Avec les Pactes du Latran, la papauté « reprit avec une vigueur inhabituelle ses fonctions de maître de vie et de témoin de l’Évangile, et ainsi, le gouvernement spirituel de l’Église et son rayonnement moral sur le monde ont été portés haut comme jamais auparavant ».
Ce sont les paroles du cardinal Montini – futur pape Paul VI – que le directeur éditorial du Dicastère pour la communication, Andrea Tornielli, cite dans un éditorial dans Vatican News de ce lundi 11 février 2019, jour du 90e anniversaire de la signature des Pactes du Lartan (le 11 février 1929), entre l’État italien et le Saint-Siège.
Après la signature des Pactes, explique Andrea Tornielli, « le pape redevint véritablement souverain, bien que d’un kilomètre carré de territoire : un mouchoir de poche et rien de plus, mais qui signifiait son indépendance et son autonomie de toute autre autorité ». « L’évêque de Rome, poursuit-il, n’avait plus, comme ce fut le cas jadis, un domaine territorial à administrer, mais l’autonomie et la souveraineté de ce kilomètre carré représentaient, au fond, une victoire posthume du bienheureux Pie IX ; ce dernier affirmait en effet que pour mener pleinement sa mission spirituelle, le souverain pontife ne devait être sujet d’aucun État. »
Le directeur éditorial du Dicastère pour la communication retrace brièvement l’histoire de la signature des Pactes.
Après la prise de Rome, en 1870, qui a mis fin au pouvoir temporel des papes, « pendant près de 60 ans, cette blessure n’avait jamais complètement guérie », écrit-il : « Montini faisait observer que ‘quelque chose manquait à la vie italienne (…), rien de moins que son unité intérieure, sa consistance spirituelle, son humanité patriotique, et par conséquent, sa pleine capacité à résoudre les problèmes d’une société inégale, nécessitant de nouveaux systèmes, et agitée à l’époque par des courants agitateurs et subversifs. Par chance, nous sommes parvenus à une composition satisfaisante avec la fameuse conciliation de 1929 et avec l’affirmation de la liberté et de la démocratie dans notre pays’».
« Les négociations étaient entrées dans le vif en 1926 », explique Tornielli. Le pape Pie XI s’est adressé à l’avocat romain Francesco Pacelli (frère d’Eugenio, futur secrétaire d’État puis pape Pie XII) qui avait rédigé la mouture du traité.
Les Pactes du Latran sont composés de deux documents distincts, poursuit le directeur éditorial : « le Traité qui reconnaît l’indépendance et la souveraineté du Saint-Siège en créant l’État de la Cité du Vatican, et le Concordat, qui définit les relations civiles et religieuses en Italie entre l’Église et le gouvernement italien ».
Les Pactes ont été signés au palais de Saint-Jean-du-Latran par le cardinal Pietro Gasparri, secrétaire d’État, et le président du Conseil des ministres d’Italie, Benito Mussolini. « Ils furent accueillis avec un soupir de soulagement par une bonne partie du monde catholique », souligne Tornielli.
Signature des Accords du Latran @ Vatican News
La papauté a repris «ses fonctions de maître de vie et de témoin de l’Évangile», par A. Tornielli
Le 90e anniversaire des Pactes du Latran