« La personne handicapée, appel à mieux vivre ensemble »

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Entretiens avec le directeur de l’OCH

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CITE DU VATICAN, Mercredi 22 octobre 2003 (ZENIT.org) – « La personne handicapée, dans sa fragilité, nous appelle à vivre les uns avec les autres et à mieux vivre ensemble », déclare Philippe de Lachapelle dans l’entretien que voici.

La caravane de l’Office Chrétien des Handicapés (OCH) poursuit son périple en France et dans des pays frontaliers, du 3 au 23 novembre. Philippe de Lachapelle explique l’enjeu de cette initiative. La caravane célèbrera les personnes handicapées en particulier à Marseille le 9 novembre, à Lyon, le 16 novembre et à Versailles le 23 novembre. On peut consulter le programme sur le site de l’OCH (www.och.asso.fr) ou par téléphone (++ 33 (0) 1 53 69 44 30).

-Philippe de Lachapelle, bonjour. Vous êtes le directeur de l’Office chrétien des personnes handicapées (OCH), qui organise le tour de France des personnes handicapées, de leurs familles et amis. La caravane est à mi-chemin de son périple. Premier bilan.

-Ce qui me frappe, tout d’abord, c’est le silence, le recueillement et l’attention des jeunes qui ont reçu le témoignage des équipes de la Caravane. Que ce soit dans les collèges ou les lycées, alors même que les responsables d’aumônerie, les directeurs, les professeurs, nous faisaient part de leurs appréhensions, nous n’avons rencontré que bienveillance. Je crois que les jeunes sont sensibles aux questions liées au handicap, parce qu’elles touchent une souffrance, parce qu’elles interrogent sur le sens de la vie et parce que, loin des théories, nos interventions ne se situaient que dans le cadre du vécu : cette maman qui nous dit le chemin parcouru depuis l’annonce du handicap de son enfant, cette amie qui explique en quoi son cœur a été transformé au contact des personnes handicapées et la personne handicapée elle-même qui dépose sa souffrance, qui dit la blessure liée au regard qu’on pose sur son handicap et qui partage aussi ses espérances.

-Que retirez-vous des visites de la Caravane sur les lieux de vie des personnes handicapées ?

-Nous étions partis avec l’idée de prendre la mesure de ce qui se vit sur le terrain et avec l’ambition de fidéliser ou de susciter des liens d’amitié avec telle ou telle initiative. Si le handicap pose question, il est urgent et nécessaire de mutualiser les réponses qui y sont apportées au-delà des frontières géographiques, pour que tous puissent bénéficier des avancées de chacun. Ce qui est marquant, c’est l’accueil dont la caravane a été l’objet. Je retiendrai l’exemple de ce foyer proche de Rennes, qui prie chaque jour depuis son oratoire à l’aide d’une grande carte de France sur laquelle l’itinéraire de la caravane a été matérialisé par des rubans de couleur et un véhicule en carton. L’autre souvenir que j’en garde, c’est la pluralité des initiatives, le talent et la générosité des professionnels qui encadrent les personnes handicapées et la joie qu’ils y trouvent.

-Vous êtes partis aussi dans l’optique de rassembler les personnes handicapées, leurs familles et leurs amis lors de grandes fêtes ?

-Il s’agit, en effet, de rassemblements et, bien au-delà, de l’unité. Unité politique, d’abord : les maires, sénateurs, membres des Conseils Généraux ou Régionaux, ont accepté de se prêter au jeu de la grande fête, quelle que soit leur appartenance politique. Unité religieuse, comme à Strasbourg, où protestants et catholiques ont pu s’unir dans une célébration œcuménique durant laquelle nous avons pu entendre un sermon à deux voix, celles du pasteur et du prêtre, réunis tous deux pour annoncer la Bonne Nouvelle … C’est aussi l’unité des scouts qui, de toutes parts, avaient prêté main forte à la logistique. Pourquoi ne pas le dire ? C’est aussi et avant tout l’unité des personnes handicapées au-delà de leurs handicaps qui, en ces jours de fête, étaient tous représentés : physique, mental, psychique, sensoriel … Unité sociale, enfin, entre associations confessionnelles et non confessionnelles, et entre le directeur de l’entreprise et son salarié qui vont se retrouver tous deux en ce jour parce qu’ils sont tous deux père d’un enfant handicapé. Il convient de s’interroger sur la raison d’une telle unité. Elle n’a été rendue possible qu’à cause de la personne handicapée, elle qui, dans sa fragilité, nous appelle à vivre les uns avec les autres et à mieux vivre ensemble.

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ZENIT Staff

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