Il y a quarante ans s'éteignait le pape de "Pacem in Terris"

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Hommage de Mgr Capovilla

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CITE DU VATICAN, Mardi 3 juin 2003 (ZENIT.org) – Il y quarante ans, le 3 juin 1963, jour de la Pentecôte, s’éteignait le bienheureux pape Jean XXIII. Quelques mois auparavant, il avait publié sa grande encyclique prophétique « La paix sur la terre », « Pacem in Terris », dont Jean-Paul II ne cesse de recommander la méditation aux fidèles. Mgr Loris Capovilla, secrétaire du défunt pape lui rendait aujourd’hui hommage au micro de Radio Vatican.

« L’attention du monde s’est suspendue pour se recueillir ce soir-là, sous la fenêtre du palais apostolique, rappelle la radio pontificale: un homme rendait son âme à Dieu après avoir servi l’Eglise fidèlement. Il était devenu pour tous le « Bon pape »; il avait catalysé la sympathie d’amis et d’ennemis; homme de paix et de réconciliation, auquel on attribuait d’avoir écarté la menace d’un conflit nucléaire entre l’Union soviétique et les Etats Unis. Quarante ans après la mort du bienheureux pape Jean XXII, que pouvons-nous dire de lui qui n’ait pas encore été dit? Seul qui lui a été proche peut encore nous parler de lui de façon nouvelle: son secrétaire, l’archevêque Loris Francesco Capovilla, âgé de 88 ans, et qui a voulu se retirer au pays natal de Giuseppe Roncalli, à Sotto il Monte, toujours disponible aux nombreux pèlerins qui font le voyage ».

« Je vis ce 3 juin 2003 dans la prière, la réflexion, le silence, et la joie en mettant de côté s’il se présente, tout sentiment de nostalgie, de solitude, de tristesse. En quittant ce monde, au soir de la Pentecôte, il y a quarante ans, au terme de la messe célébrée sur le parvis de la basilique vaticane, alors que la colonnade du Bernin semblait embrasser des milliers de personnes, le pape Jean, « l’aimable père », selon sa définition du pape, élevait vers le ciel la lampe de la foi qui avait éclairé son long chemin: ma journée sur terre s’achève, mais le Christ vit et l’Eglise prolonge sa mission dans le temps et dans l’espace ».

Mais qu’a fait de si extraordinaire cet homme dont Jean Guitton disait qu’il appartenait à la race des patriarches, des précurseurs, des pionniers, de ceux qui par leur géniale simplicité sont dociles à l’Esprit créateur des mondes et des siècles, et ouvrent des voies nouvelles?

Selon Mgr Capovilla, « il ne s’était proposé aucune grande entreprise, et cependant il les accomplit, dans une complète obéissance à Dieu, dans son effort persévérant pour imiter le Christ. Il a rompu la ségrégation papale, parcouru les rues de son diocèse, remis en circulation les œuvres de miséricorde, rallumé les lampes d’antiques traditions de dévotion comme l’angélus, le rosaire, le mois de Marie, les stations de carême. Il a ouvert la porte de Vatican II, élargi la tente du collège cardinalice, institué la hiérarchie dans de nombreux pays africains, et asiatiques. Il a offert à tous, sans exclusion, comme un pain fait maison, le don de l’espérance, qui ne déçoit pas. Il a mis en route l’époque du dialogue sans confusion ni concessions doctrinales, indiqué les voies du progrès pour tous, soutenu les raisons des pauvres et des opprimés, mis l’accent sur la règle évangélique du service. Il a été pauvre et chaste avec allégresse, apôtre e bonté, artisan de paix. Doux et humble de cœur, il a possédé la terre, parce que les cœurs des hommes se sont ouverts à lui. Dans sa vie et dans sa mort, il a manifesté que l’Evangile continue à éclairer les âmes, à préparer – selon les mots de Pacem in Terris, un nouvel ordre dans les relations humaines, qui soit fondé sur la vérité, construit selon la justice, animé et intégré par la charité, et mis en œuvre par la liberté ».

S’arrêtant un jour sur l’éloge du pape saint Eugène qu’il lisait dans le bréviaire, – un pape bienveillant, doux, plein de mansuétude et d’une sainteté de vie irréprochable – il dit: « Est-ce que ce ne serait pas beau d’en arriver au moins là? »

« Ceux qui l’ont connu et vivent encore, répondait Mgr Capovilla, ses concitoyens de Bergame, et les citoyens des lieux où il a vécu, affirment qu’il y est arrivé. En Bulgarie, en Turquie, en Grèce, des gens ont pendant vingt ans fait l’expérience de sa présence pacifique et amicale. Les Français, sensibles aux voix de l’Esprit, devinèrent et apprécièrent les trésors de la nature et de la grâce dont il était doué. Les Vénitiens (il fut patriarche de Venise, ndlr) et les Romains l’ont acclamé. A Venise, on répétait: Pie X est revenu. A Rome, il se présentait comme un frère devenu père par la volonté du Seigneur, et ses fils se serraient autour de lui avec l’intention d Loris Francesco Capovilla, imiter sa bonté et de faire honneur à sa franchise ».

« Qui a vécu à ses côtés, continuait l’archevêque, a eu l’impression de voir réfléchie sur son visage de père l’éternelle jeunesse du Père céleste. Il n’a pas emporté au tombeau ce don de jeunesse: il l’a transmis à ses successeurs. Il en fait sentir l’attrait à tous ceux qui sont déterminés à abattre les barrières qui divisent, à renoncer aux équilibres de la peur, et à entrer dans le chantier où se construit le temple de la paix ».

« A quarante ans de son départ, nos voix renouvellent avec joie le vœux de son troisième successeur, le pape Jean-Paul II, qui a proclamé: Le Pape Jean, nous accompagne par son exemple et sa prière sur les routes fatigantes de la vie. C’est un bon ami. Ecoutons-le! Son héritage est vraiment une bénédiction ».

Radio Vatican faisait entendre la voix de Jean XXIII disant: « Ma personne ne compte pas. C’est un frère qui vous parle, un frère devenu père par la volonté de Notre Seigneur… Continuons donc à nous aimer, à nous aimer tant; dans les rencontres, en étant attentifs à saisir ce qui unit, laisser de côté ce qui pourrait faire un peu difficulté ».

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ZENIT Staff

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