« Le Pape François a conclu sa visite à Abou Dhabi par la célébration de la messe au stade Zayed, offrant dans son homélie une relecture des Béatitudes », explique Andea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère du Saint-Siège pour la communication.
C’est d’ailleurs l’un des tweets postés sur le compte du pape @Pontifex_fr, pendant le voyage en avion d’Abou Dhabi à Rome: « Les Béatitudes sont un plan de vie : elles invitent à tenir le cœur propre, à pratiquer la douceur et la justice, à être miséricordieux envers tous, à vivre l’affliction unis à Dieu. #UAE #ApostolicJourney »
« Le chrétien est l’homme des Béatitudes » titre pour sa part à la Une L’Osservatore Romano en italien du 6 février 2019.
Andrea Tornielli insiste sur le message de sainteté au quotidien, dans les petites choses que le pape a confié aux chrétiens des Emirats: « Au «petit troupeau» chrétien des Émirats, même si à l’observer rassemblé au Zayed Sports City Stadium, il n’est finalement pas si petit, le Pape François a déclaré que vivre les béatitudes évangéliques ne nécessite pas de gestes éclatants. En effet, la vie de Jésus, qui n’a laissé aucun écrit et n’a construit d’impressionnant, montre que la foi chrétienne se vit dans la quotidienneté et dans la petitesse. »
« Il n’est pas demandé au chrétien, insiste Tornielli en décryptant l’homélie d’Abou Dhabi, de construire de grandes œuvres ni d’accomplir des actes remarquables, extraordinaires et surhumains. Le témoignage passe par la nature extraordinaire de l’ordinaire. C’est grâce à la sainteté de la vie quotidienne que se produit, sans signes extraordinaires, le plus surprenant des miracles. Le christianisme s’épanouit, se communique par osmose, sans avoir besoin de stratégies de marketing, de ruse médiatique, de fleuves de bavardages ou de compétences surhumaines. »
Il reprend l’image de l’arbre si chère au pape François – il en parle souvent aux jeunes en citant le poète argentin Francisco Luis Bernardez -, pour expliquer de phénomène de dépollution soirituelle: « Les Béatitudes, qui bouleversent les critères mondains, invitent à «garder le cœur pur, à pratiquer malgré tout la douceur et la justice, à être miséricordieux avec tous, à vivre l’affliction dans l’union avec Dieu» . C’est comme un arbre, explique François, qui, chaque jour, sur une terre aride, comme celle du désert qui caractérise cette région du monde, absorbe l’air pollué et restitue de l’oxygène. »
Il retient trois consignes données par le pape François, à l’instar de son saint patron – paix, douceur, miséricorde : « L’invitation faite à ce «petit troupeau» de chrétiens dans les Émirats est de continuer à être un oasis de paix, de douceur et de miséricorde. Car le bienheureux est celui qui a la chance de répondre avec modération aux accusations, et non celui qui attaque ou veut dominer l’autre. Le bienheureux est celui qui considère les autres comme des frères, et non celui qui ne voit que des ennemis. »
C’était d’ailleurs le thème du second tweet du pape, depuis l’avion: « Saint François nous rappelle que le chrétien part armé seulement de sa foi humble et de son amour concret. Si nous vivons dans le monde à la manière de Dieu, nous deviendrons des canaux de sa présence. #UAE #ApostolicJourney »
Et c’était le thème du médaillon offert par le pape François au prince héritier des Emirats: la rencontre du sultan Al-Malik avec François d’Assise, en 1219, en Egypte, à Damiette.