La miséricorde à l'égard de celui qui souffre

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Message de Benoît XVI pour le carême 2012

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ROME, mardi 7 février 2012 (ZENIT.org) – « Jamais, nous ne devons nous montrer incapables de « faire preuve de miséricorde » à l’égard de celui qui souffre ; jamais notre cœur ne doit être pris par nos propres intérêts et par nos problèmes au point d’être sourds au cri du pauvre », déclare Benoît XVI dans son message pour le carême 2012.

Le carême commence cette année le mercredi 22 février et le dimanche de Pâques tombe le 8 avril. Le thème du message est tiré de l’Epître aux Hébreux : «Faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes» (He 10, 24).

Le pape rappelle la primauté de la charité, comme préparation à Pâques: « Face à un monde qui exige des chrétiens un témoignage renouvelé d’amour et de fidélité au Seigneur, tous sentent l’urgence de tout faire pour rivaliser dans la charité, dans le service et dans les œuvres bonnes (cf. He 6, 10). Ce rappel est particulièrement fort durant le saint temps de préparation à Pâques. »

Analysant la citation des Hébreux, le pape explique ce qu’il lit dans ce « Faisons attention » : « la responsabilité envers le frère ». Il précise : « Aujourd’hui aussi, la voix du Seigneur résonne avec force, appelant chacun de nous à prendre soin de l’autre. Aujourd’hui aussi, Dieu nous demande d’être les « gardiens » de nos frères (cf. Gn 4, 9), d’instaurer des relations caractérisées par un empressement réciproque, par une attention au bien de l’autre et à tout son bien. »

Le pape rappelle l’unité du genre humain: « Le fait d’être frères en humanité et, dans bien des cas, aussi dans la foi, doit nous amener à voir dans l’autre un véritable alter ego, aimé infiniment par le Seigneur. Si nous cultivons ce regard de fraternité, la solidarité, la justice ainsi que la miséricorde et la compassion jailliront naturellement de notre cœur ».

Puis il précise : « S’intéresser au frère veut dire ouvrir les yeux sur ses nécessités ». Mais, sans irénisme, le pape constate qu’il y a des obstacles à ce « regard humain et affectueux envers le frère » : « Ce sont souvent la richesse matérielle et la satiété, mais c’est aussi le fait de faire passer avant tout nos intérêts et nos préoccupations personnels. Jamais, nous ne devons nous montrer incapables de « faire preuve de miséricorde » à l’égard de celui qui souffre ; jamais notre cœur ne doit être pris par nos propres intérêts et par nos problèmes au point d’être sourds au cri du pauvre. »

Le pape souligne ne même temps les conditions pour poser sur l’autre un tel regard : « À l’inverse, c’est l’humilité de cœur et l’expérience personnelle de la souffrance qui peuvent se révéler source d’un éveil intérieur à la compassion et à l’empathie » car « rencontrer l’autre et ouvrir son cœur à ce dont il a besoin sont une occasion de salut et de béatitude ».

« Prêter attention » au frère, ajoute le pape, « comporte aussi la sollicitude pour son bien spirituel », et d’évoquer la « correction fraternelle » sur laquelle le cardinal Robert Sarah, président du Conseil pontifical Cor Unum s’est arrêté en présentant ce message ce mardi matin, 7 février, au Vatican.

Pour le pape, « il est important de récupérer cette dimension de la charité chrétienne » . On ne peut se taire devant le mal, insiste-t-il : « Je pense ici à l’attitude de ces chrétiens qui, par respect humain ou par simple commodité, s’adaptent à la mentalité commune au lieu de mettre en garde leurs frères contre des manières de penser et d’agir qui sont contraires à la vérité, et ne suivent pas le chemin du bien ».

Le pape va au-devant des objections en précisant : « Toutefois le reproche chrétien n’est jamais fait dans un esprit de condamnation ou de récrimination. Il est toujours animée par l’amour et par la miséricorde et il naît de la véritable sollicitude pour le bien du frère. (…) Il est donc très utile d’aider et de se laisser aider à jeter un regard vrai sur soi-même pour améliorer sa propre vie et marcher avec plus de rectitude sur la voie du Seigneur. Nous avons toujours besoin d’un regard qui aime et corrige, qui connaît et reconnaît, qui discerne et pardonne, comme Dieu l’a fait et le fait avec chacun de nous. »

Commentant l’expression des Hébreux « les uns aux autres » , Benoît XVI fait observer l’importance du « don de la réciprocité », en disant : « Faire attention aux autres dans la réciprocité c’est aussi reconnaître le bien que le Seigneur accomplit en eux et le remercier avec eux des prodiges de grâce que le Dieu bon et tout-puissant continue de réaliser dans ses enfants. Quand un chrétien perçoit dans l’autre l’action du Saint Esprit, il ne peut que s’en réjouir et rendre gloire au Père céleste ».

A propos de la dernière expression des Hébreux – « pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » -, le pape indique le but : « Marcher ensemble dans la sainteté ». Mais le pape débusque « la tentation de la tiédeur, de l’asphyxie de l’Esprit, du refus d’« exploiter les talents » qui nous sont donnés pour notre bien et celui des autres ».

Le pape exhorte donc à faire fructifier les talents reçus : «  Nous avons tous reçu des richesses spirituelles ou matérielles utiles à l’accomplissement du plan divin, pour le bien de l’Église et pour notre salut personnel. Les maîtres spirituels rappellent que dans la vie de la foi celui qui n’avance pas recule. »

Anita Bourdin

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ZENIT Staff

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