Voici notre traduction complète du message de Mgr Zygmunt Zimowski, président du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, à l’occasion de la 63e Journée mondiale des malades de la lèpre, le 31 janvier 2016. il a pour titre : « Vivre, c’est aider à vivre ».
Message de Mgr Zimowski
Chers frères et sœurs,
Cette 63e Journée mondiale des malades de la lèpre, intitulée « Vivre, c’est aider à vivre », représente pour tous une nouvelle occasion de poursuivre la lutte contre cette terrible infection et d’éradiquer l’ostracisme qui pèse souvent sur les personnes qui en portent les marques caractéristiques.
Cette marginalisation, liée à une réaction naturelle d’autodéfense devant une maladie autrefois incurable et à une peur quasiment « ancestrale », n’a cependant plus, aujourd’hui, de raison d’être puisqu’on peut vaincre la lèpre et que celui qui en est guéri peut recommencer à vivre.
L’éloignement, tout comme l’exclusion de la vie sociale de celui qui en porte les marques sont donc tout à fait déraisonnables et provoquent même des souffrances supplémentaires et injustifiées à celui qui est totalement innocent et qui souffre déjà des lésions, souvent accompagnées de handicaps provoqués par la maladie. En ce sens, ceux qui sont en bonne santé sont appelés à aider à vivre dignement les personnes qui, aujourd’hui encore, sont victimes d’une stigmatisation sociale injustifiée.
Cela constitue un signe concret de solidarité, d’authentique fraternité et de miséricorde, selon ce que le pape François nous enseigne, en cette Année jubilaire ; il nous indique en effet que nous devons réussir à les aider, « en les regardant dans les yeux », sans « avoir peur de les toucher » et qu’ainsi, « ce geste d’aide soit aussi un geste de communication, (…) un geste de tendresse » (angélus, 15 février 2015).
En outre, cet engagement s’inscrit dans la sollicitude que le Saint-Père lui-même a soulignée dans son Message pour la Journée mondiale des malades, désormais proche, qui sera célébrée en Terre sainte le 11 février prochain : « Dans la sollicitude de Marie se reflète la tendresse de Dieu. Cette tendresse même devient présente dans la vie de beaucoup de personnes qui se trouvent aux côtés des malades et savent en comprendre les besoins, même les plus imperceptibles, parce qu’elles regardent avec des yeux pleins d’amour. » Dans ce geste concret et désintéressé, on peut effectivement reconnaître l’application du thème choisi pour cette année : « Vivre, c’est aider à vivre ».
En faisant sien l’engagement de l’Église en faveur du soin aux malades de la lèpre et du soutien à ceux qui en sont guéris, ainsi que pour développer la sensibilité des hommes de bonne volonté, notre Dicastère, en collaboration avec la Fondation Sasakawa et avec la Fondation Raoul Follereau, a organisé deux Journées d’étude, qui se tiendront respectivement le vendredi 10 et le samedi 11 juin 2016 au Vatican.
En cette circonstance, les participants pourront assister à la célébration eucharistique présidée par le pape François, place Saint-Pierre, le dimanche 12 juin à l’occasion du Jubilé des malades et des personnes handicapées.
Je saisis cette occasion pour adresser mes salutations aux personnes malades de la lèpre et remercier avec gratitude tous ceux qui se dépensent en faveur de toutes les personnes à soigner ou qui sont reléguées aux marges de la société à cause de cette maladie, encore endémique dans certains pays d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Afrique. De même, nous devons nous sentir engagés à trouver un nouvel élan pour lutter contre cette maladie, en développant nos activités d’information et de prévention, mais surtout en favorisant, en geste de véritable « com-passion », la résinsertion sociale et professionnelle de ceux qui en sont guéris et qui, bien qu’ils gardent imprimées dans leur corps les marques de la maladie, ont gardé intacte leur dignité en tant que personnes.
Dans cette œuvre, que nous servent d’exemples et d’inspiration les nombreux saints et bienheureux, comme les personnes de bonne volonté, qui ont consacré – et parfois sacrifié – leur vie pour être aux côtés des personnes affectées de la maladie de Hansen, y compris quand la lèpre était cliniquement incurable et causait d’innombrables pertes de vie. Parmi les plus représentatifs, nous ne pouvons pas ne pas évoquer saint Damien de Veuster, sainte Marianne Cope, le bienheureux Jan Beyzym et Albert Schweitzer.
En exprimant par ce Message la proximité que l’Église désire encore et toujours témoigner aux personnes malades de la lèpre comme à celles qui s’en occupent, je confie la célébration de cette Journée mondiale à la sollicitude maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, sur les traces de qui nous pouvons poser nos pas pour franchir avec sollicitude et joie la Porte sainte de la miséricorde et rencontrer celui qui est la vie véritable.
© Traduction de Zenit, Constance Roques
