L'éducation, pour prévenir la plaie des jeux de hasard

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par le card. Bagnasco

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ROME, lundi 27 février 2012 (ZENIT.org) – La meilleure des préventions contre la plaie des jeux de hasard, et d’autres mirages aussi dévastateurs, est « l’éducation », estime le cardinal Angelo Bagnasco : une éducation vraie, refaite !

Le président de la Conférence des évêques italiens (CEI) est en effet intervenu lors de la clôture d’un congrès sur les jeux de hasard organisé le 24 février  par la Fondation Anti-usure de Gênes.

« La vie n’est pas un coup de chance et un jeu ne saurait la gâchée », a déclaré l’archevêque de Gênes, en Italie.

« Aujourd’hui on veut faire croire que la substance du temps réside dans le succès et dans l’apparence, dans la quantité des expériences gratifiantes ; et que pour obtenir cette patine brillante tenter le sort et miser sur les substances est inévitable », a-t-il dénoncé.

L’archevêque de Gênes a rappelé que l’Italie compte sur son territoire un million huit cent mille joueurs à risque, dont huit cent mille sont à considérer comme des « personnes malades », car pathologiques et compulsifs ; et qu’à cause du jeu de hasard, près de 11 milliards d’euro sont partis en fumée, soit presque le double du budget « sauver l’Italie » du gouvernement Monti.

A Gênes, un nombre exorbitant d’enfants fréquente les quelques 46 mini-casinos qui fleurissent ici et là dans la ville, sous les yeux de tous.

Pour le cardinal Bagnasco, toutes ces données, sont révélatrices d’une  « vraie urgence sociale ».

« Mais ce n’est pas seulement de « biens » qu’il est question, a-t-il souligné,  il s’agit aussi et en premier lieu de quelque chose de spirituel, d’intime, qui ne se voit pas et ne se pèse pas, qui ne s’achète pas, mais qui vaut la vie même, qui définit l’homme non pas en fonction de ce qu’il possède, mais  en fonction de ce qu’il est ».

Selon le président de la CEI, « sortir des limites de son âme pour devenir un joueur forcené et obsessif, signifie y laisser non seulement ses biens, mais aussi le bien que chacun est pour lui-même. Et donc appauvrir la société entière ».

Le jeu de hasard devient une dépendance qui enlaidit et déforme l’humain de l’homme, qui disloque les familles, a-t-il commenté. C’est « une plaie sociale » qui doit être « endiguée ».

Comme solution, l’archevêque de Gênes propose une « nouvelle culture » fondée sur un humanisme relationnel et ouverte au bien et à la Transcendance.

Il recommande une « éducation totale, qui trouve son paradigme et sa source dans le Seigneur Jésus » qui parle de la vie en termes de « don et devoir », en termes de « liberté et responsabilité », qui exige que l’on ait du goût pour la « fidélité au travail comme critère de l’existence commune », et de la « satisfaction à bien faire son devoir ».

Pour aider l’homme à se retrouver, à retrouver sa vérité et sa beauté, le cardinal propose un « projet d’éducation »  qui implique tous les secteurs éducatifs de la société (institutions, groupes associés), appelés à un saut de responsabilité et qualité.

Ces derniers, a-t-il ajouté, doivent jouer leur part en misant sur la « rigueur » et la « cohérence » et faire en sorte que les jeunes générations  soient admirées, contaminées par de vrais modèles de vertu, des exemples qui ont quelque chose d’important  et de vrai à dire ».

« Les jeunes ont l’instinct du vrai et du bien, a-t-il ajouté, sont des nostalgiques de l’Absolu et du Transcendant, et ils sont à leur recherche, prétendent de les trouver en ceux qui sont plus loin qu’eux dans la vie. Ils y ont droit ».

Antonio Gaspari

Traduction d’Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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