Patriarche Elias Hoyek © Facebook

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Liban : le patriarche maronite Élias Hoyek, « héroïque »

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Il « a lutté pour le Liban »

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Un décret reconnaissant « les vertus héroïques » du patriarche maronite Élias Hoyek (1843 – 1931), a été promulgué par la Congrégation pour les causes des saints, avec l’approbation du pape François, le 5 juillet 2019. La reconnaissance d’un miracle ouvrirait ensuite la porte à sa béatification.
Lors d’une audience avec le cardinal Angelo Becciu, préfet du dicastère, le pape a en effet autorisé à promulguer huit décrets, concernant un miracle et la reconnaissance des vertus héroïques de sept baptisés – un patriarche, deux évêques, deux prêtres, une religieuse et un laïc.
Le patriarche Hoyek a dirigé l’Église maronite de 1899 jusqu’à sa mort et fondé notamment la Congrégation des Sœurs maronites de la Sainte Famille. En 1919, le patriarche maronite a représenté les habitants du Mont-Liban à la conférence de Versailles, qui réunissait les vainqueurs de la Première Guerre mondiale. Le patriarche Hoyek a réclamé lors de cette conférence un Liban indépendant, ne se limitant pas à la superficie du Mont-Liban.
La reconnaissance des « vertus héroïques » du patriarche Élias a été saluée par le patriarche actuel, le cardinal Béchara Raï, qui l’a qualifiée de « fierté pour le Liban, les maronites et les Libanais du monde entier », indique le quotidien libanais L’Orient Le jour du 10 juillet. Le cardinal Raï a aussi exprimé l’espoir que cette nouvelle « incite les Libanais à vivre dans la foi et la bonté, les motive et les rassemble tous, particulièrement leurs responsables politiques ». « Le patriarche Hoyek a lutté pour le Liban, c’est lui qui a fondé le concept même de notre patrie et qui s’est battu pour le Grand-Liban et pour l’unité de son territoire », a conclu le cardinal maronite.
Né à Halta (Batroun) le 26 décembre 1843, Élias Hoyek entre au séminaire de Ghazir en 1859. En 1866, il est envoyé par le patriarche Boulos Massad à Rome pour poursuivre ses études au Collège maronite de Rome rattaché à la Propaganda Fide. Il est ordonné prêtre le 5 juin 1870, à Rome. Deux mois plus tard – le 9 août – il obtient son doctorat en théologie et rentre au Liban.
En 1889, il est consacré évêque et il devient vicaire patriarcal. En 1895, il fonde la Congrégation des Sœurs Maronites de la Sainte famille avec mère Rosalie Nasr et sœur Stéphanie Kardouche à Jbeil.
En 1897, il prend la direction du Collège Maronite de Rome à la demande du pape Léon XIII. Le 7 décembre 1899, il est élu patriarche. En 1908, il inaugure le sanctuaire Notre-Dame du Liban à Harissa.
Le 1er septembre 1920 – en sa présence – le général Gouraud, représentant l’autorité française mandataire sur la Syrie, déclare l’État du Grand Liban.
En 1931, il fait paraître sa lettre apostolique « L’Amour de la patrie ».
Il est décédé le 24 décembre 1931, la veille de Noel. Son corps repose à Ibrine, dans la chapelle de la maison mère de la congrégation qu’il a fondée.
Sa proclamation comme « vénérable » intervient quelques mois avant l’ouverture des cérémonies commémorant le centenaire de la proclamation du Grand Liban, le 1er septembre prochain, indique L’Orient Le jour.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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