Le pape François a parlé « du risque d’une foi vécue de manière intimiste », souligne le directeur éditorial du Dicastère pour la communication Andrea Tornielli.
Dans l’éditorial de Vatican News ce 17 avril 2020, il commente l’homélie du pape lors de sa messe matinale, où celui-ci affirmait que la « familiarité des chrétiens avec le Seigneur est toujours commune… une familiarité sans l’Église, sans le peuple, sans les sacrements est dangereuse ».
Andrea Tornielli part du passage de l’Évangile de saint Jean où le Christ « attend ses disciples sur les rives du lac de Tibériade, parle et mange avec eux du poisson grillé sur les braises ». « C’est une familiarité qui passe par le fait d’être ensemble, à table, pour discuter », note-t-il.
« Une familiarité sans communauté, sans relations humaines, sans partage du pain, sans sacrements, peut courir le risque de devenir ‘gnostique’, évanescente », poursuit le directeur éditorial. C’est-à-dire, selon les paroles du pape, peut se réduire à « une familiarité pour moi seul, détaché du peuple de Dieu ». Tandis que « la familiarité des apôtres avec le Seigneur, dit le pape, était toujours communautaire, toujours à table, signe de la communauté. C’était toujours avec le sacrement, avec le pain ».
« L’isolement auquel nous sommes contraints en ce moment à cause de la pandémie », ne doit pas entraîner « le risque de nous habituer à vivre une foi intimiste », insiste le directeur.
La familiarité vécue à travers les moyens de communication représente aujourd’hui, explique le pape, « un moyen de ‘sortir du tunnel, pas pour y rester’ ». Le pape « nous invite donc, écrit Tornielli, à ne pas considérer cette modalité comme normale, même si elle apporte depuis quelques semaines un réconfort à de nombreuses personnes en les soutenant dans la solitude et l’épreuve ».
Les chrétiens sont « insérés dans la communauté, dans le peuple de Dieu », répète Tornielli en concluant : « Un peuple dans la chair qui rompt le pain, écoute la Parole, partage dans la charité et proclame la joie de l’Évangile … Un peuple qui se sent accompagné au quotidien par le pape, et qui regarde avec gratitude ces nombreux prêtres, religieux, bénévoles qui, de nos jours, ont trouvé le moyen d’être concrètement proches des mourants, des malades, des rejetés, en risquant leur vie et, dans de nombreux cas, en les sacrifiant. »