La Croix, le Pape, les jeunes: une aventure spirituelle des IIe et IIIe millénaire

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Homélie de Jean-Paul II pour le Dimanche des Rameaux

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CITE DU VATICAN, Mercredi 7 avril 2004 (ZENIT.org) – La Croix, le Pape, les jeunes: cette aventure spirituelle entre le deuxième et le troisième millénaire a été évoquée par Jean-Paul II au cours de la messe des Rameaux.

Dans la matinée du dimanche 4 avril 2004, Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, le Pape Jean-Paul II a présidé une concélébration eucharistique sur la Place Saint-Pierre à l’occasion de la XIX Journée mondiale de la Jeunesse, dont le thème est cette année: « Nous voulons voir Jésus » (Jn 12, 21). L’année prochaine, la rencontre aura lieu à Cologne, en Allemagne, au mois d’août 2005. Au cours de la Messe, le Saint-Père a prononcé l’homélie suivante, dans la traduction de L’Osservatore Romano hebdomadaire en français du 6 avril:

1. « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seineur » (Lc 19, 38).
C’est avec ces paroles que la population de Jérusalem accueillit Jésus lors de son entrée dans la ville sainte, l’acclamant comme le roi d’Israël. Cependant, quelques jours plus tard, la même foule le repoussera avec des cris hostiles: « Crucifie-le! Crucifie-le! » (Lc 23, 21). La liturgie du Dimanche des Rameaux nous fait revivre ces deux moments de la dernière semaine de la vie terrestre de Jésus. Elle nous plonge dans cette foule si inconstante, qui en quelques jours passa de l’enthousiasme joyeux au mépris homicide.

2. Dans l’atmosphère de joie, voilée de tristesse, qui caractérise le Dimanche des Rameaux, nous célébrons la dix-neuvième Journée mondiale de la Jeunesse. Cette année, elle a pour thème: « Nous voulons voir Jésus » (Jn 12, 21), qui fut la requête que « quelques Grecs » (Jn 12, 20), venus à Jérusalem pour la fête de Pâques, adressèrent aux Apôtres.

Face à la foule venue pour l’écouter, le Christ proclama: « Et moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jn 12, 32). Voilà donc sa réponse: tous ceux qui cherchent le Fils de l’homme le verront lors de la fête de Pâques, comme le véritable Agneau immolé pour le salut du monde.

Jésus meurt sur la Croix pour chacun et chacune d’entre nous. La Croix est, par conséquent, le signe le plus grand et le plus éloquent de son amour miséricordieux, l’unique signe de salut pour chaque génération et pour l’humanité tout entière.

3. Il y a vingt ans, au terme de l’Année Sainte de la Rédemption, j’ai remis aux jeunes la grande Croix de ce Jubilé. En cette occasion, je les ai exhortés à être de fidèles disciples du Christ, Roi crucifié, qui « nous apparaît comme Celui qui libère l’homme de ce qui limite, diminue et pour ainsi dire détruit cette liberté jusqu’aux racines mêmes, dans l’esprit de l’homme, dans son coeur, dans sa conscience » (Redemptor hominis, n. 12).

Depuis ce moment, la Croix continue à traverser de nombreux pays, en préparation aux Journées mondiales de la Jeunesse. Au cours de ses pèlerinages, elle a parcouru les continents: comme un flambeau passé de main en main, elle a été transportée de pays en pays; elle est devenue le signe lumineux de la confiance qui anime les jeunes générations du troisième millénaire. Aujourd’hui, elle se trouve à Berlin!

4. Chers jeunes! En célébrant le vingtième anniversaire du début de cette extraordinaire aventure spirituelle, laissez-moi vous renouveler la consigne que je vous avais alors laissée: « Je vous confie la Croix du Christ! Portez-la dans le monde comme signe de l’amour du Seigneur Jésus pour l’humanité, et annoncez à tous que ce n’est que dans le Christ mort et ressuscité que se trouve le salut et la rédemption » (Insegnamenti, VII, 1 [1984], 1105).

Le message que nous transmet la Croix n’est certainement pas facile à comprendre à notre époque, où le bien-être matériel et le confort sont proposés et recherchés comme des valeurs prioritaires. Mais vous, chers jeunes, n’ayez pas peur de proclamer en toute circonstance l’Evangile de la Croix. N’ayez pas peur d’aller à contre-courant!

5. « Le Christ Jésus… s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort… et à la mort sur une croix! Aussi Dieu l’a-t-il exalté » (Ph 2, 6.8-9). L’hymne admirable de la Lettre de saint Paul aux Philippiens vient de nous rappeler que la Croix possède deux aspects indissociables: elle est, à la fois, douloureuse et glorieuse. La souffrance et l’humiliation de la mort de Jésus sont intimement liées à l’exaltation et à la gloire de sa résurrection.

Chers frères et soeurs! Très chers jeunes! Que ne vienne jamais à manquer en vous la conscience de cette vérité réconfortante. La passion et la résurrection du Christ constituent le centre de notre foi et notre soutien dans les épreuves quotidiennes inévitables.

Que Marie, Vierge des Douleurs et témoin silencieux de la joie de la résurrection, vous aide à suivre le Christ crucifié et à découvrir dans le mystère de la Croix le sens plénier de la vie.

Loué soit Jésus Christ!

(©L’Osservatore Romano – 6 avril 2004)

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ZENIT Staff

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