La bibliothèque apostolique vaticane investit de plus en plus le monde numérique et rend ses manuscrits disponibles non seulement à la consultation mais aussi à l’étude comparée. Dans les pages de L’Osservatore Romano du 6 juin 2017, le préfet Mgr Cesare Pasini décrit les nouveaux pas réalisés par l’institution fondée au XVe siècle.
Si la Bibliothèque vaticane « a déjà mis en réseau, pour être librement consultés, plus de quatorze mille de ses quatre-vingt mille manuscrits », explique-t-il, « cela ne suffit pas » : « Pour satisfaire aux exigences toujours plus raffinées des chercheurs, il était nécessaire de faire un pas supplémentaire ».
Outre la consultation, précise Mgr Pasini, les étudiants et les chercheurs ont souvent besoin « de confronter un manuscrit à un autre, pour comparer les différences et les consonances du texte, pour distinguer la graphie du copiste, pour comparer entre eux les représentations et les styles décoratifs, pour distinguer le type de glossaires qui accompagnent un texte déterminé ». Il fallait donc faire un « effort technologique » incluant « la possibilité d’échanger des informations ou des services entre systèmes informatiques, facilitant leur interaction mutuelle ».
Suivant la technologique de l’ « interopérabilité » développée par des experts de l’université de Stanford, la Bibliothèque vaticane entend « rendre exploitables sur le web les images numériques des manuscrits, avec tout le matériel documentaire d’équipement qui peut les accompagner (la description d’un catalogue, des annotations détaillées en commentaire d’éléments particuliers, des informations sur une étude en cours sur le sujet) ».
Ce protocole en ligne permet de « montrer sur l’écran de son ordinateur un manuscrit numérisé… et de l’afficher à côté d’un autre manuscrit … pour toutes les comparaisons du cas ». Mais aussi d’effectuer « des reconstructions virtuelles de collections dispersées dans les différentes bibliothèques ».
Dans le cadre de cette innovation, la bibliothèque du petit Etat est devenue membre du Consortium international de l’International Image Interoperability Framework (IIIF), qui rassemble une quarantaine de prestigieuses bibliothèques du monde participant à ce protocole d’interopérabilité sur Internet. Dans le cadre de l’IIIF, une série de conférences et de séminaires est en cours à Rome du 5 au 9 juin.
En outre, poursuit Mgr Cesare Pasini, la bibliothèque vaticane promeut des activités de recherche spécifique, notamment sur l’évolution et la transmission des textes dans certaines œuvres latines classiques, ainsi que des cours sur la paléographie grecque et la paléographie latine de l’antiquité à la renaissance.
Avec une traduction de Constance Roques
Hymnes polyphonique du XVIe s., digitavaticana.org
La bibliothèque vaticane, toujours plus numérique
Un pas de plus, explications dans L’Osservatore Romano