Avec « l’invitation à être unis au Christ pour diffuser la lumière de l’amour de Dieu et sa sagesse qui donne goût et signification à la vie, comme le sel », Mgr Francesco Follo présente les lectures de la messe de dimanche prochain, 9 février 2020, Vème dimanche du Temps ordinaire.
L’observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, à Paris, propose ensuite comme lecture théologique et spirituelle un extrait du Décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise, Ad Gentes, du concile Vatican II.
La vérité et l’amour, lumière et sel.
1) Sel[1] et Lumière[2] pour les autres.
Si, dimanche dernier, la liturgie ne nous avait pas fait célébrer la fête de la Présentation de Jésus au Temple, nous aurions commencé la lecture du « Discours de la montagne » qui s’étale dans les chapitres 5, 6 et 7 de l’évangile selon Saint Mathieu. Donc, en tenant pour acquis le récit initial des Béatitudes (5, 1 – 12), la lecture de l’évangile de ce Vème dimanche du Temps ordinaire nous présente deux caractéristiques de ceux qui veulent suivre le Christ : être sel et lumière.
En effet, aujourd’hui le Rédempteur dit à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre … Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13.14). Par ces images riches de signification, le Christ veut transmettre à ses disciples de hier et d’aujourd’hui le sens de leur mission et de leur témoignage. A cet égard, Pape François commente : « Le plus grand témoignage du chrétien est de donner sa vie comme Jésus l’a fait, c’est-à-dire le martyre. Mais il y a, aussi, un autre témoignage, celui de tous les jours, qui commence le matin, quand nous nous réveillons, et qui termine le soir, quand nous allons dormir. Le sel et la lumière servent pour les autres.
Cela peut sembler une petite chose, mais avec nos petites choses, le Seigneur fait des miracles, fait des merveilles. Donc, il faut une attitude d’« humilité » qui consiste à essayer seulement à être sel et lumière : sel pour les autres, lumière pour les autres, parce que le sel ne se donne pas de la saveur à lui-même, il est toujours au service de… La lumière ne s’illumine pas elle-même, elle est toujours au service de … » (Pape François, Homélie de la Messe à Maison Sainte Marthe, 18 juin 2018).
Aujourd’hui encore, dans la culture du moyen-orient, le sel évoque différentes valeurs comme l’alliance, la solidarité, la vie et la sagesse. La lumière est la première œuvre de Dieu Créateur et source de la vie. La Parole de Dieu est elle-même comparée à la lumière, comme le psalmiste proclame : « ta parole est une lampe pour mes pas, lumière sur mon chemin » (Ps 119, 105).
Et, toujours dans la Liturgie de la Parole de ce Dimanche, le prophète Isaie dit : « Si tu donnes à celui qui a faim de ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi » (58, 10). La sagesse résume en soi les effets bénéfiques du sel et de la lumière. En effet, les disciples du Seigneur sont appelés à donner une nouvelle « saveur » au monde, et à le préserver de la corruption, avec la sagesse de Dieu qui resplendit pleinement sur le visage du Fils, parce qu’il est « la vraie Lumière qui illumine chaque homme » (Jn 1,9).
Unis à Lui, les chrétiens peuvent répandre – au milieu des ténèbres de l’indifférence et de l’égoïsme -la lumière de l’amour de Dieu, vrais sagesse qui donne signification à l’existence et à l’action des hommes.
La lumière dont Jésus nous parle dans l’évangile, est celle de la foi, don gratuit de Dieu qui vient illuminer le cœur et éclairer l’intelligence : « Dieu qui dit : ‘Du milieu des ténèbres brillera la lumière’, a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ » (2 Cor 4, 6).
Voilà pourquoi les paroles de Jésus prennent une importance extraordinaire quand il nous explique son identité et sa mission : « Je suis la lumière du monde. Qui me suit, ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Jn 8, 12).
La rencontre personnelle avec le Christ illumine la vie par une lumière neuve. Elle nous achemine sur le bon chemin et nous engage à être ses témoins. La façon neuve qui nous vient de Lui, de regarder le monde et les personnes nous fait pénétrer plus profondément dans le mystère de la foi. Cette foi n’est pas seulement un ensemble d’affirmations théoriques à accueillir et à ratifier par l’intelligence, mais une expérience à assimiler, une vérité à vivre, le sel et la lumière de toute la réalité » (cf. Veritatis splendor, 88).
2) Le sel des martyrs.
En outre, faisons mémoire des chrétiens persécutés des premiers siècles qui étaient emmenés au Colisée pour être donnés en spectacle aux romains qui voulaient des émotions fortes. Dévorés par des lions, les martyrs étaient du « sel » pour le palais avide de saveurs fortes du peuple spectateur ; crucifiés sur des bois en flamme, ils étaient des torches de « lumière » pour les yeux avides du public. Les païens de l’époque, mais d’aujourd’hui aussi, voulaient un spectacle avec des saveurs et des lumières excitantes.
Les chrétiens entraient alors « en scène » non pas comme acteurs, mais comme martyrs en sachant qu’ils étaient en spectacle pour les anges et pour le monde[3], et moi j’ajoute : pour Dieu, qui «regarde les justes » (Ps 33/34, 16) donc en premier lieu les martyrs, dont le sang fut semence pour d’autres chrétiens[4], offre de liberté et signe d’espérance qui devient une réalité.
En effet, les martyrs sont par excellence le sel et la lumière du monde. Certes, ils le furent de manière héroïque, mais nous sommes appelés nous aussi à être des témoins (comme tout le monde sait le mot grec « martyre » veut dire témoin), sans se préoccuper de faire qui sait quoi. Il ne s’agit pas de faire des choses extraordinaires. C’est une question de sel, d’être le sel qui sale. Le sel c’est la capacité de souffrir, le signe de l’Alliance. Le sel rêvée une foi adulte, qui ne fuit pas devant la croix, qui a de la patience dans les souffrances, qui comprend leur sens, qui voit, transfigure dans la mort, la résurrection et la vie.
Le témoignage chrétien suit la méthode que lui dicte et illustre le cœur transpercé de Jésus qui répond très vite par le sang et par l’eau, doté d’un amour qui va jusqu’au bout. C’est pourquoi le martyre est le paradigme et l’accomplissement du témoignage chrétien. Le martyre contredit la logique du monde, parce qu’il répond à la peur de la mort qui déteste la vie par un amour de la vie qui ne craint point de mourir pour elle, parce que la vie du martyr est le Christ Ressuscité, le Christ qui a vaincu la mort et le péché. Aujourd’hui comme toujours, le martyre est la plus grande révolution culturelle que l’on puisse faire. Le martyr est en soi un témoin éliminé, un témoin supprimé. Mais dans la logique de la croix, l’élimination accentue la force du témoignage et l’expression de la charité. Le martyr chrétien est l’icône du Christ qui, haï et transpercé, est sans limites dans la charité du pardon, du don de la vie, de la miséricorde. Le martyr devient alors témoin non seulement de l’amour du Christ, mais de l’excès de cet amour, dans une surabondance de charité, de gratuité, qui déborde des limites de la mort et de la haine.
Observons le plus constamment possible Jésus en Croix et si nous ne sommes pas au pied de la Croix comme Marie et Jean, embrassons « au moins » les pieds de la croix du Sauveur comme l’a fait Marie Madeleine, jusqu’à nous laisser transformer en Lui, et que ce soit Lui qui finisse par vivre en nous.
Notre vie de tous les jours, avec cette acceptation de la croix quotidienne, lime, élague, coupe tout ce qui constitue, en nous, une entrave à Le suivre. Aussi c’est dans les faiblesses, dans les difficultés, dans les échecs, que s’accomplit en nous la mission pour laquelle nous sommes nés. C’est précisément quand nous ne sommes rien qu’explose en nous la puissance de Dieu. Ne méprisons alors rien de nos souffrances, des angoisses, des échecs et des fragilités. C’est dans ces moments que nous sommes « sel » et « lumière », et « levain ». Nous le sommes parce que nous sommes ce que nous sommes : une pauvre argile dans les mains créatives de Dieu: un total, constant, abandon à l’amour de Dieu suffit, car cet amour agit en nous et allume, avec nos petites ou grandes souffrances, la lumière pour le monde.
Jésus parle simplement. Il part d’expériences quotidiennes que tous peuvent comprendre et se sert des images du sel et de la lumière. Le sel, à cette époque, permettait de conserver plus longtemps la nourriture. Il était le symbole de fidélité et de continuité ; la lumière rendait possible la vie, et elle en était le symbole.
3) L’identité chrétienne.
« Vous êtes le sel…, vous êtes la lumière… ». Jésus annonçait d’abord la nouvelle identité, donnée par Dieu à ceux qui l’écoutent et le suivent. Ses disciples, tous les chrétiens, sont déjà, et non par choix ou mérite, lumière et sel pour l’humanité entière.
Dans notre identité chrétienne est inscrite un devoir, une mission ; non comme un devoir qui s’ajoute après ou de l’extérieur, mais comme la conséquence naturelle de ce que nous sommes. Comme ça l’est pour le sel et pour la lumière: nous le sommes pour le monde entier: signe que Dieu existe et qu’il est le Père, et que le Christ est la Lumière faite homme, qui rend à l’homme la lumière des yeux et celle du cœur.
En disant « soyez le sel de la terre », Jésus nous explique que toute la nature humaine corrompue par le péché est devenue insipide, mais que la grâce de l’Esprit Saint, par notre témoignage, qui est notre ministère, régénèrera et conservera le monde. Alors le Rédempteur nous enseigne les vertus des Béatitudes, celles qui sont les plus nécessaires, les plus efficaces pour nous qui voulons Lui ressembler. Les doux, les humbles, les miséricordieux, les justes, ne renferment pas en eux les bonnes œuvres qu’ils ont accomplies. Ils veillent au contraire à ce que ces belles sources giclent aussi pour le bien des autres. Les cœurs purs, les artisans de paix, ceux qui souffrent de persécution pour la vérité, voilà des personnes qui consacrent leur vie au bien de tous. Si nous fondons comme le sel nous donnons du goût à la vie du monde, édifions une culture de la vie et une civilisation de l’amour.
Quand le sel se dissout dans la nourriture, celle-ci acquiert du goût. Quand le Christ meurt, l’humanité est réconciliée avec Dieu, qui donne du sens à la vie, laquelle se remplit de significations et de goût, et en même temps de directives sûres à suivre.
Le chrétien, qui devient témoin et donc martyr, ne se rebelle pas face à la souffrance et à l’injustice pâtie. De lui le monde reçoit un signe crédible de la vie éternelle (on ne peut en effet pas accepter la mort si on n’a pas en soi la plénitude de la vie) et chaque œuvre et action de l’homme se trouve purifiée. La vie du chrétien devient donc une liturgie dans laquelle le Christ, par le biais de lui-même, offre les hommes à Dieu après les avoir éclairés et avoir purifié leurs actions.
4) Le Martyr, lumière d’un ami qui témoigne de la vraie Lumière.
C’est vrai: on dirait apparemment que la violence, les totalitarismes, la persécutions, la brutalité aveugle, se révèlent plus forts, en faisant taire la voix des témoins de la foi, qui peuvent donner humainement l’impression d’être des vaincus de l’histoire. Mais Jésus ressuscité illumine notre fragile témoignage et nous fait comprendre le sens du martyre.
Dans la défaite, dans l’humiliation de tous ceux qui souffrent à cause de l’Evangile, agit une force que le monde ignore: « lorsque je suis faible – s’exclame l’apôtre Paul -, c’est alors que je suis fort » (2 Cor 12,10).
C’est la force de l’amour, désarmée et victorieuse aussi dans l’apparente défaite. C’est la force qui défie et triomphe de la mort.
« Vous êtes la lumière du monde », disait Jésus à ses disciples et il le redit à nous, ses disciples d’aujourd’hui. On n’est pas lumière si on n’est pas dans l’amour: « Celui qui aime son frère demeure dans la lumière », nous dit saint Jean et, si nous sommes dans la lumière, celle-ci éclaire beaucoup plus les besoins de nos frères. Jésus s’est identifié aux pauvres, donnant ainsi la possibilité aux chrétiens de voir la réalité des pauvres sous un autre jour. Jésus, qui prononce sur le pain les paroles: « Ceci est mon Corps », a dit des pauvres la même chose: « C’est à moi que vous l’avez fait ». Et il a dit: « Ce mendiant, qui a besoin d’un peu de pain ce pauvre qui tend la main c’est moi ». Jésus nous demande d’avoir cette attitude : aider celui qui est dans le besoin pour être lumière du monde. Dans un monde dominé par l’indifférence, l’égoïsme, Jésus nous demande d’aimer pour être « lumière »; il enseigne à aimer d’un amour capable d’éclairer comme la flamme d’un chandelier. Dans une humanité finie dans le vide et défiant continuellement la mort, il faut du sel pour lui redonner du goût et la joie de vivre. Personne ne mange une cuillérée de sel toute seule, mais le met dans la nourriture pour le rendre plus goûteux. Aussi notre amour ne doit-il pas se concentrer sur nous-mêmes, et devenir si grands et égocentriques, mais sur les autres. C’est avec l’amour réciproque que la vie acquiert du goût, reçoit un sens, transmet joie et bonheur.
Déjà dans l’Ancien Testament, le prophète Isaïe révèle de manière concrète qu’il est « lumière » : à travers une charité bien ordonnée, active et concrète qui s’incline sur le pauvre et le souffrant: « Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi » (Is 58, 9-10).
Dans la lumière, notre amie à nous les chrétiens, les hommes trouvent la vraie lumière : la lumière de la vraie vie.
5) Le martyre de la virginité.
Nos lumières s’allument dans le martyre de la Vierge Marie aux pieds de la croix et, naturellement, dans le martyre de celui qui en fut la source : celui du Christ-Lumière.
Tout le monde est appelé par le Christ à ce témoignage de vie. Une vie dans laquelle chaque instant, voire le plus caché, simple et banal, est une bonne œuvre, une belle œuvre de Dieu en nous, pour que les hommes, en nous regardant, puissent rendre gloire à Dieu, pour que les blasphèmes contre le nom de Dieu prononcés par tant de personnes face à la mort, se transforment en bénédiction.
En cela les Vierges consacrées sont un exemple pour nous. En faisant don de leur virginité elles deviennent un ostensoir spécial du Christ comme le fut la Vierge Marie. Ces femmes sont des martyres sur le modèle de Marie, Vierge et Mère, car la virginité ce n’est pas renoncer à l’amour mais se donner complètement à l’Amour, au Dieu-charité qui nous accueille tous dans son cœur. Elles montrent qu’en vivant une vocation virginale on arrive à la transfiguration de soi-même et de nos relations avec les autres, vécues comme les a vécues la Vierge Marie. Elles rappellent à tous les chrétiens leur vocation d’être la demeure intacte de Dieu (cf. Décret d’approbation du rite de la consécration des Vierges, Congrégation pour le Culte divin, du 31 mai 1970 : « Aussi, dès les origines, comme en témoignent les Pères, l’Eglise, dans sa sollicitude maternelle, a eu l’habitude de confirmer le vœu de virginité, à la fois saint et difficile, par une prière solennelle de consécration. Celle-ci, au long des siècles, s’est développée par l’addition d’autres rites signifiant plus clairement que les vierges consacrées offrent une image de l’Eglise épouse du Christ. Et cette prière est entrée dans le Pontifical Romain ».)
Lecture théologique et spirituelle
« Vous êtes le sel de la terre … Vous êtes la lumière du monde »
Commentaire tiré du Concile Vatican II, Décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise
Ad Gentes, nn 35-36
« L’Église étant tout entière missionnaire, et l’œuvre de l’évangélisation étant un devoir fondamental du Peuple de Dieu, le saint Concile invite tous les chrétiens à une profonde rénovation intérieure, afin qu’ayant une conscience vive de leur propre responsabilité dans la diffusion de l’Évangile, ils assument leur part dans l’œuvre missionnaire auprès des nations. Comme membres du Christ vivant, auquel ils ont été incorporés et configurés par le baptême ainsi que par la confirmation et l’Eucharistie, tous les fidèles sont tenus de coopérer à l’expansion et au développement de son Corps, pour l’amener le plus vite possible à sa plénitude (Ep 4, 13). C’est pourquoi tous les fils de l’Église doivent avoir une vive conscience de leur responsabilité à l’égard du monde, nourrir en eux un esprit véritablement catholique et dépenser leurs forces pour l’œuvre de l’évangélisation. Cependant, que tous le sachent, leur premier et leur plus important devoir pour la diffusion de la foi, c’est de vivre profondément leur vie chrétienne. Car leur ferveur au service de Dieu, leur charité à l’égard des autres apporteront un nouveau souffle spirituel à l’Église tout entière, qui apparaîtra comme un signal levé sur les nations (cf. Is 11, 12), « lumière du monde » et « sel de la terre ». Ce témoignage de la vie obtiendra plus facilement son effet s’il est rendu avec d’autres groupes chrétiens, selon les normes du décret sur l’œcuménisme ».
[1] Le SEL, que l’on utilise normalement sur la nourriture pour les rendre plus savoureux mais aussi pour les conserver, a ces significations symboliques surtout dans le monde biblique: 1. Le sel de l’alliance et de la solidarité. Dans l’Orient Ancien il existait un pacte du sel, synonyme d’alliance inviolable. 2. Le sel de l’amour. « Ayez du sel en vous-mêmes et vivez en paix entre vous » (Mc 9,50). 3. Le sel de la vie. Au Moyen-Orient on frictionne le nouveau-né avec du sel pour lui donner vigueur et vitalité (Ez 16,4) mais également pour éloigner les esprits du mal de son existence. 4. Le sel du savoir. Nous aussi pour indiquer une personne sans intelligence nous disons qu’elle est « insipide ». Mettre le sel de l’intelligence, de la réflexion dans ses propres paroles signifie devenir des personnes capables de conseiller, de soutenir, de conforter et de guider les autres (Col 4,6). 5. Le sel de la mort. L’eau salée ne désaltère pas, le sel versé sur une blessure, brûle, les étendues de sel de la Mer Morte ne permettent pas la vie. Dans l’antiquité en Orient, chez les Grecs comme chez les Romains, quand on voulait qu’une ville conquise et rasée au sol soit considérée comme morte à jamais, on versait du sel sur ses ruines. 6. Le sel de la malédiction. Dans la Bible, la « malédiction du sel » est souvent citée: Dt 29,22; Jr 17,6. 7. Le sel de la purification. Les victimes, lors des sacrifices, étaient couvertes de sel pour devenir pures.
2 LA LUMIERE, qui éclaire et réchauffe, a ces significations : 1. Elle est la première créature que Dieu désire créer: « Que la Lumière soit ». 2. Dieu lui-même est Lumière: « Dieu est lumière, en lui il n’y a pas de ténèbres » (1Jn 1,5). 3. La Parole de Dieu est lumière: « Sa parole est une lampe à nos pieds » (Ps 109,105). 4. Jésus lui-même se proclame la vraie lumière du monde venu éclairer chaque homme (Jn 1,5; 8,12). 5. Lumière source de vie: le monde immense dans une pérenne obscurité mourrait, comme meurt une plante.
3 « il me semble que Dieu nous a exposés en dernier comme en vue d’une mise à mort, car nous sommes donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.” (1 Co 4, 9).
4 Tertullien écrit : « Nous nous multiplions à chaque fois que nous sommes moissonnés par vous: le sang des chrétiens est une semence » (Apol., 50,13: CCL 1,171).