Messe du Centenaire du martyre arménien, le "Metz Yeghern"

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Grégoire de Narek, docteur de l’Eglise

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Les plaies du Christ sont des plaies de miséricorde, explique le pape François, en ce Dimanche de la Miséricorde divine. Mais le pape dénonce aussi l’indifférence face aux génocides d’aujourd’hui.

Le pape a célébré la messe du Centenaire du “martyre” arménien, le « Metz Yeghern » et il a proclamé le grand saint arménien Grégoire de Narek comme docteur de l’Eglise, ce dimanche 12 avril, à Saint-Pierre.

Dès le début de la messe, dans une allocution qui a donné le ton de la célébration, le pape a dénoncé  l’existence, aujourd’hui, d’un « génocide causé par l’indifférence générale et collective ». Il a déploré un silence analogue à celui de 1915 lors du génocide arménien , qui « étouffe » le cri des chrétiens persécutés.

Sa Béatitude Nerses Bedros XIX Tarmouni,  patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques a concélébré l’eucharistie.

Signe de l’unité déjà en route, Sa Sainteté Karékine II, Patriarche suprême et Catholicos de Tous les Arméniens, et Sa Sainteté Aram Ier, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie ont participé à la célébration.

Et les trois patriarches ont donné la bénédiction finale ensemble aux côtés du pape François, après avoir prius la parole chacun leur tour.

Le président de la République d’Arménie, M. Serz Sargsyan était présent à la célébration, ornée des mélodies arméniennes nostalgiques et poignantes.

Ce dimanche étant le Dimanche de la Miséricorde divine, le pape a centré son homélie sur les plaies du Christ en expliquant : « Nous aussi, aujourd’hui, en ce dimanche que saint Jean-Paul II a voulu appeler de la Divine Miséricorde, le Seigneur montre ses plaies, par l’intermédiaire de l’Évangile. Ce sont des plaies de miséricorde. C’est vrai : les plaies de Jésus sont des plaies de miséricorde. »

« Dieu seul peut combler ces vides que le mal ouvre dans nos cœurs et dans notre histoire. C’est Jésus fait homme et mort sur la croix qui comble l’abîme du péché par l’abîme de sa miséricorde », a expliqué le pape.

Le pape a ensuite fait allusion au le « Metz Yeghern » en disant : « Face aux événements tragiques de l’histoire humaine nous restons parfois comme écrasés, et nous nous demandons « pourquoi ? ». La méchanceté humaine peut ouvrir dans le monde comme des gouffres, de grands vides : vides d’amour, vides de bien, vides de vie. Et alors nous nous demandons : comment pouvons-nous combler ces gouffres ? Pour nous c’est impossible ; Dieu seul peut combler ces vides que le mal ouvre dans nos cœurs et dans notre histoire. C’est Jésus fait homme et mort sur la croix qui comble l’abîme du péché par l’abîme de sa miséricorde. »

Et le pape a montré le chemin pour s’arracher à « l’esclavage de la mort » : « Voilà, frères et sœurs, la voie que Dieu nous a ouverte pour enfin sortir de l’esclavage du mal et de la mort, et entrer dans la terre de la vie et de la paix. Cette voie c’est lui, Jésus, crucifié et ressuscité, et ce sont particulièrement ses plaies pleines de miséricorde. »

Une prière spéciale pour les « martyrs arméniens » a eu lieu au terme de la célébration.

Le pape a aussi préparé un message à tous les Arméniens dans lequel il évoque le « génocide » du début du XXe siècle, en mettant ses pas dans ceux de Jean-Paul II, qui parlait du « premier génocide du XXème siècle » (JEAN- PAUL II ET KAREKINE II, Déclaration commune, Etchmiadzin, 27 septembre 2001). Il devait remettre le message à Karékine II, Aram Ier et Nerses Bedros XIX Tarmouni, dans la chapelle de la Pietà au terme de la célébration.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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