Israël/Visite de Jean-Paul II: Des échanges entre jeunes, Juifs et Chrétiens

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Entretien avec M. Lamdan, nouvel ambassadeur d´Israël près le Saint-Siège

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ROME, Mercredi 21 mars 2001 (ZENIT.org)
– Des échanges entre jeunes, Juifs et Chrétiens, c´est une des directions évoquée par le nouvel ambassadeur d´Israël près le Saint-Siège, M. Yosef Lamdan, pour poursuivre le dialogue entre les deux communautés, à un an du voyage de Jean-Paul II en Israël.

« Terre-Sainte, une année après le voyage historique du pape », c´est dans le cadre de cette rétrospective que L´Avvenire publie aujourd´hui un entretien avec M. Lamdan, sous ce titre: « Il nous a ouvert les yeux sur un monde nouveau ». L´ambassadeur signale entre autres la mise en place d´une collaboration entre experts israéliens et le Conseil pontifical Cor Unum pour la lutte contre la désertification au Sahel.

Développer le dialogue
« Sa Sainteté nous a invités à développer le dialogue, à construire, dans l´esprit de la réconciliation, une nouvelle ère de relations entre Chrétiens et Juifs. Nous ferons tout notre possible pour mettre en pratique son invitation. En commençant, par exemple, par l´instruction des jeunes et par des échanges entre eux. Mais sans négliger d´autres formes de collaboration, comme celle de la collaboration internationale ». M. Lamdan évoque en ces termes le message de Jean-Paul II, lors de la remise de ses lettres de créance au Vatican, le 18 septembre dernier.

Le caractère éminemment religieux de ce voyage
A propos du pèlerinage jubilaire de Jean-Paul II, l´ambassadeur se souvient de son « émotion ». « je me souviens, dit-il, d´avoir été profondément frappé par le charisme du Pape, de sa haute stature de chef spirituel qui peu à peu se révélait non seulement dans ses paroles, mais aussi et peut-être surtout dans ses gestes, dans les non-dits. Ce qui m´a impressionné, pour le dire avec les paroles mêmes que Jean-Paul II m´a adressées, le 18 septembre dernier, le caractère éminemment religieux de ce voyage, que, comme il le désirait, nous n´avons pas oublié ».

Les étapes du pèlerinage
Rappelons que Jean-Paul II s´est rendu en pèlerinage, lors de son séjour en Israël, au Mémorial de la Shoah, le Yad VaShem, sur le mont Herzl, à Jérusalem, puis en Galilée, en particulier à Korazim, près du Mont des Béatitudes où il a célébré la messe avec des milliers de jeunes, et à Nazareth, où il s´est recueilli à la grotte de l´Annonciation (25 mars), et de nouveau à Jérusalem, au Cénacle (où il a signé sa Lettre jubilaire aux prêtres), à la basilique du Saint-Sépulcre et au Mur Occidental, le « Mur des Lamentations » (mur de soubassement du Temple d´Hérode): là, Jean-Paul II a glissé entre les pierres, la prière de demande de pardon prononcée le 12 mars 2000 en la basilique Saint-Pierre.

Un monde nouveau et ami
« Tout cela, estime l´ambassadeur, a suscité dans notre société, et spécialement chez les jeunes, une impression profonde: beaucoup ont découvert le visage et les lieux du christianisme dans leur propre pays, et, plus généralement, c´est comme si le Pape avait grand ouvert, sous les yeux de tous, un monde nouveau et ami, une attitude inconnue d´ouverture, de compréhension, de bienveillance envers nous et notre histoire. C´était en somme la découverte d´une dimension spirituelle insoupçonnée, qui demeure imprimée dans la mémoire ». L´ambassadeur ajoute: « C´est important de se souvenir, mais cela ne suffit pas, il faut poursuivre le chemin ».

Connaissance et compréhension réciproque
Comme direction dans laquelle avancer, M. Lamdan indique « le dialogue entre Chrétiens et Juifs qui connaît aujourd´hui des phases, des étapes successives ». « En simplifiant, on peut dire, explique-t-il, que la première « étape » est constituée par la visite du Pape à la synagogue de Rome en 1986; la deuxième est le voyage en Israël; la troisième et les étapes successives doivent être marquées par une collaboration croissante sur le chemin d´une connaissance et d´une compréhension réciproque qui sont déjà encourageantes, mais encore insuffisantes ».
<br> Centres d´étude interdisciplinaires
Concrètement, l´ambassadeur suggère « la constitution de centres d´études communs, spécialisés dans la recherche interdisciplinaire des racines ou du développement des cultures juive et chrétienne ». « Les thèmes sont très nombreux et exigeants, ajoute M. Lamdan, cela va de l´histoire en général à la langue, de la philosophie à la théologie, de la patristique aux formes modernes du judaïsme… Quelque chose se fait déjà à Jérusalem, pour l´étude du christianisme. J´espère qu´on pourra faire la même chose à Rome dans un centre d´étude du judaïsme qui puisse jouir du soutien catholique. J´ai déjà à ce sujet des signaux positifs ».

Lutter ensemble contre la désertification
Pour ce qui est de la coopération internationale, M.Lamdan souligne qu´un projet a été mis en route « avec la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel (confiée au Conseil pontifical Cor Unum), pour la lutte contre la désertification, en assurant la disponibilité de nos plus grands experts ». « Je crois que travailler ensemble dans un but humanitaire peut avoir des retombées bienfaisantes dans tous les domaines. Nous savons que le dialogue entre nous n´est pas facile, mais il faut relever ce grand et beau défi ».

Rappelons qu´en décembre dernier, l´ambassade d´Israël près le Saint-Siège avait permis la venue à Rome d´experts de l´université de Tel Aviv pour une journée d´étude sur le rôle du pape Jean XXIII, en particulier comme nonce apostolique, auprès de la communauté juive pendant la deuxième guerre mondiale.

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ZENIT Staff

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