France : Colloque sur « Science et dignité humaine »

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« C’est au moment où l’on commence une recherche » qu’il faut se poser la question éthique

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ROME, Jeudi 25 septembre 2008 (ZENIT.org) – « C’est au moment où l’on commence une recherche » qu’il faut se poser la question éthique, et « pas après »,  fait observer le président du comité d’éthique de l’Inserm.

« Gènéthique », la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune, fait en effet le point après le colloque consacré à « la dignité humaine : quelle réalité, soixante ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme ? », organisé par l’Institut catholique de Paris et la Commission Justice et paix de l’épiscopat français, mardi 23 et mercredi 24 septembre 2008.

Ce sujet est d’autant plus d’actualité que le président français, Nicolas Sarkozy, souhaite compléter le préambule de la Constitution pour « répondre au défi de la bioéthique »  (cf. Synthèse de presse du 04/04/08).

« Tous les textes internationaux de protection des droits de l’homme sont fondés sur le concept de dignité humaine… Et pourtant la dignité est sans cesse bafouée », a d’emblée observé Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente de la Fédération internationale de l’Actions des chrétiens pour l’abolition de la torture (Fiacat). « Ce concept est-il devenu relatif, alors même qu’il est sans cesse brandi comme une sorte de référence incantatoire ? N’est-il pas remis en cause, avec par exemple le développement de la génétique et de la science en général ? », s’interroge-t-elle.

Or, la science dit avoir besoin d’exploiter le matériau humain pour progresser, ce qui s’opposerait au respect qui lui est dû.

Pour Jean-Claude Ameisen, président du comité d’éthique de l’Inserm, « avec la science existe un risque de réification et de déshumanisation car la science fait abstraction de la singularité de la personne. Elle nous traite comme objets, alors que l’on se vit comme sujets ». Il estime cependant que l’on peut concilier réflexion éthique et recherche en anticipant les conséquences : « c’est au moment où l’on commence une recherche qu’il faut se poser la question de ses implications, pas après ».

Pour le jésuite Patrick Verspieren, directeur du département d’éthique biomédicale du Centre Sèvres, la manière dont sont évoqués les progrès de la recherche est déterminante : « au moment où le génome a été séquencé, on a parlé du ‘Grand Livre de la vie’. Cette expression a été utilisée par les scientifiques eux mêmes, pour obtenir des crédits. Or, il s’agit d’une représentation de l’homme éminemment contestable aux plans scientifiques et éthiques, car elle laisse penser que l’homme est déterminé par ses gènes : cela ruine le concept de dignité ! ».

Le P. Verspieren estime également que l’absence de référence à l’embryon, dans les différentes déclarations relatives à la protection de l’être humain est dangereuse : « on accepte tacitement l’idée qu’il y a un seuil d’humanité à partir duquel l’être humain mérite le respect. Cela met en danger la notion d’universelle dignité ».

© genethique.org

Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.

Source : La Croix (Marianne Gomez) 25/09/08

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ZENIT Staff

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