TOM UZHUNNALIL 13/09/2017 © L'Osservatore Romano

TOM UZHUNNALIL 13/09/2017 © L'Osservatore Romano

“Je n’ai pas été maltraité, Jésus était avec moi”, confie le P. Tom

Conférence de presse du salésien indien

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 “Je n’ai pas été maltraité. Jésus était avec moi. Je priais pour le pape et pour mes ravisseurs”, confie le P. Tom qui précise qu’il célébrait la messe spirituellement, sans les espèces eucharistiques, de mémoire: il a tenu une conférence de presse à Rome, ce samedi matin, 16 septembre 2017, à la maison des Salésiens où il se repose depuis son arrivée à Rome.
Le père Thomas Uzhunnalil, originaire du Kerala (Inde) avait été enlevé au Yémen le 4 mars 2016, à Aden, lors d’un blitz au cours duquel quatre missionnaires de la charité (soeurs de Mère Teresa) ont été assassinées, ainsi que 12 autres personnes, du personnel de la maison pour personnes âgées ou handicapées dont elles s’occupaient et des pensionnaires.
Le 18 août, il a fêté son 2e anniversaire en détention. Il a été libéré, grâce à l’intervention notamment du Sultan d’Oman, de la diplomatie indienne et de la diplomatie vaticane, le 12 septembre, mais Recteur majeur des Salésiens, le p. Angel Fernández Artime, présent à la Conférence de presse, a ajouté: “Nous ne savons pas qui l’a libéré. Nous avons appris sa libération par un appel depuis un avion du Sultanat qui l’a ramené à Fiumicino.”  Il ajoute: “Il est certain que la libération et le transfert ont été effectués à travers un opérateur humanitaire, en communication et connexion avec le Sultanat d’Oman”.
La présence de soeurs de Mère Teresa à la Conférence de presse a ému le père Tom, le rendant tout d’abord incapable de parler: il les a saluées et remerciées.
Puis il confie: “Je n’ai pas été maltraité, Jésus était avec moi. Jamais ils ne m’ont menacé d’une arme. Oui, je suis diabétique. Je ne savais pas où j’étais ni qui étaient mes ravisseurs.”
Il continue: “Ils m’ont dit qu’ils avaient des médecins et qu’ils allaient me soigner. Il dormait “dans une chambre avec un lit”.
Ils lui ont demandé qui pourrait s’intéresser à lui: son évêque, le pape, ou un autre? Mais il ignore le véritable mobile de cet enlèvement: “Je ne sais pas, peut-être pour tenter d’avoir de l’argent. Il y a beaucoup de groupes qui font des choses de ce genre pour de l’argent. Ou parce que je suis Indien. Je ne sais pas vraiment.”
Ils ont aussi changé son lieu de détention: trois lieux différents qu’il ne saurait pas identifier.
Une vidéo publiée par ses ravisseurs les montrent en train de le maltraiter: ils l’avaient averti qu’ils ne lui feraient pas de mal, mais que c’était une mise en scène pour attirer l’attention sur son sort. Mais il affirme: “Je n’ai pas été maltraité.”
Ils lui donnaient les médicaments dont il avait besoin, chose difficile, dit-il, dans la situation de guerre au Yémen. Il ajoute qu’une fois un médecin est venu pour soigner l’hypertension provoquée par le diabète.
Pour ce qui est de sa vie spirituelle, il confie que dans sa chambre, il célébrait la messe « spirituellement sans le pain ni le vin » et qu’il priait « pour le pape, les évêques, les prêtres, les missionnaires décédées » mais aussi pour ses ravisseurs.
“Je pensais quel es cinq soeurs avaient été assassinées et je priais pour elles, mais j’ai ensuite su par les ravisseurs que l’une d’elles s’était sauvée”.
Et pour se donner du courage il se redisait les paroles d’une chanson anglaise: “Un jour à la fois, donne-moi la grâce de vivre ce jour.”
“Je suis comme je suis aujourd’hui parce que Dieu a pris soin de moi. Je remercie au Nom de Dieu tous ceux qui ne m’ont pas fait de mal pendant ma détention et je crois que cela a été dû à tous ceux qui priaient pour moi.” Il précise que ses ravisseurs n’ont pas cherché à le convertir à l’islam.
Le père Tom est aussi technicien en électronique: il occupait son temps en essayant de raccorder des circuits ou en comptant les secondes et les jours, et il ajoute: “Grâce aux 230 comprimés que j’avais à disposition, j’ai réussi à compter les jours qui passaient.”
Le dernier jour de sa détention, raconte le père Tom à la presse, ses ravisseurs lui ont dit qu’il allait être libéré et ils lui ont donné des vêtements. Trois ou quatre heures plus tard, ils se rendirent en voiture sur une route asphaltée. Ils attendirent longtemps puis rentrèrent. Le lendemain ils revinrent au même endroit, et ils le remirent à d’autres qui lui dirent qu’il était libre.
Ils l’emmenèrent en voiture dans le désert et ils arrivèrent en Oman, et après l’avoir contrôlé, il l’emmenèrent en hélicoptère, jusqu’à une base d’où il est parti en avion.
Pour son avenir immédiat, il exprime le désir e rencontrer vouloir rencontrer la supérieure générale des Missionnaires de la Charité. Et pour la suite, il dit son abandon à la volonté de Dieu: “Je suis prêtre et ma vie future est à la disposition de Dieu.”
Il a été reçu au Vatican par le pape François au lendemain de sa libération, mercredi dernier, 13 septembre.
Traduction, Anita Bourdin

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Sergio Mora

Buenos Aires, Argentina Estudios de periodismo en el Istituto Superiore di Comunicazione de Roma y examen superior de italiano para extranjeros en el Instituto Dante Alighieri de Roma. Periodista profesional de la Associazione Stampa Estera en Italia, y publicista de la Orden de periodistas de Italia. Fue corresponsal adjunto del diario español El País de 2000 a 2004, colaborador de los programas en español de la BBC y de Radio Vaticano. Fue director del mensual Expreso Latino, realizó 41 programas en Sky con Babel TV. Actualmente además de ser redactor de ZENIT colabora con diversos medios latinoamericanos.

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