La liberté religieuse, clef du respect des autres libertés

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Intervention du Saint-Siège à la rencontre de l’OSCE à Varsovie

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ROME, Jeudi 8 octobre 2009 (ZENIT.org) – Pour le Saint-Siège, la liberté religieuse est la clef du respect des autres libertés.

Le représentant du Saint-Siège, Mgr Anthony R. Fronteiro, est intervenu le 8 octobre à la deuxième session de travail sur « Liberté de pensée, de conscience, de religion ou de foi » , à la rencontre de Varsovie de l’OSCE/ODIHR (28 septembre-9 octobre). Une rencontre qui s’inscrit dans le sillage de celle de Vienne (9-10 juillet 2009).

Mgr Fronteiro a rappelé la déclaration sur la liberté religieuse d’Helsinki, en 1975, qui doit être « renouvelée » devant les « défis contemporain ».

L’Acte final d’Helsinki

« Les Etats participants savaient qu’à moins de protéger nos valeurs les plus sacrées, y compris la profession et la pratique de la foi, toutes les autres libertés – de la presse, de parole, de conscience – sont vulnérables ».

C’est pourquoi le Saint-Siège a soumis différentes recommandations à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, dont il est membre.

Mgr Fronteiro a cité l’intervention de Mme Ombretta Fumagalli Carulli qui a affirmé « l’engagement des Etats participants pour la liberté religieuse », comme l’affirme le Principe VII de l’Acte final d’Helsinki, en 1975. Il s’est félicité de l’élaboration qu’en a ensuite fait l’OSCE : c’est l’appareil de décisions sur la religion « le plus détaillé et le plus complet » qu’ait jamais produit un « instrument international des droits humains ».

Cependant, comme Mme Carulli l’a indiqué, des « défis significatifs » sont à relever encore quant à la « liberté de pensée, de conscience, de religion ou de foi ».

« Certains de ces défis, a souligné le représentant du Saint-Siège, sont anciens, et se manifestent par des actes d’intolérance, de violence et de discrimination, comme l’interférence de l’Etat dans la capacité des peuples à prier et adorer, l’hostilité de la société et la caricature des religions, des exigences d’enregistrement non-nécessaires, lourdes, restrictives et invasives ».

Le Saint-Siège fait remarquer par ailleurs que « dans les sociétés de plus en plus relativistes », on cherche à « subordonner la liberté religieuse ou à l’éradiquer », parfois de façon à « avancer sur d’autres dossiers perçus comme des droits ».

Plus important que la liberté d’expression 

Etant donné ces défis, le Saint-Siège a rappelé le « caractère central » de la liberté religieuse telle qu’elle a été mise en évidence par les engagements pris par l’OSCE, en soulignant, avec le concile Vatican II qu’il s’agit d’un « droit » fondé « dans la dignité et la véritable nature de la personne humaine », un droit qui reflète le fait que « tous les hommes et les femmes sont dotés de raison et de libre volonté, et ainsi ils ont le privilège de porter une responsabilité personnelle ».

« La liberté de religion est un droit plus fondamental et plus important que la liberté d’expression », a fait observer Mgr Fronteiro.

« L’engagement de l’OSCE en faveur de la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de foi indique clairement que la foi religieuse » ne doit pas être considérée avec « suspicion » ou comme une « bizarrerie » ou une « relique désuète » du passé.

Ainsi, rappelle le représentant du Saint-Siège, « les Etats participants sont tenus par l’obligation de respecter et d’assurer à tous les individus soumis à leur juridiction le droit à la liberté de religion ou de foi, en reconnaissant la liberté religieuse comme prééminent parmi les droits fondamentaux et sa défense comme « l’examen de passage »  du respect de tous les autres droits humains ».

Contribution vitale et positive pour les sociétés

Et de préciser : « Le but de l’engagement de l’OSCE pour la liberté religieuse n’est pas de pousser la religion aux marges dans l’espoir qu’elle disparaisse, mais plutôt de la protéger et de la soutenir, pour qu’elle fleurisse ».

Le Saint-Siège redit en même temps la nécessité d’une « claire distinction » entre l’Etat et la religion, mais aussi que la religion « ne peut pas être séparée de la vie sociale et culturelle », car elle constitue une « contribution vitale et positive » pour les sociétés.

La liberté religieuse est donc considérée, insiste le Saint-Siège, comme un « droit fondamental et naturel » qui « doit coexister avec les obligations de la communauté politique pour assurer l’ordre public et la sécurité ».

La vision que l’OSCE a eue de la liberté religieuse à Helsinki OSCE vise à « protéger chacun – croyants et non-croyants – contre la coercition en matière religieuse ».

Dimension transcendante de l’être humain

Mgr Fronteiro souligne qu’il « s’agit d’un droit fondamental qui protège la dimension transcendante de l’être humain et donc sa dignité ».

L’engagement d’Helsinki, « protège », explique-t-il, « notre droit à garder notre foi privée », mais il ne réclame pas pour autant « la privatisation de notre foi », ni de « désintégrer » nos vies avant d’entrer dans l’espace « public » et de prendre des « responsabilités » citoyennes. Il promeut plutôt « la contribution que la liberté religieuse peut offrir à la sphère publique ».

Enfin, pour ce qui est de la relation entre la liberté religieuse et la liberté d’expression, il souligne qu’il n’y a pas de droit à « ne pas être offensé » par l’expression de convictions religieuses profondes.

Accorder un tel droit, a fait remarquer le représentant du Saint-Siège, reviendrait à « restreindre la liberté d’expression des individus et des groupes, y compris les groupes et les individus religieux », et ce serait une « discrimination contre les personnes exprimant un point de vue différent par ces convictions ».

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ZENIT Staff

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