« Medjugorje est une référence de prière internationale où l’on touche des fruits spirituels extraordinaires. Je me réfère par exemple aux conversions, aux vocations sacerdotales et religieuses et aux confessions incessantes. Je ne pense pas qu’il y ait de traces d’hérésie. » C’est ce qu’affirme Mgr Henryk Hoser, archevêque émérite de Varsovie-Prague (Pologne), « visiteur apostolique à caractère spécial » pour la paroisse de Medjugorje (Bosnie Herzégovine), envoyé par le pape François en mai 2018 pour un temps indéterminé et à la disposition du Saint-Siège (ad nutum Sanctae Sedis).
Un an après le début de sa mission (le 22 juillet 2018), Mgr Hoser souligne que c’était « une année intense, sous le signe de Notre Dame » dans une interview au quotidien de la Conférence épiscopale italienne Avvenire du 23 juillet 2019. Cette mission est en continuité avec celle d’envoyé spécial du Saint-Siège que Mgr Hoser avait reçue du pape le 11 février 2017, après les conclusions de l’enquête sur les phénomènes d’apparitions mariales présumées en ce lieu.
Medjugorje est une petite ville d’Herzégovine, où, depuis juin 1981, six jeunes (devenus adultes) déclarent voir la Vierge Marie et recevoir ses messages. Chaque année, plus de deux millions de personnes s’y rendent. En mai dernier, le pape François a autorisé les pèlerinages dans ce lieu, qui ne doivent pas cependant être « interprétés comme une authentification des événements connus, qui demandent encore un examen de la part de l’Église ».
« Les gens disent qu’ils sentent la présence de Notre Dame », souligne Mgr Hoser : « C’est un lieu béni de rencontre et de dialogue avec le Seigneur à travers la Vierge, marqué par le silence, le chapelet, la méditation, la catéchèse, la célébration des sacrements, en particulier l’Eucharistie et celui de la réconciliation. »
« Aujourd’hui, ma mission à Medjugorje, poursuit le visiteur apostolique, est d’accompagner les pèlerins qui viennent de tous les continents et d’être à leurs côtés. Les plus nombreux sont les Italiens et les Polonais. Mais il y a des pèlerins de quatre-vingts pays différents. Au cours des dernières semaines, par exemple, une retraite internationale de prêtres a eu lieu avec plus de quatre cents prêtres de quarante nations qui ont tous été accueillis gratuitement et chez des particuliers. »
L’archevêque évoque aussi les activités du « Village de la Mère » – centre d’accueil pour les nécessiteux – qui existe depuis la guerre des années 1990 en Bosnie-Herzégovine. C’est « une réalité qui rencontre l’humanité blessée et montre comment la dévotion à la Vierge se traduit par la charité », explique Mgr Hoser.
Quant aux témoins des apparitions, maintenant, ils mènent une vie normale : « Ils sont mariés, dit Mgr Hoser. Ils ont fondé des familles. Ils ont des enfants. Certains sont déjà grands-parents. Pour vivre, ils se sont également consacrés à accueillir les fidèles. » Selon le visiteur apostolique, il est nécessaire de « favoriser les cours de formation » pour éviter les dérives.
Signe d’encouragement : c’est le cardinal vicaire du pape pour Rome, Angelo De Donatis, qui ouvrira le festival international de la jeunesse à Medjugorje. La trentième édition de la manifestation estivale intitulée « Mladifest » commencera le 1er août avec la messe de 19h présidée par Mgr De Donatis. Les journées – dont le thème est « Suivez-moi » – qui se concluront le 6 août, seront marquées par la prière, la catéchèse, les témoignages, la récitation du Rosaire, l’Eucharistie.
Medjugorje (Bosnie Herzégovine), église Saint-Jacques © Wikimedia commons/Mariusz Musiał
Medjugorje : des "fruits spirituels extraordinaires", par Mgr Hoser
Bilan d’un an de mission du « visiteur apostolique à caractère spécial »