Les migrations sont un problème humain de fond

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Réunion du Comité mixte Eglise catholique- COE à Cordoue, en Espagne

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ROME, Vendredi 16 octobre 2009 (ZENIT.org) – Le Comité mixte entre l’Eglise catholique et le Conseil œcuménique des Eglises (COE) est actuellement réuni à Cordoue, en Espagne, pour un meilleur discernement de la situation œcuménique, au bout de 7 ans de mandat.

A l’heure actuelle, le groupe de travail réunit une quarantaine de membres de 30 nationalités différentes des cinq continents, catholiques, orthodoxes, protestants, anglicans et les membres des Eglises libres.

Ces séances de travail, ouvertes lundi dernier, se poursuivront jusqu’au lundi 19 octobre, présidées par le métropolite Nifon de Targoviste (patriarcat de Roumanie) et par Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin (Irlande).

Le premier groupe de travail mixte a été créé l’année de la clôture du concile Vatican II, en 1965. C’est un organisme officiel de consultation pour le dialogue œcuménique qui encourage, valorise et soutient la collaboration entre l’Eglise catholique et le Conseil œcuménique des Eglises.

Ces jours-ci, les discussions tournent autour de la situation économique actuelle et l’apport de réflexions concrètes et spécifiques, et traitent des implications œcuméniques du phénomène mondial des migrations.

C’est ce qu’a rapporté Mgr Brian Farrell, secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, en soulignant que l’Eglise catholique doit faire un effort pour sensibiliser à la richesse des traditions des autres Eglises, pour « apprendre les unes des autres ».

Evoquant la question des mouvements migratoires, Mgr Farell a estimé qu’il s’agit là d’un « problème humain de fond ». Si « les personnes  se déplacent « , a-t-il souligné, c’est « parce qu’ il leur manque quelque chose ». Pour lui, la situation doit être abordée « dans son très vaste contexte » , car c’est une question « humanitaire, sociale et politique ».

Le groupe de travail doit également évoquer la question des processus œcuméniques pour voir de quelle manière il est possible de les porter dans la vie quotidienne des chrétiens, et du changement de mentalité pour « laver les offenses et les souffrances du passé et chercher à se convertir à l’Evangile du Christ ».

Sur la présence émergente du laïcisme dans la société espagnole, le délégué diocésain pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, Manuel González Muñana, a souligné l’existence, ces derniers temps, d’une « radicalisation » qui dépend, selon lui, de la couleur politique du gouvernement en exercice.

« Toute la culture, toute la pensée européenne, s’est inspirée de cette vague séculariste et de ses filiales, comme le nihilisme, le subjectivisme ou l’esprit de consommation qui, au sein de la société, est la porte ouverte à un christianisme peu formé » .

Pour González Muñana , « un christianisme aussi appauvri , aussi ‘décaféiné’, est comme avoir jeté des semences et produit des racines sur un sol peu préparé ».

« Nous sommes tous coupables de cela » a-t-il dit proposant alors comme solution « une meilleur formation religieuse de la société ».

Cordoue, avait dit Mgr Asenjo avant la rencontre, « deviendra la capitale de l’œcuménisme ». Il en avait profité pour appeler à l’unité des chrétiens.

Dans une lettre pastorale, il a demandé à tous les catholiques de s’engager « dans la cause de l’unité, cette dernière n’impliquant pas seulement les experts et les théologiens qui participent au dialogue institutionnel entre les diverses Eglises ».

« L’œcuménisme est la voie de l’Eglise, qui est une réalité non repliée sur elle-même, mais constamment ouverte à la dynamique missionnaire et oecuménique », a-t-il dit, l’œcuménisme c’est « un engagement de tous les baptisés, des diocèses, des paroisses, de toutes les communautés ecclésiales et de la pastorale ordinaire ».

Dimanche, les membres du groupe mixte de travail participeront à la messe présidée par Mgr Brian Farrell en la cathédrale, et au culte dominical des chrétiens évangéliques en l’église baptiste de Cordoue.

Dans un entretien accordé à Radio Vatican, Mgr Farrell a dit estimer nécessaire de « faire arriver aux Eglises, par les experts, les théologiens et avec l’appui de documents, les progrès qui sont accomplis et les accords qui sont pris, concernant notamment les questions d’ordre doctrinal, de nature abstraite, mais aussi les conséquences de la vie pour les communautés locales, les paroisses, les associations ».

« L’unité des chrétiens est une chose que nous ne pouvons faire seuls : c’est un don de Dieu, a-t-il ajouté. Si bien qu’au cœur de notre rencontre figurent la prière, la conversion à l’Evangile, la purification des mémoires historiques. Et nous, nous cherchons la manière d’éduquer les fidèles de toutes les Eglises à ce sens de la priorité de l’Esprit dans la recherche d’unité ».

Parmi les différentes questions qui suscitent une réflexion au niveau œcuménique, a-t-il souligné, il y en a une « très grave » : « la formation chrétienne des jeunes et la présence des jeunes dans les Eglises ».

Nieves San Martín

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ZENIT Staff

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