« Le sentiment des musulmans a été offensé », déclare Mgr Fitzgerald

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Réactions à Rome

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ROME, Dimanche 5 février 2006 (ZENIT.org) – « Ces réactions manifestent combien le sentiment des musulmans a été offensé par ce type de publication », a déclaré à Radio Vatican le président du conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, Mgr Michael Fitzgerald.

« Nous ne devons pas sous-estimer l’amour et le respect que les musulmans ont pour leur prophète Mahomet. C’est une référence très importante pour eux et, donc, il ne peut pas être méprisé ou ridiculisé. Je crois qu’il faut comprendre cela ».

Il précise: « Je ne crois pas que cela soit lié à une tension entre chrétiens et musulmans. Il est difficile de comprendre pourquoi les chrétiens, de quelque partie du monde qu’ils viennent, seraient considérés comme responsables pour les actions de certaines personnes qui ne respectent pas la façon d’agir chrétienne. Il est vrai qu’il y a aussi des offenses au christianisme et parfois il y a des réactions de ce type, mais en général, les réactions du monde chrétien ne sont pas violentes. Ces réactions cherchent à faire retirer une publication ou à faire suspendre un programme télévisé ou radiophonique. Et l’on tente de le faire par des moyens légitimes. Je crois que l’offense à la sensibilité religieuse ne justifie pas une réaction violente ».

Pour sa part, le préfet émérite de la congrégation pour les Eglises Orientales – et donc naguère en étroit contact avec les chrétiens en monde musulman – le cardinal Achille Silvestrini déplore la satire des symboles religieux et regrette une certaine conception de la liberté dans les colonnes du « Corriere della Sera » (www.corriere.it, le 3 février).

« La culture occidentale, souligne le cardinal italien, doit trouver une limite à sa prétention de faire de la liberté un absolu ».

Il ajoutait que « l’Europe devrait se rebeller à l’idée et contre la pratique de railler les symboles religieux ».

« La liberté, soulignait le cardinal, est une grande valeur mais doit être partagée, pas unilatérale ».

Et de préciser: « La liberté de se moquer, qui offense les sentiments d’autrui et qui touche directement le sentiment de peuples entiers, touchés dans leurs symboles suprêmes, devient de la prévarication ».

Il expliquait aussi à propos de caricatures de symboles chrétiens: « On peut comprendre la caricature des prêtres, mais pas de Dieu », du fait qu’il « n’est pas à notre portée ».

« Si la satire offense, diffame, calomnie des citoyens, ceux-ci ont la possibilité de recourir à la justice, faisait observer le cardinal. Mais si les offenses prennent en ligne de mire Dieu et Allah, l’Evangile et le Coran, de quelle façon peuvent-ils se défendre ? ».

« La laïcité suppose d’abord le respect. Par ailleurs, les défenseurs les plus stricts de la laïcité affirment que l’offense au drapeau national est inadmissible. Ne pourrait-on pas considérer les symboles religieux comme les symboles des institutions laïques ? », interrogeait pour conclure le cardinal Silvestrini.

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ZENIT Staff

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