Le pape François a nommé l’écrivain et essayiste italien Andrea Monda, 52 ans, directeur de L’Osservatore Romano, ce 18 décembre 2018. Il succède à Giovanni Maria Vian, qui devient « directeur émérite ».
Andrea Monda, est né à Rome le 22 mars 1966, il est marié et père d’un enfant. Diplômé en jurisprudence et en sciences religieuses, il a travaillé auprès de la commune de Rome pour le compte d’une banque, puis est devenu professeur de religion en 2000 : il a enseigné le christianisme et la littérature à l’Université du Latran et à la Grégorienne.
Comme journaliste, il collabore à la rubrique culturelle de divers journaux, dont le quotidien de la Conférence épiscopale italienne Avvenire et la revue jésuite La Civiltà Cattolica. Il est aussi l’auteur d’un blog, de plusieurs essais et ouvrages.
Dans un communiqué publié le même jour, le préfet du Dicastère pour la communication salue cette nomination et celle d’Andrea Tornielli à la direction éditoriale du dicastère : ces deux hommes, souligne-t-il, « ont en commun d’être des journalistes qui regardent au-delà des apparences… qui savent approfondir ; qui savent écouter… qui savent parler à toutes les générations, donc aussi aux jeunes. »
Paolo Ruffini rappelle que L’Osservatore Romano, quotidien du Saint-Siège, est « l’un des piliers des notre communication ». Le choix d’Andrea Monda à sa direction, estime-t-il est « une réponse à l’appel du pape François à être “Eglise en sortie”, à “lancer des processus” inédits, y compris dans la communication ». Le nouveau directeur « a su communiquer la beauté de l’Evangile et la richesse de la vie chrétienne dans des cadres et avec des langages différents : de la littérature aux essais, de la musique à la télévision ».
En tant que professeur, ajoute-t-il, il « connaît bien aussi les exigences, les préoccupations et les rêves des jeunes d’aujourd’hui ». C’est Andrea Monda qui avait coordonné les méditations du Chemin de croix du Colisée écrites par des jeunes, pour le Vendredi Saint 2018.
Le préfet du Dicastère remercie Giovanni Maria Vian qui a dirigé L’Osservatore Romano avec « passion et compétence » durant plus de 11 ans. « Durant sa direction, note-t-il, le journal du Saint-Siège a connu un renouveau dans ses contenus, son langage, son graphisme ». Il évoque particulièrement le dialogue culturel qui a enrichi le quotidien et l’ouverture aux journalistes femmes, notamment avec le mensuel « Femmes, Eglise, monde ».
Lu par les jeunes du monde
Andrea Monda fait part de sa « joie » et de sa « crainte » : « Je pratique le journaliste depuis plus de trente ans et je me suis toujours occupé de thématiques culturelles, religieuses et théologiques, sans dédaigner ce domaine professionnel particulier appelé “vaticanisme”, mais je ne pouvais certainement pas imaginer être appelé à diriger le quotidien du Saint-Siège, ce journal “très singulier”, comme l’a qualifié saint Paul VI en le présentant (à l’occasion de son centenaire en 1961), comme “un journal d’idées” qui “ne veut pas seulement donner les nouvelles mais créer des pensées”. »
« La première idée qui me vient à l’esprit, poursuit-il, est que “L’Osservatore Romano” est le quotidien de l’Eglise, et l’Eglise est d’abord le peuple de Dieu ». Andrea Monda assure de sa volonté de collaborer dans un esprit de service à la réforme de la communication du Saint-Siège.
Et de confier son rêve : « Il serait beau d’imaginer qu’un journal important et influent comme “L’Osservatore Romano” puisse être un jour lu par les jeunes du monde entier qui rêvent d’un bon journalisme. »
Rendant hommage à ses prédécesseurs, le nouveau directeur conclut ainsi : « Je suis consolé par le fait que le Seigneur sait travailler et agir aussi avec des instruments insuffisants ».
