Le pape François a invité les Chiliens à se laisser « imprégner par les valeurs, la sagesse et la foi que les migrants portent avec eux » : « Ne nous privons pas de tout le bien qu’ils ont à offrir », a-t-il exhorté lors de sa dernière étape dans le pays, à Iquique, ce 18 janvier 2018.
Au dernier jour de sa visite sur le sol chilien, le pape a quitté Santiago pour rejoindre en avion le nord du pays – à 1800 km de la capitale – où il a célébré une messe « pour l’intégration des peuples » sur le Campus Lobito, après avoir sillonné le terrain en papamobile.
Dans son homélie depuis un podium sur fond d’océan, il a particulièrement défendu la cause des migrants, arrivant nombreux depuis Haïti, la Colombie, l’Equateur ou encore la République dominicaine, « poussés par une démarche toujours fondée sur l’espérance d’obtenir une vie meilleure… toujours accompagnée de sacs à dos chargés de peur et d’incertitude quant à l’avenir ».
« Chers frères, a-t-il souligné durant la célébration sous un ciel bleu, au pieds des Andes, Iquique est une terre de rêves… une terre ayant su héberger des gens de divers peuples et cultures qui ont dû quitter leurs proches, s’en aller… Cette terre est une terre de rêves, cependant faisons de sorte qu’elle continue d’être également une terre d’hospitalité. »
Pas de joie chrétienne lorsque des portes se ferment
Le pape a plaidé pour une « hospitalité festive, car nous savons bien qu’il n’y a pas de joie chrétienne lorsque des portes se ferment ; il n’y a pas de joie chrétienne lorsqu’on fait sentir aux autres qu’ils sont de trop ou que parmi nous ils n’ont pas leur place ».
Appelant à entendre « le cri du peuple de Dieu, le cri du pauvre », il a évoqué notamment « toutes les situations d’injustice et aux nouvelles formes d’exploitation qui conduisent beaucoup de nos frères à perdre la joie de la fête… la précarisation du travail qui détruit des vies et des foyers… (le) manque de toit, de terre et de travail pour de nombreuses familles ».
Le pape a aussi fustigé « ceux qui tirent profit de la situation irrégulière de beaucoup de migrants, parce qu’ils ne connaissent pas la langue ou n’ont pas les papiers en ‘‘règle’’ ».
La célébration était en l’honneur de “Notre Dame du Mont Carmel”, Mère et Reine du Chili. Pour l’occasion, exceptionnellement, la statue de la Vierge du sanctuaire de La Tirana a été transportée à Iquique et trônait sur le podium, à droite de l’autel. Le pape l’a couronnée après l’homélie, sous les applaudissements.
Messe à Iquique, Chili, capture Vatican Media
Migrants : "Ne nous privons pas de tout le bien qu’ils ont à offrir", lance le pape à Iquique
« Pas de joie chrétienne lorsque des portes se ferment »