"Il n'y a pas d'alternative au désarmement nucléaire"

Print Friendly, PDF & Email

Intervention de Mgr Auza

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« Un monde sans armes nucléaires est difficilement réalisable… Mais il n’y a pas d’autre alternative que de travailler à sa réalisation », affirme Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à New-York.

La Mission permanente du Saint-Siège a organisé un colloque intitulé “Les armes nucléaires et la boussole morale”, le 9 avril 2015 : une initiative qui entendait promouvoir « l’élimination totale des armes nucléaires », avec l’intervention de personnalités religieuses de diverses confessions de foi.

« En raison des conséquences humanitaires incalculables et aveugles des armes nucléaires, leur utilisation va clairement à l’encontre du droit international humanitaire », a déclaré l’archevêque en préambule, encourageant face à cette « menace » à une « réponse collective et fondée sur la confiance réciproque ».

Malgré certains progrès, le désarmement nucléaire est actuellement en crise, a-t-il constaté : « Les institutions qui sont censées faire avancer ce processus sont bloquées depuis des années. La promesse du Traité sur la non-prolifération (TNP) est resté un rêve lointain… les pays dotés d’armes nucléaires non seulement n’ont pas désarmé, mais ont modernisé leurs arsenaux… certains autres pays ont acquis ou sont en train d’acquérir des armes nucléaires… encore plus terrifiant : la possibilité que des acteurs non étatiques, comme les organisations terroristes, se dotent d’armes nucléaires. »

Pour le Saint-Siège, « les armes nucléaires ne peuvent pas créer un monde stable et sûr. La paix et la stabilité internationales ne peuvent pas être fondées sur la destruction mutuelle assurée ou la menace de destruction totale ». Au contraire, « la paix doit être construite sur la justice, le développement socio-économique, la liberté, le respect des droits de l’homme, la participation de tous dans les affaires publiques et la construction de la confiance entre les peuples ».

Mgr Auza a appelé à une « nouvelle façon de penser » pour contester « la complaisance envers la dissuasion nucléaire », en attirant l’attention notamment sur « les coûts de l’impasse nucléaire pour le bien commun mondial ».

Il a dénoncé en particulier « le tribut que les politiques nucléaires actuelles prennent sur les pauvres et sur les priorités du monde ». En effet, les objectifs de développement durable (ODD) post-2015 « sont énormes et nécessitent d’énormes moyens de mise en œuvre » : « les ressources affectées à la production, l’entretien, la sécurité et la modernisation des armes nucléaires pourraient être mieux investies dans la réalisation des ODD ».

« Il serait naïf et aveugle de chercher à assurer la paix et la sécurité mondiales par les armes nucléaires plutôt que par l’éradication de la pauvreté, les soins de santé, l’éducation et la promotion d’institutions et de sociétés pacifiques à travers le dialogue et la solidarité », a-t-il insisté.

S’adressant « à la conscience humaine », l’archevêque a souligné : « Personne ne pourra jamais dire qu’un monde sans armes nucléaires est facilement réalisable. Cela ne l’est pas; c’est extrêmement difficile; c’est une utopie pour certains. Mais il n’y a pas d’autre alternative que de travailler à sa réalisation. »

Share this Entry

Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel