Au cours des quinze minutes d’entretien avec le Saint Père, le président uruguayen a remercié l’Eglise catholique d’avoir soutenu la Commission pour la Paix créée pour régler l’affaire des disparus.
« Je dois dire que je l’ai trouvé très bien, très attentif, a déclaré le président à l’issue de l’audience. Il m’a posé une série de questions sur l’Uruguay. Il se rappelait très bien des deux dates, 87 et 88 où il s’est rendu en Uruguay. Il se rappelait aussi qui était président à l’époque ».
« Il m’a demandé de lui parler de la situation du pays en général, de la situation sociale et économique. Quand je lui ai expliqué que le gouvernement était opposé à toutes les lois qui visent à faciliter l’avortement, il a fait une réflexion à ce sujet », a-t-il affirmé.
« Malgré des difficultés dues à l’immobilisme et la rigidité dus à certains types de médicaments pris par les personnes souffrant de la maladie de Parkinson, je l’ai trouvé totalement normal, a-t-il affirmé au micro de Radio Vatican. J’ai vu un homme attentif, éveillé, réceptif, intéressé, comme je l’ai vu chaque fois qu’il est venu en Uruguay ou à la télévision, au cours de ses inlassables tours du monde ».
« Ce fut une opportunité très significative et très importante car les valeurs que Sa Sainteté a placées au centre de toute sa prédication et de son activité pendant les 25 ans de son pontificat, qu’il fêtera jeudi prochain, sont des valeurs fondamentales pour tous, pour notre foi et notre conduite », a-t-il conclu.
La Salle de Presse du Saint Siège n’a pas fourni de détails sur le contenu des échanges entre le pape et le président uruguayen. L’ambassade uruguayenne a précisé après l’entretien, que le président Batlle, âgé de 76 ans, avait voulu remercié le Saint Père pour le soutien de l’Eglise dans la recherche d’une solution au problème des personnes disparues au cours de la dictature militaire de 1973 à 1985.
C’est l’archevêque de Montevideo, Mgr Nicolás Cotugno, qui a présidé la Commission pour la Paix dont le rapport final a été rendu public par le gouvernement de M. Batlle, en avril dernier. Le rapport fait état de 26 disparus, presque tous exécutés ou torturés. Le président a affirmé que l’Uruguay a surmonté cette tragédie grâce à la volonté du peuple et grâce à la participation d’hommes extraordinaires comme les membres de cette Commission, dont l’archevêque, Mgr Cotugno.
A l’issue de l’audience, le président uruguayen s’est entretenu avec le secrétaire d’Etat du Vatican, le cardinal Angelo Sodano.
