Mains du pape dans la foule © Vatican Media

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Sortir de la crise du Covid-19 ? Avec les « anticorps de la solidarité » répond le pape

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Réflexions dans la revue espagnole “Vida Nueva”

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Le pape François souhaite au monde un “Plan pour ressusciter” après le Covid-19, avec les « anticorps de la solidarité ». Car, affirme-t-il dans un entretien à la revue espagnole “Vida Nueva” publié ce 17 avril 2020, l’on ne peut écrire l’histoire « en tournant le dos à la souffrance » d’autrui. Personne ne se sauve seul, insiste-t-il en formulant des questions pour l’avenir.

« Inviter à la joie pourrait sembler une provocation et une plaisanterie de mauvais goût face aux graves conséquences que nous subissons à cause du Covid-19 », souligne-t-il dans l’interview synthétisée par Vatican News. Mais loin d’un geste « d’ignorance ou d’irresponsabilité », il s’agit de ne pas « enterrer l’espérance ». Le pape salue les actes de solidarité et même la bravoure de ceux qui « risquent leur vie pour les autres », volontaires caritatifs, soignants, employés des supermarchés, personnel de nettoyage, forces de l’ordre, religieux… qui « n’ont pas cessé de faire ce qu’ils sentaient devoir faire ».

Grâce au tombeau vide du matin de Pâques, affirme-t-il, l’on peut « contempler la réalité souffrante avec un regard renouvelé ». Dieu « n’abandonne jamais son peuple, il est toujours avec lui, surtout quand la douleur se fait plus présente ».

Personne ne se sauve seul

« S’il y a quelque chose que nous avons pu apprendre durant cette période, poursuit le pape, c’est que personne ne se sauve seul. Les frontières tombent, les murs s’effritent et tous les discours fondamentalistes se dissolvent » face à un virus qui manifeste « la fragilité dont nous sommes tous faits ». « Il est urgent de discerner et de trouver le pouls de l’esprit », « la vie nouvelle que le Seigneur veut générer en ce moment concret de l’histoire ».

« C’est le temps favorable du Seigneur, encourage-t-il, qui nous demande de ne pas nous contenter et encore moins de nous justifier avec des logiques substitutives ou palliatives qui nous empêchent d’assumer l’impact et les graves conséquences de ce que nous sommes en train de vivre. C’est le moment juste pour encourager une nouvelle imagination du possible avec le réalisme que seul l’Évangile peut donner. »

Pour le pape, « une crise comme le COVID-19 est vaincue d’abord par les anticorps de la solidarité » : « Une leçon qui brisera tous les fatalismes dans lesquels nous étions immergés et qui nous permettra de nous sentir de nouveaux architectes et protagonistes d’une histoire commune et, donc, de répondre ensemble à tous les maux qui affligent des millions de nos frères dans le monde entier. Nous ne pouvons pas nous permettre d’écrire l’histoire présente et future en tournant le dos aux souffrances de nombreuses personnes ». En revanche, « si nous nous comportons comme un peuple unique, même face à d’autres épidémies qui nous affligent, nous pourrons avoir un impact réel ».

Les questions de l’avenir

Il pose une série de questions pour l’avenir : « Réussirons-nous à agir de façon responsable face à la faim dont souffrent de nombreuses personnes, en sachant qu’il y a de la nourriture pour tout le monde ? Continuerons-nous à détourner le regard avec un silence complice face à ces guerres alimentées par le désir de domination et de pouvoir ? Serons-nous disposés à changer les styles de vie qui enfoncent tant de personnes dans la pauvreté, en promouvant et en encourageant une vie plus austère et plus humaine qui permette une distribution égale des ressources ? » Enfin, comme communauté internationale, « adopterons-nous les mesures nécessaires pour stopper la dévastation de l’environnement ou continuerons-nous à nier l’évidence ? »

« La globalisation de l’indifférence continuera à menacer et à tenter notre chemin, a noté le pape… Qu’elle y trouve les anticorps nécessaires de la justice, de la charité et de la solidarité. »

Et de conclure : « N’ayons pas peur de vivre l’alternative de la civilisation de l’amour », qui est « une civilisation de l’espérance : contre l’angoisse et la peur, la tristesse et le découragement, la passivité et la lassitude ». « La civilisation de l’amour se construit chaque jour, de façon ininterrompue. Elle exige l’engagement de tous. Elle présuppose donc une communauté engagée de frères. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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