ROME, Lundi 22 septembre 2008 (ZENIT.org) – Une plus grande présence des laïcs catholiques dans la culture et dans la politique : c’est ce que souhaite le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone qui vient d’effectuer une visite de quatre jours en Croatie, à l’occasion du dixième anniversaire de la visite de jean Paul II dans ce pays.
Vendredi après-midi, après avoir rencontré le premier ministre Ivo Sanader, le cardinal Bertone a béni la nouvelle université catholique de Zagreb et rencontré la communauté universitaire, qualifiant leur institution de « laboratoire privilégié pour l’évangélisation des cultures » et de « centre de recherche scientifique éclairé par la parole de Dieu et fidèle au magistère de l’Eglise, où la culture croate peut s’ouvrir au dialogue avec les autres réalités culturelles », rapporte « L’Osservatore Romano ».
Le secrétaire d’Etat, accompagné par le cardinale Josip Bozanić, archevêque de Zagreb, et par le nonce apostolique, Mgr Mario Roberto Cassari, a dit que « chaque institution culturelle, et encore plus l’université catholique, ne peut faire abstraction de la recherche de Dieu, dans son élaboration scientifique ».
Réaffirmant « l’importance de la présence et de l’action des chrétiens dans le monde de la culture à une époque comme la nôtre », le cardinal italien a expliqué que l’université catholique est « fortement ancrée dans la mission propre de l’Eglise qui consiste à instituer et former des personnes responsables et mûres, conscientes de leur identité et mission évangélique, prêtes à assumer leur rôle de guide dans les divers domaines de la société ».
Dans un monde en constante évolution, a-t-il ajouté, l’université catholique doit proposer une réflexion et une recherche sur le sens et la signification de la vie de l’homme sur terre, « de manière à éviter que les nouvelles découvertes et technologies ne soient utilisées à d’autres fins, et pas, comme cela devrait être le cas, pour le bien authentique de la personne et de la société humaine dans son ensemble ».
Samedi matin, en célébrant la messe au Grand Séminaire, le cardinal Bertone a transmis aux séminaristes les vœux du pape à devenir « de saints prêtres, prêts à affronter les multiples défis religieux et sociaux de l’époque contemporaine », en soignant leur vocation par la prière, la parole de Dieu et la vie communautaire.
Rencontrant ensuite les évêques croates, après avoir béni la première pierre du nouveau siège de la Conférence épiscopale, il les a appelés à un regain d’efforts concernant les vocations et la formation des prêtres, rappelant « la grandeur des ressources et potentialités de l’Eglise en Croatie et l’urgence tout aussi importante des défis qui interpellent les croyants en Jésus Christ aujourd’hui ».
« A l’Europe du troisième millénaire, leur a-t-il dit, votre pays est appelé à apporter la contribution de sa propre tradition humaine et chrétienne, en soulignant l’importance, pour un avenir commun, des racines spirituelles qui ont marqué l’histoire de tous les peuples de notre continent ».
Une mission qui, a-t-il reconnu, « exige du courage et des capacités à dialoguer, de la clairvoyance et une profondeur spirituelle. Nous sommes tous conscients que la situation du monde moderne globalisé s’imprègne de plus en plus d’une vision de l’existence inspirée d’un dangereux relativisme culturel et éthique qui mine jusqu’au fondement même de la conception chrétienne ».
C’est pourquoi, a-t-il souligné, il faut « une réflexion permanente de tous les membres de l’Eglise et une action apologétique et missionnaire limpide, intrépide et rapide ».
« L’humanité de notre temps qui est en train de perdre progressivement sa sensibilité pour les réalités spirituelles, car presque envoûtée par les mites et les idoles du progrès matériel, du pouvoir et du succès, a besoin d’une annone d’espérance ; elle est en quête de bases solides pour bâtir ses projets présents et futurs », a-t-il conclu.
