Mgr Giovanni Vittorio Ferro (1901-1992), archevêque italien de Reggio Calabria-Bova, religieux de l’Ordre des Clercs réguliers de Somasque, a vécu les vertus humaines et chrétiennes de façon « héroïque », c’est-à-dire évangélique.
Un décret reconnaissant « les vertus héroïques » de Mgr Ferro a été promulgué par la Congrégation pour les causes de saints, avec l’approbation du pape François, vendredi 5 juillet 2019. La reconnaissance d’un miracle ouvrirait ensuite la porte à sa béatification.
« Partout en Calabre, la figure paternelle de Mgr Ferro, qui était également président des évêques de Calabre, est connue et aimée », a déclaré Mgr Vittorio Mondello, évêque de Reggio Calabria-Bova, à l’occasion de la clôture de la cause au niveau diocésain, en septembre 2011. A Reggio de Calabre, a-t-il ajouté, il y a « l’empreinte indélébile de son ministère, le témoignage singulier de sa sainte vie » : Mgr Ferro « a pu donner Dieu aux gens. Les gens ont besoin de Dieu, ils ont faim et soif. Mgr Ferro a assouvi cette faim et cette soif. »
Fils d’un cordonnier et d’une femme au foyer, Giovanni Vittorio Ferro est né à Costigliole d’Asti le 13 novembre 1901. À l’âge de 11 ans, il entre au Séminaire des Pères Somasques. Il termine son noviciat à Sant’Alessio à Rome et devient prêtre le 11 avril 1925.
En 1938, il s’installe à Côme en tant que recteur du collège Gallio, lit-on dans sa biographie publiée par Famiglia cristiana.it. Ici, mettant sa vie en danger, il accueille un garçon juif, Roberto Furcht, le sauvant des SS et lui offrant une hospitalité gratuite pendant des années.
« Je m’appelle Roberto Furcht, j’ai quatre-vingts ans et je suis ici pour rendre hommage à la mémoire du père Somasque et évêque Giovanni Ferro, qui m’a accueilli au collège Gallio, ici à Côme, pendant l’occupation nazie et à qui je dois le salut de la vie », a écrit Furcht cité dans un article du journaliste Luigi Accattoli. Le futur évêque, poursuit Furcht, « me donne, quelques jours plus tard, de fausses pièces d’identité. À Gallio, je passe les années scolaires 1943-1944 et 1944-1945 avec le père recteur qui, tous les deux jours, m’appelle à son bureau pour me rassurer et s’intéresser à l’évolution de mes études ».
Transféré à Gênes le 1er octobre 1945, Mgr Ferro est nommé curé de la paroisse de S. Maria Maddalena, où il reste jusqu’en 1950, date à laquelle il est nommé archevêque de Reggio Calabria et évêque de Bova. Il prend possession de l’archidiocèse de Reggio Calabria le 2 décembre 1950 puis le 8 décembre de Bova.
Pendant la période de direction du diocèse, il érige de nouvelles paroisses, reconstruit le séminaire archiépiscopal et fonde l’O.R.A. (Opera Reggina Asili) qui a un jardin d’enfants dans chaque paroisse. Il fonde aussi l’École supérieure des services sociaux, l’une des premières en Italie.
Aux moments des inondations catastrophiques – en 1951 et 1970 – qui ont dévasté les terres les plus pauvres du diocèse, Mgr Ferro appelle à la solidarité en écrivant dans un communiqué : « Une noble race de solidarité fraternelle apporte sérénité et joie là où destruction et mort ont semé tant de ruines. »
Son appel retient l’attention du pape Pie XII qui envoie de l’aide à la population touchée. À cette époque, Mgr Ferro ouvre la maison de l’archevêque pour accueillir les personnes inondées et offre sa croix pectorale en signe d’aide et de secours.
De 1963 à 1965, il participe au Concile œcuménique Vatican II, comme en témoignent ses interventions lors des différentes sessions.
Il dirige le diocèse de Reggio de 1950 à 1977.
Il quitte le diocèse après avoir atteint l’âge limite le 4 juin 1977 et le conseil municipal lui accorde la citoyenneté honoraire. Le 28 août, il part pour Rome et s’installe à la Curie générale des Pères Somasques. Il est décédé le 18 avril 1992.
Mgr Giovanni Vittorio Ferro © Wikipedia
Italie : l'archevêque italien Mgr Giovanni Vittorio Ferro, « héroïque »
Il a « pu donner Dieu aux gens »