La fête de l’Immaculée conception, le 8 décembre, est « une magnifique expression de cette beauté de Marie, dans son corps et dans son âme. Nous célébrons la toute belle, celle qui n’a été marquée d’aucune tâche par la laideur du péché », affirme le p. Ludovic Frère, recteur du sanctuaire de Notre Dame du Laus.
Dans cet entretien à Zenit, le vicaire général du diocèse de Gap et d’Embrun souligne que « nous avons besoin, plus que jamais, de contempler la beauté de Marie pour nous y associer. Au Laus, la bergère Benoîte a été éduquée par la Belle Dame pendant 54 années d’apparitions (les plus longues du monde) ; mais cette éducation ne fut pas simplement par des enseignements ; c’est par contact avec la beauté de Marie, contemplée dans les apparitions, que Benoîte est devenue, au fur et à mesure, de plus en plus belle ! »
Père Ludovic Frère, vous êtes recteur du sanctuaire de Notre Dame du Laus: à l’occasion du 8 décembre, quel est le message essentiel de la Vierge Marie au Laus?
L’essentiel – ou le fondement – du message du Laus, c’est la beauté de Marie. Pendant les deux premiers mois d’apparitions, Benoîte est à ce point touchée par cette beauté que, Marie lui apparaissant tous les jours, la bergère ne lui dit pas un seul mot, elle ne lui fait pas une seule demande. Elle se contente de contempler la beauté de cette Dame, au point qu’elle en fera son nom propre : « la Belle Dame ».
La fête de l’Immaculée conception m’apparaît alors comme une magnifique expression de cette beauté de Marie, dans son corps et dans son âme. Nous célébrons la toute belle, celle qui n’a été marquée d’aucune tâche par la laideur du péché. Nous avons besoin, plus que jamais, de contempler la beauté de Marie pour nous y associer. Au Laus, la bergère Benoîte a été éduquée par la Belle Dame pendant 54 années d’apparitions (les plus longues du monde) ; mais cette éducation ne fut pas simplement par des enseignements ; c’est par contact avec la beauté de Marie, contemplée dans les apparitions, que Benoîte est devenue, au fur et à mesure, de plus en plus belle !
Au moment où l’on entre dans le temps liturgique de l’Avent, c’est aussi un message pour se préparer à Noël ?
Incontestablement, d’ailleurs, pour la fête de l’Immaculée Conception, la liturgie nous permet de faire – si je puis dire – une « entorse » à la logique de l’Avent : pendant tout l’Avent, on tait le grand chant du « Gloire à Dieu », pour qu’il retentisse comme un chant nouveau dans la nuit de Noël. Sauf à la solennité de l’Immaculée conception, où on le chante, comme une anticipation de la joie de Noël. L’Immaculée conception, c’est vraiment la fête qui anticipe la joie du salut !
L’année 2018 sera une « année Benoîte »: qu’est-ce que cela signifie, quels temps-forts prévoyez vous ?
Au sanctuaire Notre-Dame du Laus, nous avons choisi cette expression « Année Benoîte » pour marquer l’année d’un triple anniversaire : les 300 ans de la fin des apparitions au Laus, les 300 ans de la mort de Benoîte (car elle a eu des apparitions jusqu’à la fin de sa vie sur Terre) et les 10 ans de la reconnaissance officielle du caractère surnaturel des événements vécus par la bergère du Laus. Tout ceci, nous l’appelons « Année Benoîte ».
Dans l’enceinte du sanctuaire, un « itinéraire Benoîte » va conduire de sa chambre à sa tombe, avec l’indulgence plénière accordée selon les règles fixées par le Saint Siège. Ce sera l’occasion de mieux connaître la bergère du Laus, mais aussi de se confier avec plus de ferveur à sa puissante intercession.
Par ailleurs, tout au long de l’année, des sessions, retraites, pèlerinages et grandes fêtes vont marquer ces anniversaires. Notre premier désir, c’est que les pèlerins découvrent la belle personnalité de Benoîte Rencurel, une femme généreuse et forte, qui a connu bien des souffrances mais qui avait toujours le visage rayonnant de joie ; une femme toute donnée pour la conversion des pécheurs, tant elle était passionnée par le salut des âmes. Une femme avec ses paradoxes, comme nous tous : parfois bien impatiente, timide ou emportée ; mais elle a laissé la Vierge Marie être auprès d’elle une éducatrice patiente et aimante.
Où en est la cause de canonisation de Benoîte Rencurel et qu’a-t-elle à dire à notre époque?
Le pape Benoît XVI a proclamé Benoîte Rencurel vénérable le 3 avril 2009. Depuis-lors, nous sommes en discernement d’une guérison inexpliquée par son intercession. Un bureau médical, avec 5 médecins, se réunit au Laus tous les deux mois pour étudier les témoignages de grâces, qui se comptent par dizaines chaque mois. A ce jour, nous sommes encore à l’étude de cas qu’on pourrait présenter à Rome.
Pour ma part, je suis certain que si Benoîte a attendu 300 ans, c’est parce qu’elle est faite pour aujourd’hui ! Dans les messages qu’elle reçoit comme dans sa personnalité, on trouve quantité d’éclairages pour notre vie actuelle. « Benoîte l’impatiente » a quelque chose à dire à notre monde toujours pressé ; « Benoîte la passionnée de charité » a beaucoup à apporter à notre époque où le repli sur soi est tentant ; « Benoîte la femme simple » a beaucoup à nous dire, à nous qui pensons pouvoir accomplir notre vie dans des divertissements sophistiqués et coûteux. Et tant d’autres domaines de la vie, où la bergère du Laus rejoint nos combats et nos aspirations profondes.
L’hiver, vous proposez aussi du « ski-spi », qu’est-ce à dire?
Tout est dans le titre : du ski et du spi !
En fait, non : tout n’est pas dans le titre, car ski-spi est surtout une expérience à vivre. Le sanctuaire du Laus est dans un cadre de montagnes magnifique. La beauté et la majesté des lieux ouvrent le coeur et dilatent l’âme, qui a envie de sonner juste avec cette beauté contemplée.
En outre, le sanctuaire du Laus propose vraiment une expérience spirituelle qui intègre toutes les réalités de notre vie : le corps, les relations, la psychologie, la spiritualité… Dans des propositions comme « ski-spi », on vit de manière unifiée toutes ces réalités : chacun selon ses goûts, le corps peut s’oxygéner sur les pistes ou en station, tandis qu’on vit ensemble des moments fraternels inoubliables, en partageant une bonne tartiflette ou un vin chaud ; et puis, on se retrouve à la basilique, et là, les cœurs s’unissent dans un temps d’adoration ou dans une veillée de chants…