Lucien Botovasoa © dioceseantsiranana-oloraiky.com

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Madagascar: Lucien Botovasoa, tertiaire franciscain, martyr

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Un «maître de la réconciliation» bientôt béatifié

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Le Vatican reconnaît le martyre de Lucien Botovasoa (1908-1947), laïc et père de famille, tertiaire franciscain, tué en haine de la foi à Vohipeno (Madagascar). La reconnaissance de son martyre ouvre la voie à sa béatification.
Le pape François a autorisé la Congrégation pour les causes des saints à publier un décret concernant le martyre de ce baptisé malgache, lors d’une audience accordée au cardinal Angelo Amato, S.D.B., préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, ce jeudi 4 mai 2017.
Les témoins qui ont connu Lucien Botovasoa parlent souvent de son don de « réconciliation », jusqu’à l’appeler: « Maître de la Réconciliation ».
Lucien Botovasoa est né en 1908. Baptisé en 1922, il est l’aîné de neuf enfants. Élève brillant, il est envoyé se former chez les jésuites de Fianarantsoa ; il en revient comme instituteur paroissial en 1928. Il se marie en 1930 avec Suzanne Soazana, dont il aura huit enfants.
Excellent pédagogue, sportif et musicien, il est aussi un modèle de vie chrétienne, dévoué à tous, soucieux de ses élèves.
À partir de 1940, il anime la fraternité des Tertiaires franciscains. « Il prend la vêture le 8 décembre 1944, lit-on dans une interview de 2012 à Zenit de Mgr Benjamin Ramaroson, évêque de Farafangana, à Madagascar. Dès ce jour il devient d’une pauvreté et d’une piété extraordinaire, … il abandonne ses beaux vêtements et se contente désormais de sandales, de la chemisette et du pantalon kaki… Il a la corde aux reins, à même la peau. Il jeûne tous les mercredis et vendredis, se lève chaque nuit à minuit pour prier à genoux, puis se rend à l’église à 4 heures pour prier devant le Saint Sacrement jusqu’à l’heure de la messe. Il devient franciscain dans l’âme, soigne les oiseaux blessés, ne supporte pas qu’on coupe le cou à ses volailles ; son chapelet pendu à sa ceinture, il prie sans cesse…il fait des tournées d’évangélisation dans les campagnes environnantes le samedi ou le dimanche. »
Après la Seconde Guerre mondiale, la lutte pour l’indépendance commence à Madagascar. Les beaux-frères de Lucien y participent, mais lui-même craint que « cela » finisse « dans le sang ». Il est mis donc sur la liste noire des ennemis du peuple par les indépendantistes. « Depuis des mois, raconte Mgr Benjamin Ramaroson, il prédit sa mort à sa femme, à ses parents et amis et prépare les siens à tenir bon dans la foi. »
En mars 1947, l’insurrection éclate à Manakara (à 40km du village de Lucien).  Plusieurs colons et fonctionnaires malgaches sont tués, dans toute la région les églises sont brûlées.
Le 16 mars, le roi  Tsimihono, qui règne sur le bourg où vit Lucien, décide sa mise à mort ainsi que celle de six autres personnes. Prévenu, Lucien refuse de s’enfuir.
Il meurt décapité, à l’abattoir du village. Avant la mort il répète : « Mon Dieu, pardonne à mes frères… Que mon sang répandu à terre soit pour le salut de ma patrie. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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