Le pape à la paroisse Santissimo Sacramento de Rome © Vatican News

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L'amour, c'est le service, c'est du "travail", affirme le pape

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Visite à la paroisse romaine du Santissimo Sacramento

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L’amour, c’est le service des autres, c’est « du travail », a affirmé le pape François en visite pastorale à la paroisse romaine du Santissimo Sacramento à Tor De’ Schiavi, ce 6 mai 2018. Il a aussi indiqué un baromètre pour prendre la température de l’amour.
Durant son après-midi sur place, le pape a notamment inauguré la « Maison de la joie », lieu d’accueil pour des personnes porteuses de handicap. Il a également rencontré les personnes âgées et les malades de la paroisse.
Dans son homélie durant la messe, il a médité sur l’Evangile (Jn 15, 9-17) où Jésus recommande à ses disciples : « Demeurez dans mon amour ». Demeurer dans l’amour, c’est servir les autres, a expliqué le pape : ce n’est pas ce qu’on voit dans les films avec des amoureux, ce n’est pas « jouer du violon », l’amour « c’est du travail ».
Il a invité à un examen de conscience : « Est-ce que je demeure dans l’amour du Seigneur… ou est-ce que je cherche d’autres divertissements ? »
« L’amour se montre dans les actes, pas dans les paroles », a insisté le pape : « Et mon amour pour ma famille, dans mon quartier, au travail… est-il service des autres ? Se préoccupe-t-il des autres ? » L’amour, a-t-il ajouté, c’est travailler pour les autres : « tu aimes tes enfants, tes grands-parents… que fais-tu pour eux ? »
Pour le pape François, « le thermomètre pour connaître la température de l’amour, c’est la langue » : « Le commérage, est-ce l’amour ? Non, ce ne c’est pas l’amour, médire ce n’est pas l’amour… j’aime les autres ? Demande-toi comment va ta langue, cela te donnera la température… si j’ai mal parlé des autres, je ne les ai pas aimés ». Et de conseiller : « Mords-toi la langue quand l’envie de médire te vient. »
S’asseoir avec son enfant pour jouer
Un peu auparavant, devant les enfants de la paroisse et leurs familles, le pape a invité à ne pas écarter les personnes âgées qui sont des « trésors ». Il a également plaidé pour davantage de temps de dialogue entre parents et enfants : la sagesse s’apprend chez soi, la foi s’apprend chez soi, la base se transmet dans le dialecte familial, a-t-il assuré en substance.
S’il n’y a pas assez de vie familiale, cela ne signifie que l’enfant deviendra « mauvais » mais il manquera « de vitamines », a averti le pape. Et de questionner : « Peux-tu t’asseoir par terre avec ton petit enfant pour jouer ? » Si c’est « ennuyeux », « apprends », a-t-il dit, car « il faut savoir perdre son temps avec ses enfants », même si leurs questions sont parfois fatigantes. « C’est le dialecte de l’amour qui transmet toutes les valeurs… Ce qui ne s’apprend pas en famille s’apprendra difficilement ailleurs. »
Une paroisse doit être une famille, avec un « bon témoignage », et une « cohérence », a poursuivi le pape François, encourageant les prêtres à vivre la « proximité », de la même façon que Dieu « s’est fait proche de nous » en s’incarnant. Il a alors mis en garde contre les paroisses « fonctionnelles », où « tout va bien » mais il manque du « cœur » car il n’y a pas assez de proximité.
Vinaigre ou café latte
Comment faire comprendre aux adolescents que l’Eglise est un lieu d’amour ? a demandé une jeune fille. Le pape a plaisanté en soulignant que les prêtres et les religieuses, ou toute personne qui prend du « vinaigre » et non pas du « café latte » au petit-déjeuner, pouvaient parfois être « ennuyeux ».
Il a exhorté à vivre « la joie de l’Evangile » : « Si je suis un vrai croyant, cela doit s’exprimer dans la joie », a-t-il insisté. Or cette joie manque souvent, a-t-il déploré.
A la fin de la rencontre qui se passait à l’extérieur, le pape a reçu un foulard scout d’un garçon d’une dizaine d’années qui a demandé une prière pour sa maman devant subir une intervention. Le pape a invité les enfants à prier pour leurs parents qui « ont besoin » de leur prière.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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