L’olfatto, Donne Chiesa Mondo @ L’Osservatore Romano

L’olfatto, Donne Chiesa Mondo @ L’Osservatore Romano

"Femmes Eglise Monde": le mensuel de L'Osservatore Romano consacré à l'odorat

Lucette Scarafia annonce l’interruption de la publication

Share this Entry

Dans un éditorial du mensuel  de L’Osservatore Romano « Donne Chiesa Mondo » (« Femmes Eglise Monde »), Lucetta Scarafia annonce comme « conclu » le travail de son équipe, ce lundi 1er avril 2019. Une « interruption », écrit-elle, d’une collaboration, mais peut-être pas du mensuel qui « ne s’interrompt pas », affirmait il y a quelque jours le directeur de L’Osservatore Romano Andrea Monda.

« Avec ce numéro, la rédaction interrompt, au bout de sept années, la publication de « Donne Chiesa Mondo ». En effet, nous constatons que les conditions pour poursuivre notre collaboration avec L’Osservatore Romano ne sont plus réunies. Le mensuel était né d’une initiative féminine autonome, réalisé par un groupe de femmes qui s’étaient associées au cours des ans, et il avait été approuvé et soutenu par deux papes, Benoît XVI et François. Il s’agissait pour le Vatican d’une expérience nouvelle par son autonomie, récompensée par l’attention et l’intérêt dont le mensuel, publié en espagnol par Vida Nueva, en français par La Vie et en anglais, diffusé en ligne, jouit dans les médias du monde entier. »

En somme, Lucetta Scarafia et la nouvelle direction du quotidien  ne sont pas arrivées à trouver un terrain d’entente, alors que son ami le prof. Gianni Maria Vian, est devenu directeur émérite.
Comme elle le disait dans sa lettre de démission adressée au pape François et publiée le 26 mars, la directrice diagnostique à nouveau « un retour à la sélection des femmes à partir d’en haut, au choix de collaboratrices qui garantissent l’obéissance et on renonce à toute possibilité d’ouvrir un vrai dialogue, libre et courageux, entre des femmes qui aiment l’Église dans la liberté et des hommes qui en font partie ».
Elle déplore aussi du « cléricalisme »: « On revient à l’autoréférence cléricale et on renonce à cette « audace » si souvent demandée par le pape François. »

« Nous ne pouvons que déclarer conclu notre travail, brusquement interrompu bien qu’il y ait encore des projets ouverts – par exemple l’approfondissement des cinq sens – et des articles commandés ou même écrits. Mais nous considérons ce choix nécessaire pour sauvegarder notre dignité et éviter ainsi le processus d’usure malheureusement déjà en cours », déclare la directrice du mensuel, qui est pourtant publié ce mois-ci en dépit de son dépat annoncé.

Au Vatican, d’aucuns estiment que cette démission n’empêche pas de réaffirmer la mise en oeuvre de la ligne indiquée par le pape François de promouvoir « le génie féminin » dans l’Eglise, y compris à des postes de responsabilité.
Certaines collaboratrices de Lucetta Scarafia quant à elles ne jettent pas l’éponge, apprend-on à Rome.
Le directeur de L’Osservatore Romano, Andrea Monda, a pour sa part publié une note dans laquelle il « prend acte de la décision libre et autonome » de Lucetta Scaraffia et d’une partie de son équipe, mais réfute les accusations de machisme ou de cléricalisme.
Il proteste : « Depuis que j’ai été nommé directeur, j’ai garanti à la professeure Scaraffia et au groupe de femmes de la rédaction la même totale autonomie et la même totale liberté qui ont caractérisé le supplément mensuel depuis qu’il est né. Je n’ai en aucune manière sélectionné personne, homme ou femme, avec pour critère l’obéissance. Au contraire même, évitant d’interférer avec le supplément mensuel, j’ai suscité, dans la fabrication du quotidien des confrontations vraiment libres, et qui ne soient pas construites sur des mécanismes des uns contre les autres ou de groupes fermés. »
Il assure que l’avenir du supplément « n’était pas remis en question » et que « son histoire ne s’interrompt pas mais continue », et « sans aucun type de cléricalisme. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel