Sainte Maria Goretti © Wikimedia Commons

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Le pape invite à pardonner comme Maria Goretti (texte complet)

Message pour la fête de la jeune italienne

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Le pape François encourage les chrétiens à être « témoins du pardon » comme sainte Maria – Marietta – Goretti (1890-1902) qui mourut à 12 ans en pardonnant à son meurtrier.
Dans un message au diocèse d’Albano, où vécut la jeune sainte italienne célébrée le 6 juillet, le pape rend hommage à sa « très généreuse offrande du pardon » qui constitua « pour son meurtrier, le début de ce sincère chemin de conversion qui, à la fin, le conduira à goûter l’abandon confiant dans les bras du Père ».
Le pape a évoqué la jeune sainte comme un exemple pour le Jubilé de la miséricorde, après l’angélus de dimanche, 3 juillet.
A.K.
Message du pape François pour la fête de « Marietta »
On m’a dit que, pendant ce Jubilé de la miséricorde, vos communautés ont voulu porter un regard et une attention particulière à sainte Maria Goretti, vénérée comme patronne de vos Églises particulières.
La pauvreté et la nécessité impérieuse d’un travail ont poussé la famille Goretti à émigrer de leur Corinaldo natif (dans les Marches) vers l’Agro Romano d’abord, puis au cœur de ce qu’étaient, à l’époque, les marais pontins, terres fertiles mais dangereuses à cause de la malaria ; larmes et pauvreté accompagnaient hier – comme, dramatiquement, aujourd’hui encore – les chemins de familles et de peuples, dont l’origine était les causes les plus variées, entre autres la pauvreté (cf. Amoris laetitia, n.46)
Cette circonstance nous fait sentir encore plus proche cette fillette que, comme c’était l’usage dans sa famille d’origine, vous continuez d’appeler Marietta ; sa famille vivait dignement cette situation et tandis que Maman Assunta allait travailler, Marietta s’occupait de ses frères et les gardait à la maison.
La ferveur avec laquelle Marietta s’est préparée à recevoir l’Eucharistie pour la première fois est émouvante, ferveur avec laquelle, par la suite, elle s’approchait de la table eucharistique. Même si, vu la situation des lieux et les circonstances de sa vie, elle ne put se nourrir du Christ que quelques rares fois, un témoin rappelle, à ce propos, cette expression significative de la petite Goretti : « Quand irons-nous faire la communion ? Je suis impatiente ! » ; au nombre de fois a donc suppléé l’intensité de son amour pour Jésus Eucharistie, sans la force de qui elle n’aurait pu accomplir le choix fondamental de sa brève existence ; c’est pourquoi le vénérable Pie XII, le jour de sa canonisation, pouvait affirmer que le lys candide de sa virginité avait été rougi par le sang des martyrs (cf. AAS 42[1950], 579).
Aujourd’hui, j’aime souligner que, au moment où, blessée à mort, elle accomplit le choix suprême de sa vie, Marietta ne pensait plus à elle-même mais à protéger celui qui l’avait touchée à mort : « Comme cela, tu vas en enfer… » répétait-elle à Alessandro Serenelli ; Nous connaissons bien les paroles de pardon qu’elle eut pour lui ; sur son lit de mort, au chapelain de l’hôpital de Nettuno, elle dit : « Je lui pardonne et je le veux avec moi au paradis ». Dans la bulle Misericordiae Vultus, j’ai souligné que « le pardon [des offenses] devient l’expression la plus manifeste de l’amour miséricordieux, et pour nous chrétiens, c’est un impératif auquel nous ne pouvons pas nous soustraire. Bien souvent, il nous semble difficile de pardonner ! Cependant, le pardon est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre la paix du cœur » (n. 9).
C’est justement cette très généreuse offrande du pardon qui accompagne la mort sereine de la jeune Marietta et qui constitue, pour son meurtrier, le début de ce sincère chemin de conversion qui, à la fin, le conduira à goûter l’abandon confiant dans les bras du Père des miséricordes.
Je sais que, nombreux, avec vos évêques et vos prêtres, vous vous recueillez dans les lieux liés à la mémoire de Marietta : à Le Ferriere, où elle fut blessée à mort ; à la « tente du pardon » à Nettuno, où elle est morte ; au sanctuaire de Notre Dame des Grâces et de Sainte Maria Goretti, où son corps est vénéré. Que ce parcours dans les lieux où demeure vive sa mémoire vous stimule pour vous engager, comme la sainte que vous vénérez, à être des témoins du pardon. Comme je l’ai écrit dans la bulle Misericordiae vultus, « le temps est venu pour l’Eglise de retrouver la joyeuse annonce du pardon. Il est temps de revenir à l’essentiel pour se charger des faiblesses et des difficultés de nos frères. Le pardon est une force qui ressuscite en vie nouvelle et donne le courage pour regarder l’avenir avec espérance » (n. 10) : c’est le vœu avec lequel, de tout cœur, je vous envoie mon salut et ma bénédiction et, avec eux, je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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