Le pape François a annoncé que le pape Paul VI serait canonisé cette année, lors de sa rencontre avec les prêtres et les diacres romains, le 15 février 2018, dans la basilique Saint-Jean-de-Latran : « une annonce importante » pour la vie de l’Église, affirme le père Angelo Maffeis, chargé de cours à la Faculté de théologie de l’Italie du Nord et président de l’institut Paul VI, dans des propos rapportés par l’agence italienne Sir le 19 février.
« C’est l’accomplissement du processus de reconnaissance de la sainteté de Paul VI », explique le théologien. Il estime que « l’un des traits les plus caractéristiques » du pontificat du pape Paul VI, « a été la réforme liturgique ». Cependant, souligne-t-il, cette réforme fait partie « des processus qui ont une durée historique beaucoup plus longue que l’existence d’une personne » et « l’effort pour rendre les communautés participatives du mystère célébré est encore une tâche à accomplir, il ne suffit pas simplement de traduire des textes liturgiques ».
Un « autre trait particulier du pontificat de Paul VI », indique le théologien, consistait à « entrer en contact avec la culture, avec le monde de la culture sous tous ses aspects et ses différentes expressions ». « C’est l’un des aspects les plus urgents de l’évangélisation, souligne le président de l’institut Paul VI, à laquelle l’Église ne peut soustraire et qui prend des formes toujours nouvelles. »
De même le pape François, dans son enseignement, « témoigne sans cesse de la nécessité de la mission culturelle de l’Église, mais il le fait à partir d’une culture non plus européenne » : il « met en évidence le point de vue du Sud du monde, dont il ne cesse de nous montrer le visage dans ses voyages ».
Évoquant Populorum Progressio, l’encyclique du pape Paul VI, le père Maffeis rappelle que dans ce texte « pour la première fois dans la doctrine sociale de l’Église, la question sociale se développe du point de vue du Sud: non plus, donc, dans une perspective européenne ou centrée sur les pays riches et développés, mais en prenant en considération les droits de ceux qui en sont exclus ».
« C’est un aspect que le pape François apprécie avec son magistère, souligne le théologien. Il suffit de penser aux deux adjectifs que Paul VI associe au progrès humain : ‘intégrale’, cette image d’une personne humaine qui ne se réduit pas à une seule dimension, mais qui est en mesure de développer son plein potentiel, et ‘durable’, car le développement ne peut pas être un privilège exclusif de certains. Il n’y a pas de progrès si ce n’est pas pour tout le monde. Il me semble que c’est une conception de l’actualité absolue, qui trouve son ancrage dans la vision anthropologique chrétienne : soit elle l’est, soit elle n’est pas à la hauteur de l’Évangile. »
Pape Paul VI @ Wikimedia commons / Ambrosius007
Le pape Paul VI pourrait être canonisé cette année
« Une annonce importante » de la part du pape, affirme le p. Maffeis