ROME, Mardi 8 février 2011 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI continue d’encourager les dons d’organes, rappelle le père Federico Lombardi.
A propos de la lettre de Mgr Georg Gänswein, secrétaire de Benoît XVI, au Dr Gero Winkelmann, président de l’Association des médecins catholiques de Bavière, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège a fait observer que cette déclaration « ne reflète aucun changement » de la part du pape sur la « valeur du don d’organes ».
Dans cette lettre du 5 janvier dernier, Mgr Gänswein affirme : « S’il est vrai que le pape possède une carte de donneur d’organes, il est vrai aussi, contrairement à certaines affirmations publiques, qu’avec l’élection du cardinal Ratzinger à la tête de l’Eglise catholique, celle-ci est ipso facto devenue obsolète ».
Le P. Lombardi précise qu’il ne s’agit pas d’une praxis du Vatican pour le prélèvement de reliques en cas de canonisation. Mais il fait observer le caractère « irréel » du prélèvement d’organes sur une personne d’un âge avancé.
Depuis quelque 40 ans, le cardinal Joseph Ratzinger portait une carte de donneur d’organes, il l’avait révélé en 1999. Mais son élection au siège de Pierre le 19 avril 2005 rend cette carte caduque.
Le président du Conseil pontifical pour la pastorale de la Santé, Mgr Zygmunt Zimowski, a confié au quotidien italien « La Repubblica » du 4 février dernier : « Evidemment une telle éventualité n’est pas admissible parce que le corps d’un pape appartient à toute l’Eglise universelle (…). Il est donc compréhensible qu’à sa mort le corps d’un pape soit conservé intégralement, y compris en vue de vénérations futures éventuelles. Ceci n’enlève rien à la validité et à la beauté du geste du don d’organes ».
En effet, le pape a continué d’encourager le don d’organes, notamment dans son discours aux participants d’un congrès international sur le don d’organes organisé à Rome par l’Académie pontificale pour la Vie le 7 novembre 2008.
Benoît XVI a rappelé la logique du don de soi pour se réaliser soi-même, réaffirmée par Vatican II notamment, en disant : « Le don d’organes est une forme particulière de témoignage de la charité. A une époque comme la nôtre, souvent marquée par différentes formes d’égoïsme, il est toujours plus urgent de comprendre combien il est déterminant pour une conception correcte de la vie d’entrer dans la logique de la gratuité. Il existe, en effet, une responsabilité de l’amour et de la charité qui engage à faire de sa propre vie un don pour les autres, si on veut vraiment se réaliser soi-même ».
Avec le Catéchisme de l’Eglise catholique, le pape a aussi rappelé que « le critère principal qui vaut est le respect de la vie du donneur afin que le prélèvement d’organes soit permis seulement en présence de son décès réel » (cf. Compendium du catéchisme de l’Eglise catholique, n. 476).
Le pape a aussi souligné que telle est la logique de la défense de la vie humaine et il a encouragé la formation et l’information à ce sujet : « La voie royale à suivre, jusqu’à ce que la science arrive à découvrir d’éventuelles nouvelles formes de thérapie plus avancées, devra être la formation et la diffusion d’une culture de la solidarité qui s’ouvre à tous et n’exclue personne. Une médecine des greffes correspondant à une éthique du don exige de la part de tous l’engagement d’investir chaque effort possible dans la formation et dans l’information, afin de sensibiliser toujours davantage les consciences à une problématique qui concerne directement la vie de nombreuses personnes ».
« Il sera nécessaire, cependant, de fuir les préjugés et les malentendus, de dissiper les méfiances et les peurs pour les remplacer par des certitudes et des garanties, de manière à permettre le développement chez tous d’une conscience toujours plus étendue du grand don de la vie », a conclu le pape.
Anita S. Bourdin – Michaela Köller
