre devoir, notre devoir est de tout faire pour protéger la vie ».
Une défaite pour notre humanité
« La mort de Vincent Lambert et son histoire sont une défaite pour notre humanité », peut-on lire par ailleurs dans un tweet de l’Académie pontificale pour la vie : « Mgr Paglia (président de l’Académie, ndlr) et @PontAcadLife prient pour la famille de #VincentLambert, pour les médecins et pour toutes les personnes impliquées dans cette affaire. »
Le 21 mai dernier, le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie et Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, dénonçaient « la grave violation de la dignité de la personne », que représente l’interruption de l’alimentation et de l’hydratation : ces soins sont « un devoir inéluctable ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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