Le pape François et ses collaborateurs de la curie romaine entrent en retraite annuelle de carême dans la maison du « Divin Maître » à Ariccia, à quelque 25 kilomètres au sud-est de Rome, ce dimanche soir, 18 février 2018, et jusqu’à vendredi, 23 février, Journée de prière et de jeûne pour la paix, notamment en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud.
Une retraite sur le thème de la soif: « Nous buvons à tant de fontaines et la soif revient toujours », explique le prédicateur, un théologien et poète portugais, le p. José Tolentino de Mendonça qui a choisi deux citations en exergue. La première, de saint Grégoire de Nazianze: « Dieu a soif que l’on ait soif de lui » . L’autre de Rabindranath Tagore, qui montre que cette soif habite tout homme. Il écrit notamment: « Ô grand Dieu, je sens l’appel aigu de ta flûte, mais je n’ai pas d’ailes pour voler… Je sens la nostalgie de chose lointaines… Fais-moi voler jusqu’à toi, sur les ailes de l’amour. »
Le pape a demandé la prière des baptisés pour ce moment de prière annuel, au début de la marche vers Pâques, après la prière de l’angélus de ce dimanche 18 février, place Saint-Pierre, en présence de dizaines de milliers de visiteurs.
« Je demande à tous un souvenir dans la prière pour moi et pour mes collaborateurs de la Curie romaine parce que nous commencerons ce soir la semaine d’exercices spirituels », a dit le pape François en italien depuis la fenêtre du bureau qui donne Place Saint-Pierre, en présence de quelque 20 000 personnes, malgré la pluie et le brouillard.
Il a ajouté dans un tweet posté plus tard sur son compte @Pontifex_fr: « Je souhaite à tous un fructueux parcours de Carême; et je vous demande de prier pour moi et mes collaborateurs, qui commençons aujourd’hui la semaine des exercices spirituels. »
Le p. Tolentino de Mendonça. proposera dix méditations sur l’émerveillement (« Apprentis de la stupeur »), puis la « science de la soif »; la prise de conscience de la soif: « Je me rend compte que je suis assoiffé »; une soif « de rien » parfois ; la soif « de Jésus » ; les larmes qui « racontent une soif « ; le paradoxe de « boire à sa propre sa soif »; les « formes du désir » ; « écouter la soif des périphéries » ; pour achever sur « la béatitude de la soif ».
La couverture du livret de la retraite reproduit un détail de la mosaïque de la « Croix mystique » de l’abside de la basilique papale Saint-Jean-du-Latran (XIIIe s.).
Le pape part à 16h en autobus du parvis de la Salle Paul VI du Vatican et arrive à 16h45. A 18h, première méditation, l’adoration eucharistique et les vêpres. Le repas est à 19h30.
Le programme quotidien de la retraite prévoit la messe à 7h30, suivie du petit déjeuner à 8h30, d’une première méditation à 9h30. Le déjeuner est à 12h30 et la seconde méditation à 16h, avant les vêpres et l’adoration eucharistique, à 18h. Dîner comme le premier soir, à 19h30.
Vendredi 23 février, la retraite s’achève après la dernière méditation de 9h30.
Durant ces journées, les audiences du pape sont suspendues.
Le p. José Tolentino de Mendonça est vice-recteur de l’université catholique de Lisbonne et consulteur du Conseil pontifical de la culture.
Né à Machico, au Portugal, en 1965, il a été ordonné prêtre en 1990. Il est théologien, et poète reconnu dans son pays, qu’il a représenté en 2014 à la Journée mondiale de la poésie.
Il a publié en français, aux Editions des Béatitudes: « Le temps et la promesse. Pour une spiritualité de l’instant présent ».
Il y revient justement sur le thème de la soif: « Nous buvons à tant de fontaines et la soif revient toujours », écrit José Tolentino de Mendonça qui ajoute « Parfois, nous sentons que même si nous buvions toute l’eau du monde, la soif que nous portons ne serait pas apaisée. Cependant, Jésus lui-même le sait. Il connaît notre drame d’avoir toujours soif. Voici ce qu’il nous dit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » (Jn 4, 13-14). Regardons ce que Jésus nous propose: que nous acceptions qu’Il mette en nos cœurs une source et que nous découvrions en nous la source de la vie divine.»
Et dans son livre paru en italien en 2017 aux éditions San Paolo, « La lecture infinie. La bible et son interprétation» (« La lettura infinita. La Bibbia e la sua interpretazione »), le p. José Tolentino de Mendonça explique notamment qu’ « étudier la Torah, c’est participer à l’action créatrice ».
