Le card. Stella salue le pape François © Vatican Media

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Fatima : ne pas réduire l’Église à une élite, par le card. Stella

Symposium au Portugal

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« Le cléricalisme et le fait d’avoir souvent réduit l’Église à une élite … a engendré une manière anormale de comprendre l’autorité », a « dévalué la grâce baptismale » et, assez souvent, « a contribué à des formes d’abus, avant tout sur la conscience des personnes ».
C’est ce qu’a souligné le cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé, pendant un symposium qui s’est déroulé à Fátima, au Portugal, lundi 3 septembre 2018, indique L’Osservatore Romano en italien. Le cardinal a célébré la messe pour les participants au symposium en conclusion de la journée.
Il est significatif, a noté le cardinal, que le pape François « ne pense pas aux problèmes des abus comme à une réalité qui doive être affrontée uniquement par la hiérarchie et par les prêtres ».
En évoquant les récents événements qui ont défrayé la chronique et qui, a-t-il reconnu, « mettent en lumière des situations douloureuses qui concernent souvent les prêtres et ont de graves retombées sur la vie de l’Église », le cardinal Stella a souligné qu’au-delà d’ « engager les meilleures ressources pour la formation humaine et spirituelle des prêtres », il faut donner vie « à une action totale et constante dans la prévention de ce fléau et la protection des mineurs ».
Le cardinal Stella a fait référence à la lettre que le pape François a adressée au peuple de Dieu sur le thème des abus et a précisé que « cette œuvre de purification, qui a déjà commencé, a besoin du soutien de tous les baptisés ».
En effet, a-t-il noté, il faut « grandir tous dans cette prise de conscience déjà encouragée par l’ecclésiologie du Concile Vatican II : ensemble, prêtres et laïcs, en tant qu’unique peuple de Dieu », chacun selon « la spécificité de sa vocation », tous sont invités « à cheminer et à travailler au service du royaume de Dieu », « en partageant avec un amour attentionné les joies, les difficultés et les souffrances ».
D’autre part, a-t-il souligné, le travail du dicastère pour le clergé « témoigne que bien des situations de la vie des prêtres, générées par la solitude, la fatigue et les incompréhensions, n’auraient pas dégénéré ou auraient été affrontées à temps s’il y avait eu l’écoute, l’accompagnement et le partage de la part des évêques et de la communauté chrétienne tout entière ».
Le cardinal a ensuite exprimé « sa sincère reconnaissance pour le travail, précieux et caché, de tant de prêtres disséminés dans le monde, qui offrent leur vie chaque jour au service du peuple de Dieu ». En effet, c’est grâce au ministère des prêtres, « à leur prière et à leur zèle pastoral que les communautés chrétiennes reçoivent le “signe” de la présence du Christ ». En cheminant avec le peuple, a poursuit le cardinal, « en portant les fatigues et les poids des personnes, à travers leur capacité d’écoute et de compassion », les prêtres « deviennent l’image de l’amour miséricordieux du bon pasteur dans le monde ».
Dans son intervention, le préfet a développé le magistère du pape sur le sacerdoce en approfondissant certains aspects de la figure du prêtre, qui est disciple, pasteur et homme du discernement. Le prêtre, a dit le cardinal, « est appelé à être aujourd’hui encore un “médiateur” capable de se faire proche, d’écouter et d’accompagner, exerçant l’art de la miséricorde et semant à pleines mains la joie de l’Évangile ».
Le pape François, a rappelé le cardinal Stella, affirme que le prêtre « c’est un disciple permanent du Seigneur ». Cette affirmation, a-t-il expliqué, « loin d’être un simple slogan, a des implications pratiques importantes ». Être disciple permanent signifie « se souvenir que c’est la relation personnelle avec le maître qui doit marquer au fer rouge l’existence du prêtre ». Le prêtre, a-t-il poursuivi, « doit apprendre et vivre dans la pratique pastorale et dans les relations humaines la charité même du Christ », c’est-à-dire « l’amour sans frontières, la capacité du don sans limites, l’obstination à viser les plus faibles et ceux qui sont le plus loin, le désir de rejoindre tout le monde et de ne perdre personne ».
Exercer « le véritable ministère pastoral », a-t-il expliqué, c’est « être un pasteur qui surmonte le risque de l’autoréférence, d’une manière d’agir “extérieure” à la vie réelle de son peuple » et surtout, d’une « excessive sécurité doctrinale qui pourrait le renfermer dans ses propres schémas et faire de lui un rigide “comptable de l’esprit” ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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